Sujet en partenariat avec la ville de Ris-Orangis.
Ris-Orangis (91) – « Chauffeuse, infirmière, psychologue, maîtresse… Qu’est ce qu’on est d’autre quand on est mère ? » Ève, 37 ans, élève seule ses quatre enfants. Ils ont entre 9 et 16 ans. « C’est intense », nous lâche-t-elle. StreetPress a suivi son quotidien, une journée durant, dans le cadre de notre format vidéo « La vraie vie de ».
Jusqu’à il y a peu, Ève était assistante d’éducation : « Ce que m’avait dit un élève, “Tu es maman H24”. »
« Car effectivement, la journée j’étais maman au lycée, et le soir j’étais maman de mes enfants. »
Mais en 2021, les enfants d’Ève tombent malades les uns à la suite des autres, la contraignant à rester à domicile pour les garder. Et à partir de 2023, c’est Ève qui ressent l’épuisement, arrêtée pour asthénie – autrement dit une fatigue chronique, « qui s’est transformée en burn-out ».
Ève et ses enfants font partie des 31 % de familles monoparentales, à Ris-Orangis. La moyenne est de 24 % en France. En mai dernier, la ville a été la première à voter un « statut local » pour les familles monoparentales, suivie quelques mois plus tard par plusieurs autres villes, comme Paris.
Action locale
« On a décidé de passer à l’action après les émeutes de juin 2023 », explique à StreetPress Stéphane Raffalli :
« Les jeunes issus de familles monoparentales étaient surreprésentés parmi les interpellés qui passaient en comparution immédiate. »
Le maire de Ris-Orangis s’agace des déclarations du gouvernement qui « à grand renfort de discours sur l’ordre, culpabilisait ces familles ». « On a décidé, nous, de les aider », dit-il.
Le statut communal des familles monoparentales à Ris-Orangis correspond à 21 mesures, parmi lesquelles le retrait de la pension alimentaire perçue par le parent solo pour le calcul du quotient familial, ou encore un lieu où les mamans peuvent faire garder leurs enfants le temps d’aller faire une course ou pour un rendez-vous administratif ou professionnel.
Des parcours d’accompagnement spécifiques ont aussi été développés pour l’accès aux soins ou les modes de garde. La ville va également s’associer à la société Commune pour créer des logements en coliving, dédiés aux familles monoparentales, sur le modèle de ce que l’entreprise a développé à Poissy. Stéphane Raffalli défend :
« On se bat au niveau local, mais il faudrait que l’Etat se mobilise sur le plan national, par exemple en défiscalisant complètement les pensions alimentaires perçues. »
Ève, la maman de quatre enfants de Ris-Orangis, a suivi une formation et est en train de créer son entreprise sur le sujet de l’accompagnement familial. Elle compte démarrer son activité très prochainement.
Sujet vidéo de Samuel Alerte et rédaction de l’article par Johan Weisz.
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