1. Les faits :
Ce matin, Julien Dray, député PS de l’Essonne était l’invité de Thierry Guerrier sur Europe 1. Au programme de la matinale : la sécurité. Julien Dray s’est montre critique vis-à-vis du président de la République tout en prenant ses distances avec le PS. Il a pointé du doigt les liens entre mafias et gitans et a insisté sur la délinquance qui se crée autour des camps de gens du voyage.
3. La vidéo:
4. Le Verbatim :
En se ressaisissant personnellement du dossier sécurité après les violences de Grenoble et Saint Aignan et en provoquant des critiques virulentes de la gauche, Nicolas Sarkozy ne vous a-t-il pas tendu un piège mortel, politiquement ?
Non, je pense que c’est surtout le bilan, depuis 3 ans et plus largement depuis 10 ans d’une politique de sécurité qui n’a pas porté les résultats escomptés. Il y a eu beaucoup d’effets d’annonce, de textes législatifs, un investissement personnel très important de Nicolas Sarkozy (…) et le résultat est quand même dramatique sur le terrain.
Est-ce que l’opinion n’attend pas du président de la République ou des responsables politiques qu’ils disent leur fait aux délinquants ?
Non, ce n’est pas de dire les fait aux délinquants (l’important), c’est de chasser la délinquance des territoires où elle s’exerce, c’est de protéger les territoires, c’est la compréhension par rapport aux victimes, par rapport aux populations qui sont les plus exposées… Dès lors ce que j’attends, ce ne sont pas des déclarations de guerre.
En quoi le PS serait-il le mieux placé pour restaurer l’autorité et l’ordre ?
Je pense que nous avons une meilleure compréhension aujourd’hui de la situation. J’ai toujours dit qu’il fallait s’attaquer au crime et aux causes du crime, il faut marcher sur les deux pieds.(…) Lorsque l’on s’occupe des gens du voyage ou des roms, on fait attention, quand on est un responsable politique, de bien distinguer les deux (…). Pour les gens du voyage, (…) on sait qu’il y a souvent des causes qui conduisent à des actes de délinquance avec une augmentation du nombre de cambriolage.
Donc vous faites le même constat qu’un certain nombre d’élus et de hauts fonctionnaires qui étaient à la réunion à l’Elysée ?
Je n’ai pas vocation à masquer la réalité. Il ne faut pas stigmatiser les populations, il ne faut pas dire tous les gens du voyage sont des délinquants, mais il y a justement par rapport à ces camps qui fleurissent – aussi parce que les aires d’installations qui sont prévus par la loi n’ont pas été créées – des tensions qui se créent et une hausse de la délinquance, personne ne peut le nier.
Donc le ministre de l’Intérieur a bien fait de pointer du doigt ces aspects ?
Il faut les pointer mais quels sont les solutions ? C’est là où la méthode Sarkozy échoue : à chaque fois qu’il y a des faits dans l’actualité on a un train de mesures législatives ou un train de mesures administratives d’organisations, mais tout cela ne se traduit pas, sur le terrain, par des victoires significatives.
Vous n’hésitez pas à dire que certaines mafias ont profité de l’arrivée des gitans d’Europe de l’Est pour s’implanter en France ?
C’est quelque chose que je pointais déjà il y a plus de 10 ans. (…) Il faut bien séparer ce qui est un mode de vie itinérant et ce qui est une immigration (…) qui prend parfois l’organisation de mafia. (…) Ce qui ne veut pas dire que tous les roms sont pareils.
Vous êtes loin quand même du discours de Benoit Hamon et de des autorités du PS depuis quelques jours ?
La seule autorité dont je me reconnaisse c’est celle de la pratique de terrain. (…) Il ne faut pas employer des mots qui ne servent à rien, il faut des mesures et il faut une organisation. Je pense que (…) c’est une réorganisation totale du système de sécurité que (la gauche) doit faire aujourd’hui.
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Source: Marine Selles | StreetPress
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