Sujet en partenariat avec la ville de Ris-Orangis.
Il fait encore nuit devant le collège Jean Lurçat de Ris-Orangis (91). En ce 31 décembre, au matin, Zoulahya, ado menue aux cheveux noirs, retrouve une quarantaine d’autres collégiens et lycéens de la ville, avant de monter dans un car. Nous sommes en plein milieu des congés scolaires, pourtant ces jeunes ne s’apprêtent pas à partir en colonie de vacances. Non, ils ont choisi de passer quatre jours de leurs vacances à l’Institut Louis Germain.
Avec un car affrété par la ville, les jeunes rissois rejoignent un établissement scolaire de Massy (91) et retrouvent 400 autres élèves originaires de quinze collèges et lycées d’Essonne, répartis sur sept communes (Ris-Orangis, Athis-Mons, Grigny, Longjumeau, Les Ulis, Massy et Viry-Châtillon). Séparés par classes de niveau, ils suivent des cours, exclusivement en français et en maths, avec la volonté affichée pour les enseignants de prendre de l’avance sur les programmes. « En maths, on fait carrément des choses du niveau lycée, mais ça permet de solidifier les bases », raconte Zoulayha.
Transmettre des savoirs fondamentaux pour permettre aux élèves de faire un bon cursus, c’est l’objectif de l’Institut Louis Germain. Cette association, dont le nom fait référence à l’instituteur de l’écrivain Albert Camus (1913-1960), a été fondée en 2014 par Julien Puel. L’homme élancé, d’une cinquantaine d’année, explique :
« Je me suis dit que dans les quartiers politique de la ville, il y avait plein d’Albert Camus en herbe et qu’il fallait leur tendre la main, pour leur donner les moyens de leur réussite et de leur émancipation. »
Confiance en soi
Zoulahya, comme quelque mille élèves chaque année, a été repérée par ses professeurs de collège, puis a dû écrire une lettre de motivation pour intégrer l’institut. Désormais, pendant ses vacances, elle prend quatre jours pour suivre ces cours particuliers. Grâce, élève de 5ème, dit avoir été motivée par ses parents :
« Ma mère m’a dit que ça pourrait m’aider pour le métier que je veux faire plus tard. »
Pour ces jeunes qui ont parfois du mal à s’orienter en raison de leur milieu social et du cadre d’apprentissage, « l’institut apporte un espoir », se félicite Amel Labyed, professeure de français. « Les élèves voient qu’il y a des portes qui s’ouvrent à eux. » Cette enseignante souriante, pull orange et cheveux bruns, accompagne des élèves avec l’institut Louis Germain depuis maintenant trois ans. Elle a pu constater des progrès, mais surtout une confiance en soi grandissante chez ces adolescents, maintenant mieux armés pour rêver plus grand et choisir leur voie. Et pourquoi pas, peut-être même un jour, comme Albert Camus, recevoir un prix Nobel.
Cet article a été réalisé en collaboration avec la ville de Ris-Orangis (91). Plus d’info sur les articles sponsorisés ici