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    02/12/2022

    « Ils ont voulu le tuer, ils l’ont rendu immortel »

    Massimu Susini, le martyr de l’antimafia corse

    Par Julie Déléant , Nnoman Cadoret

    Massimu Susini, 36 ans, a été assassiné par balle sur la plage devant sa paillote. Avant ça, il a tenté d’enrayer les dérives mafieuses qui s'organisent dans sa ville. Il est devenu une figure de l’antimafia en Corse.

    Cargèse, Corse-du-Sud (2A) – Il est à peine neuf heures. Les habitués du Saint-Jean, petit hôtel familial de Cargèse réputé pour sa vue imprenable sur le golfe et le Capo Rosso, sont déjà attablés pour le café et la réglementaire lecture de Corse-Matin. Dans la nuit, trois migrants secourus en Méditerranée par un navire humanitaire ont été transférés à l’hôpital de Bastia. La nouvelle fait la Une du journal local. Mais ce matin-là, on s’apostrophe plus volontiers sur les travaux dans les maisons des environs et l’imminente saignée des agneaux. À l’horizon, une grue fend le bleu du ciel, rappelant la construction d’un futur hôtel de luxe dans la commune de 1.300 âmes. La quiétude immuable d’un village insulaire, pourrait-on penser.

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    Vue d'en haut de Carghjese. / Crédits : Nnoman Cadoret

    Et pourtant. Sous ses airs de bourgade idyllique, Carghjese (en corse), connue sur le continent pour être le berceau d’Yvan Colonna, a changé de visage à tout jamais il y a trois ans. « Quelque chose s’est cassé », résume Anghjulu-Maria, jeune papa de 32 ans, chauffeur de taxi dans la région. Dans la matinée du 12 septembre 2019, son cousin, Massimu Susini, 36 ans, a été assassiné par balle sur la plage du Peru, devant sa paillote. Un témoin raconte l’avoir vu tenter d’échapper aux tirs de fusil à lunette avant de s’écrouler sur le sable, une vingtaine de mètres plus loin. Depuis, comme le veut la désolante tradition corse en matière d’assassinats, l’enquête piétine. Les tireurs se sont comme volatilisés sur la seule route qui permet de quitter le village. Les noms des commanditaires restent eux aussi, trois ans après les faits, toujours inconnus.

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    Les tireurs se sont comme volatilisés sur la seule route qui permet de quitter le village. / Crédits : Nnoman Cadoret

    L’enfant du pays dit « non » aux dérives mafieuses

    À Cargèse, tout le monde connaît Massimu, l’enfant du pays. Éleveur modeste mais enthousiaste, le petit-fils de berger a récupéré, après des études de Corse à la faculté de Corte, des terres agricoles familiales en location afin d’y élever quelques vaches. « Mon oncle prenait la retraite et on avait besoin d’un agriculteur dans la famille. Donc je me suis un peu dévoué », résume-t-il lors d’un casting pour le film « Une vie violente » de Thierry de Peretti, venu auditionner au village. Dans la foulée, il reprend une paillote sur la plage, qu’il baptise « 1768 » en mémoire de la bataille de Borgo – affichant ainsi son adhésion à la cause nationaliste.

    Mais que l’on fréquente l’éleveur, le militant indépendantiste, l’écolo, le sportif ou le gérant de paillote, c’est d’abord un sourire que l’évocation du prénom de Massimu dessine sur les visages. Ses proches le décrivent comme « généreux », « charismatique », « toujours prêt à rendre service ». Anghjulu-Maria assure :

    « Il aimait prendre le temps de discuter avec tout le monde. Vous prenez n’importe quelle personne dans un café, je suis sûr qu’elle vous en dira du bien. »

    Seulement en Corse, comme sur tout territoire insulaire, où les nouvelles circulent plus vite qu’ailleurs, mieux vaut choisir avec prudence ses interlocuteurs.

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    La plage du Peru, à droite, la paillote de Massimu / Crédits : Nnoman Cadoret


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    Massimu prend une paillote sur la plage, qu’il baptise « 1768 » en mémoire de la bataille de Borgo – affichant ainsi son adhésion à la cause nationaliste. / Crédits : Nnoman Cadoret

    Trafic de drogue

    Tout bascule durant l’été 2015 : des voitures et des commerces se mettent mystérieusement à brûler dans le village. Ici, une paillote. Là, un engin de chantier. Au mois de février, les façades de plusieurs boutiques sont mitraillées en plein centre-ville. Dans le village, certains jeunes commencent à s’essayer au deal. Isabelle Luccioni, journaliste à Corse-matin, explique :

