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    13/02/2025

    « Être avocate et noire peut ne pas être un frein »

    « On m’a pris pour un détenu » : trois avocats racontent le racisme de leur profession

    Par Blanche Ribault , Matthieu Bidan , Samuel Alerte

    Des avocats racisés témoignent des discriminations auxquelles ils font face dans le cadre de leur métier. Ils ont été pris pour des détenus, des femmes de ménage ou des agents de sécurité.

    Il y a quelques mois, la journaliste indépendante Blanche Ribault a publié sur le site StreetPress un article sur le tabou du racisme dans le milieu des avocats. Le sujet a beaucoup intéressé et créé un certain émoi dans la profession. Alors, on a décidé de faire témoigner face caméra plusieurs des intervenants et intervenantes de l’enquête.

    « Ah pardon maître, pardon maître, c’est tout le temps comme ça », raconte Seydi Ba, jeune avocat de 30 ans, repéré par Vanity Fair, comme l’une des « 25 nouvelles têtes qui feront 2025 ». Il raconte cette fois où, rendant visite à un client en maison d’arrêt de Nanterre (92), il a été pris pour un détenu par le personnel de la prison. Ou cette autre fois où, devant le tribunal, un de ses confrères lui a tendu sa carte, le prenant pour un agent de sécurité.

    À LIRE AUSSI : Racisme, plainte… Le calvaire d’un avocat dans une gendarmerie

    « On a un doute sur qui nous sommes », résume Fadila Ouadah Benghalia, avocate au barreau de Paris depuis 2016. Dans la vidéo de StreetPress, elle décrit des entretiens d’embauche où on l’a *moins interrogée sur ses compétences que questionnée sur ses origines. Pour Kadiatou Tapily, avocate et basketteuse très présente sur les réseaux sociaux, « être avocate et noire peut ne pas être un frein, si tu ne te mets pas le frein toi-même ». L’avocate alsacienne raconte comment elle a vécu le racisme depuis son plus jeune âge, dès l’école primaire, avant de réussir à faire de son identité une force.