Il y a quelques mois, la journaliste indépendante Blanche Ribault a publié sur le site StreetPress un article sur le tabou du racisme dans le milieu des avocats. Le sujet a beaucoup intéressé et créé un certain émoi dans la profession. Alors, on a décidé de faire témoigner face caméra plusieurs des intervenants et intervenantes de l’enquête.
« Ah pardon maître, pardon maître, c’est tout le temps comme ça », raconte Seydi Ba, jeune avocat de 30 ans, repéré par Vanity Fair, comme l’une des « 25 nouvelles têtes qui feront 2025 ». Il raconte cette fois où, rendant visite à un client en maison d’arrêt de Nanterre (92), il a été pris pour un détenu par le personnel de la prison. Ou cette autre fois où, devant le tribunal, un de ses confrères lui a tendu sa carte, le prenant pour un agent de sécurité.
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« On a un doute sur qui nous sommes », résume Fadila Ouadah Benghalia, avocate au barreau de Paris depuis 2016. Dans la vidéo de StreetPress, elle décrit des entretiens d’embauche où on l’a *moins interrogée sur ses compétences que questionnée sur ses origines. Pour Kadiatou Tapily, avocate et basketteuse très présente sur les réseaux sociaux, « être avocate et noire peut ne pas être un frein, si tu ne te mets pas le frein toi-même ». L’avocate alsacienne raconte comment elle a vécu le racisme depuis son plus jeune âge, dès l’école primaire, avant de réussir à faire de son identité une force.