    « Avant, la drogue ne faisait que transiter par les criques du littoral, puis repartait vers Marseille et Nice. Mais à partir de 2012, une partie a commencé à entrer dans le territoire, pour le marché local. C’est vraiment devenu visible en 2016, avec les premières interpellations. »

    Dans la tête de Massimu, le voyant ne tarde pas à passer au rouge : méthodes mafieuses. Voilà des décennies que les bandes – dont les plus célèbres demeurent celles du « Petit Bar » et de la « Brise de Mer » (des noms des établissements dans lesquels leurs membres avaient pris l’habitude de se retrouver, ndlr) – étendent leur influence sur l’île. Leur modus operandi est toujours le même : trafic de stupéfiants, extorsions, intimidations et règlements de comptes – pour ce qui est de la face visible de l’iceberg. Sentant le vent tourner à Cargèse, Massimu tente de faire la morale aux jeunes du village : pas de drogue ici. Il s’affiche également aux côtés des commerçants visés par les intimidations. Combien de temps a-t-il fallu avant qu’il n’attire l’attention de la bande locale, puis n’entre dans le viseur de celle, plus puissante, à laquelle on la dit adossée à Ajaccio ?

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    Jusqu’au dernier jour, Massimu ira travailler à la paillote. Muriel raconte : « Une fille qui faisait le tour de France à pied, avait dormi sur la plage et s’était douchée le matin avec le petit jet d’eau de la paillote. Quand elle était remontée pour payer, Massimu avait refusé et lui avait offert un café. C’est la dernière image que j’ai de lui. Massimu qui a été gentil. » / Crédits : Nnoman Cadoret

    Toujours est-il que rapidement, les avertissements commencent à pleuvoir. Durant un entraînement avec son club de foot du F.C. Bastelicaccia, les coéquipiers de Massimu le mettent en garde : c’est ici que ses nouveaux ennemis auraient l’intention de frapper. S’ensuit une série d’échanges tendus. « Massimu ne voulait pas céder, ne surtout pas montrer aux voyous qu’il avait peur. Ses amis se sont vraiment fâchés, alors il a fini par arrêter de venir s’entraîner. Mais ils ont dû s’y mettre à plusieurs », se souvient son oncle, Jean-Toussaint – ou Ghjuvansantu, en corse – Plasenzotti, qui poursuit :

    « On l’avait tous mis en garde. »

    Le jour de son assassinat, c’est cette fois un ami cargésien qui l’avait sermonné de ne pas descendre seul à la paillote. « Il s’en est voulu de ne pas l’avoir accompagné. Il s’est dit que ça aurait pu les dissuader… », témoigne Jean-Toussaint. La soixantaine et les traits émaciés, l’ancien professeur de corse à l’université de Corte plante ses deux billes d’acier droit dans les yeux de ses interlocuteurs. Massimu, il l’a peut-être connu mieux que personne. L’oncle et le neveu sont d’abord liés par la mort : Marie-Ange, sœur du premier et mère du second, a disparu tragiquement à l’âge de 36 ans. L’oncle confie :

    « L’attachement n’est pas de même nature lorsque la maman est partie, que c’est votre sœur et que vous voyez ses enfants grandir presque autant que les vôtres. Vous vous sentez, encore plus, chargé d’un travail. »

    Ensemble, Ghjuvansantu, sa femme, Muriel, et le neveu partagent souvent les repas du midi et du soir, presque toujours ceux de Pâques et de Noël. Mais aussi l’amour de la langue, des randonnées, du dialogue et surtout l’idée commune d’une Corse qui garde la tête haute et les mains propres. « On avait des divergences, mais surtout beaucoup de convergences », résume Jean-Toussaint. Derrière la façade du Massimu charmeur, « jamais à l’heure » et « il faut le dire, pas très organisé », il prend soin de superposer l’image de l’homme de principes, dont il vante la « totale intégrité ». « Il n’en avait rien à faire du matériel. Ses 9.000 euros annuels de prime à la vache, il les donnait à son père qui a une retraite misérable. Il n’avait pas de voiture, et il nous a plus d’une fois rendu la nôtre sans avoir fait le plein après l’avoir empruntée. Mais quand un copain avait besoin, il bombardait tout de suite sur la route. »

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    L'oncle de Massimu, Jean-Toussaint – ou Ghjuvansantu, en corse – Plasenzotti. / Crédits : Nnoman Cadoret

    Une famille brisée

    À ses côtés, le visage de Muriel s’est fermé. Ses mains parcourent l’album familial, dernier témoignage de ce que fut le quotidien heureux de sa grande famille désormais décimée. « Son assassinat, c’est une blessure ouverte pour toute la vie qu’il nous reste », lâche son époux.

