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    02/07/2024

    Et le candidat Pierre Gentillet est pro-russe

    Dans le Cher, une suppléante RN porte un t-shirt de suprémaciste blanc et s’affiche avec des skinheads néonazis

    Par Daphné Deschamps

    Julie Apricena, la suppléante du candidat RN pro-russe Pierre Gentillet dans la troisième circonscription du Cher, posait il y a quelques années en t-shirt « White Pride Worldwide », un slogan suprémaciste blanc, avec des skinheads néonazis.

    Décidément, le binôme que le Rassemblement national présente aux législatives dans la troisième circonscription du Cher, qui est arrivé en tête avec 43,15% des voix, est bien loin de la dédiabolisation. StreetPress vous a dressé le portrait du candidat Pierre Gentillet, entre positions pro-russes, rond de serviette chez CNews et tweet à tonalité antisémite. Mais sa suppléante n’est pas en reste : responsable départementale du RN dans le Cher, Julie Apricena est au parti depuis 2013. À l’époque, la responsable locale du FNJ est bien mise en avant par son parti, qui veut une image rajeunie et commence son processus de dédiabolisation. Mauvaise pioche : Julie Apricena pose avec un t-shirt orné d’un message suprémaciste blanc, et traîne avec tout ce que la région Centre compte de skinheads néonazis.

    Dès 2015, le site antifasciste La Horde l’a épinglé pour ses fréquentations et l’habitude qu’elle a de poser en t-shirt néofasciste. Sur un cliché exhumé par le site, la responsable départementale arbore fièrement un t-shirt orné d’une croix celtique massive, autour de laquelle on peut lire « White Pride Worldwide » – « Fierté blanche mondiale » – un slogan utilisé par les suprémacistes néonazis canadiens de la Aryan Guard. La Horde pointe également à l’époque que la femme, âgée de 24 ans à l’époque, fréquente les skinheads néonazis de Nevers (58). Mais aussi Sébastien Legentil, qui gérait alors Martel en Tête, un site de merchandising et de musique néonazie, et qui est très présent dans la scène skinhead. Il s’agit, entre autres, d’un proche de Serge Ayoub, le patron néonazi des skins français.

    Bloc identitaire

    Contactée, Julie Apricena plaide auprès de StreetPress l’erreur de jeunesse, mais seulement pour la croix celtique :

    « J’avais 16 ans, je ne savais pas ce que je faisais. Je n’avais pas connaissance de la portée politique de ce symbole. »

    Pour le slogan suprémaciste ou les relations avec les skinheads, silence radio malgré nos questions. La suppléante a peu ou prou repris l’argumentaire qu’avait sorti son binôme Pierre Gentillet la semaine dernière à StreetPress lorsque nous l’avions questionné au sujet d’un de ses tweets à tonalité antisémite.

    À LIRE AUSSI : Pierre Gentillet, le médiatique candidat RN pro-russe

    La Horde révélait également qu’elle a aussi milité à l’époque au Bloc identitaire, organisation « mère » de Génération identitaire, sous le pseudonyme de Laura Dupond, un autre sujet sur lequel elle n’a pas répondu à StreetPress. Ces révélations de 2015 n’ont pas empêché Julie Apricena de monter, petit à petit, les échelons du parti frontiste. De responsable locale du RNJ, elle est passée responsable du RN, mais aussi secrétaire générale du groupe RN au conseil régional Centre-Val-de-Loire. Jusqu’à être investie aux élections départementales et régionales de 2021, puis aux législatives de 2022. Cette année elle a été rétrogradée en faveur de Pierre Gentillet, choisi spécifiquement par Jordan Bardella. Mais ni son profil, ni celui de Pierre Gentillet n’ont l’air d’inquiéter le parti de Marine Le Pen et ses électeurs.

    Contacté, Pierre Gentillet n’a pas donné suite à nos sollicitations.

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