    Sur un cliché qu’elle tend du bout des doigts, Massimu pose aux côtés de leur plus jeune fils, Martinù, tout sourire. « Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, ce sourire », souffle Muriel. C’était du bon temps de la paillote, où Martinù a fait ses premières saisons. La vie à Cargèse est douce et les étés légers. Durant l’un d’eux, la chanteuse Diam’s vient séjourner au village. Elle tisse des liens forts avec Massimu, qui loue encore des jet-skis. « Toutes les filles tombaient sous son charme », se souvient affectueusement Jean-Toussaint.

    L’année de son assassinat, Massimu avait changé. Le « vagabond », comme aime à l’appeler son oncle, était soudain devenu « sérieux, régulier ». « Il avait fait un emprunt pour bien arranger la paillote et avait fait des travaux. » Depuis qu’il était devenu tonton, Massimu envisageait, à 36 ans, à son tour de devenir papa. « Enfin, il ne nous le disait pas. Mais on avait cru le comprendre. Il suffisait de le voir avec la petite. » Sa compagne de longue date devait revenir s’installer en Corse. Elle ne reviendra finalement jamais.

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    De la Balagne jusqu’à l’extrême-sud de l’île, le nom et le visage de Massimu ornent les murs, les ponts et les montagnes. En septembre dernier, un tag en son honneur a été vandalisé sur la route de Saint-Florent. Quelques heures plus tard, il a été rectifié par un anonyme. / Crédits : Nnoman Cadoret

    Jusqu’au dernier jour, Massimu ira travailler à la paillote. Il y est d’ailleurs encore le matin du 10 septembre, lorsque Muriel vient y déposer Martinù en voiture pour sa journée de travail. La saison s’achève, elle accepte volontiers de s’attarder pour un café. « La plage était déserte, nous n’étions que tous les trois. Une fille, qui faisait le tour de France à pied, avait dormi sur la plage et s’était douchée le matin avec le petit jet d’eau de la paillote. Quand elle était remontée pour payer, Massimu avait refusé et lui avait offert un café. C’est la dernière image que j’ai de lui. Massimu qui a été gentil. »

    Un engagement qui dérange ?

    « Dès qu’on a relayé sa mort sur les réseaux sociaux, tout le monde s’est mis spontanément à accuser la mafia », racontent Manette et Sonia Battistelli. Depuis le large canapé de la bâtisse familiale, située sur les hauteurs de Sarrola-Carcopino, à une quarantaine de kilomètres de Cargèse, mère et fille se souviennent avec précision du jour où elles ont appris la nouvelle :

    « Ma première réaction, ça a été le choc. J’ai juste dit : “Putain, les enculés. Ils l’ont fait. Les menaces, c’était du sérieux”. »

    Entre Massimu et les Battistelli, l’accointance est d’abord politique. Manette, la mère, le rencontre en 2009. Ensemble, ils vont mener, à gauche toute, de nombreux combats auprès de plusieurs partis nationalistes de l’île : Corsica Libera d’abord, puis Scelta Para, qu’ils fondent ensemble, et enfin Core in Fronte, dont Massimu est resté un membre actif jusqu’à sa mort. « Beaucoup de jeunes le suivaient depuis qu’il avait fait ses premières armes à la fac. Il avait un discours qui plaisait et il savait le faire passer. Son arme, c’était le dialogue, même quand il n’était pas d’accord – surtout quand il ne l’était pas, d’ailleurs. » Massimu écrit, aussi. « Énormément », insiste Sonia. Le plus souvent des discours et des réflexions sur l’avenir de la Corse, qu’il aime partager avec l’écrivain Rinatu Coti et l’agrégé de corse Marceddu Jureczek, dont il écoute religieusement les conseils. Plus rarement, il prend officiellement la parole. Il avait accepté de le faire, exceptionnellement, en juillet 2017, lors d’un rassemblement public contre la construction des villas de l’homme d’affaires Ferracci, un proche d’Emmanuel Macron, sur des terrains non constructibles. « Que nos espaces naturels soient réellement protégés, conformément à la loi », enjoignait-il au président à travers le conduit du mégaphone.

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    Manette rencontre Massimu en 2009. Ensemble, ils vont mener, à gauche toute, de nombreux combats auprès de plusieurs partis nationalistes de l’île. / Crédits : Nnoman Cadoret

    Amoureux viscéral de sa terre, Massimu Susini avait naturellement embrassé la cause environnementale, s’engageant aux côtés des deux principales associations écolo de l’île, U Levante et ABCDE. C’est ainsi que de Corte à Vizzanova, de réunions en manifestations, et de gardes à vue en assemblée, Massimu devient « comme un membre de la famille » Battistelli. Manette lui présente sa tribu, qui rencontre à son tour le clan Plasenzotti :

    « Il venait manger à la maison, ou on montait le voir à Cargèse. Je l’observais veiller sur les enfants. Sonia d’abord, puis mon plus jeune fils Antò-Maria, dont il commençait à faire l’éducation politique. »

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    Sonia Battistelli, la fille de Manette. / Crédits : Nnoman Cadoret

    Dans les tribunes du Sporting Club de Bastia aussi, dont il était un fervent supporter, Massimu fait mouche auprès des plus jeunes. « C’était un mec courageux qui n’avait pas peur d’aller au-devant de ses convictions, et qui, c’est rare, alliait la parole aux actes. Pour tous les jeunes de 20 ans qui l’ont connu, c’était quelqu’un d’exemplaire », confie Romain Paoli, ancien porte-parole du groupe de supporters Bastia 1905, aujourd’hui mis en sommeil.

    Cette exemplarité et ce courage, loués par tous ceux qui l’ont connu, ont-ils pu en déranger certains ? C’est l’hypothèse qu’émet Jean-Toussaint Plasenzotti, qui soupçonne une « conjonction d’intérêts » :

    « Entre des bandes qui, pour des raisons qui venaient se superposer au trafic de drogue, avaient intérêt à tuer Massimu pour ce qu’il représentait sur divers plans. Il fallait qu’il disparaisse. »

    « Ils ont voulu le tuer, ils l’ont rendu immortel »

    C’est pourtant l’inverse qui va se produire. Le 16 septembre 2019, des milliers de personnes déferlent sur Cargèse pour assister à l’enterrement de Massimu Susini. Si bien que la famille peine à accéder au cercueil. Dans la nuit, le long chemin qui relie sa maison à la route a été bordé de bandere testa mora, les drapeaux à tête de Maure. L’émoi s’empare de toute la Corse, dont l’histoire s’écrit depuis trop longtemps dans le sang. Manette commente :

    « Avant lui, les mafieux se tuaient entre eux. Mais là ils ont tué Massimu, qui n’était pas un voyou. Soudain, tout le monde s’est senti touché. »

    Fait historique sur l’île, jusqu’alors plutôt passive en matière d’action citoyenne dans la lutte contre le crime organisé, deux collectifs antimafia voient le jour. L’un d’eux, porté par Jean-Toussaint Plasenzotti, porte le nom de Massimu. Pensé comme une « mémoire vivante », il permet également de maintenir au cœur des préoccupations, jusqu’aux enceintes du pouvoir régional, la question du système mafieux. L’autre affiche également sans ciller la couleur : Maffia No’, a vita Iè (La mafia non, la vie, oui). « En Corse, toutes les personnes assassinées, on en parle trois jours puis on les oublie. Et ça, les mafieux le savent. Grâce au collectif, les enfants grandissent en entendant parler de Massimu, un modèle d’intégrité aux antipodes de celui que les voyous proposent », commente Jean-Toussaint Plasenzotti.

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    Le 16 septembre 2019, des milliers de personnes déferlent à Cargèse pour assister à l’enterrement de Massimu Susini. Manette raconte : « Avant lui, les mafieux se tuaient entre eux. Mais là ils ont tué Massimu, qui n’était pas un voyou. Tout le monde s’est senti touché. » / Crédits : Nnoman Cadoret

    De la Balagne à la Plaine Orientale jusqu’à l’extrême-sud de l’île, le nom et le visage de Massimu ornent partout les murs et les ponts, quand son visage ne s’affiche pas, triomphant, sur le flanc des montagnes. En septembre dernier, un tag en son honneur a été vandalisé sur la route de Saint-Florent. Quelques heures plus tard, il a été rectifié par un anonyme.

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    Tag à l'effigie de Massimu qui fait écho à la maxime locale : « Ils ont voulu le tuer, ils l’ont rendu immortel. » / Crédits : Nnoman Cadoret

    Le soir même, les supporters de Bastia déployaient une banderole dans la tribune de Furiani, vitrine identitaire historique de l’île. « Anu vulsutu tumbà lu, l’anu resu immurtale » (« Ils ont voulu le tuer, ils l’ont rendu immortel », ndlr), pouvait-on lire. « On est en train de créer une culture de l’antimafia », conclut Jean-Toussaint Plasenzotti depuis son domicile de Cargèse, où il vit désormais presque reclus :

    « En Sicile, elle s’est écrite dans le sang. La nôtre, on l’écrira avec de l’encre. »

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    Les supporters de Bastia déploient une banderole dans la tribune de Nîmes en hommage à Massimu, trois ans après sa disparition : « Trois ans déjà, Massimu toujours vivant » / Crédits : Nnoman Cadoret

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