En ce moment

    05/12/2024

    Ils seraient une centaine de membres actifs dans l’Hexagone

    Les Active clubs, fight clubs néonazis importés des USA

    Par Christophe-Cécil Garnier

    Un mouvement suprémaciste blanc venu des États-Unis s’installe en France et en Europe : les Active clubs. StreetPress vous raconte l’histoire d’une mouvance fondée par un néonazi qui a fini en cavale en Europe, après être passé par la case prison.

    Depuis deux ans, un mouvement suprémaciste blanc venu tout droit des États-Unis s’installe en France et en Europe. Ses adeptes étaient dans la descente raciste de Romans-sur-Isère (26) en novembre 2023, ou dans les manifestations anti-immigrés à Saint-Brévin (44) en avril de la même année, comme l’a expliqué Libération. Dans notre nouvelle vidéo, basée sur notre cartographie, StreetPress vous raconte l’histoire d’une mouvance fondée par un néonazi américain, qui a fini en cavale en Europe après être passé par la case prison. Il a fondé des fight clubs à la sauce néonazi qui pullulent en Europe : les Active clubs.

    Le créateur du concept, Robert Rundo, un néonazi américain qui est actuellement en prison pour des incitations d’émeutes violentes en Californie, est parti en cavale en Europe et a été arrêté en 2023. Le journaliste du média d’investigation Bellingcat, Michael Colborn, a suivi sa fuite et la création des différents Active clubs en Europe. Il a étudié comment Rundo incitait à créer des petits groupes locaux où s’entraîner au MMA et au combat. Un paquet de suprémacistes blancs ont commencé à publier des vidéos d’eux faisant du sport en groupe. Une stratégie de communication importante pour Rundo, qui estimait dans un podcast en 2023, que les militants d’extrême droite seraient de cette manière plus attrayants pour faire passer un discours radical.

    À voir : Notre cartographie interactive de l’extrême droite

    Plus d’une quarantaine d’Active clubs se sont montés aux États-Unis. En France, deux militants d’extrême droite ont d’abord lancé un canal Telegram en 2022. Deux ans plus tard, il y a plus de 11.000 personnes dessus. Mais sur le terrain, ils sont beaucoup moins à être actifs dans des groupes. Dans notre cartographie de l’extrême droite radicale, StreetPress a identifié des Active clubs dans 23 villes françaises, à Bordeaux, Aix ou Le Havre. Leurs groupes comptent entre cinq et quinze membres maximum à chaque fois, soit au total une centaine de membres actifs dans toute la France. Dans un podcast en 2023 avec Rundo, un des deux créateurs français du canal Telegram disait en anglais qu’ils acceptaient toute l’extrême droite :

    « Le truc avec nos Active clubs, c’est que vous n’avez pas à avoir une croyance politique commune à tout le monde à part le nationalisme. On peut être un fasciste, un royaliste, un nationaliste ou un nationaliste-révolutionnaire… Tant que vous êtes nationaliste, on vous veut. »

    Sur de nombreuses photos, les membres des différents Active clubs font des saluts nazis ou un salut à trois doigts, inventé par le néonazi allemand Michael Kuhnen pour contourner l’interdiction du signe en Allemagne. Ils conseillent également à leurs militants de lire des ouvrages d’anciens SS comme Léon Degrelle.

    Sans surprise, les membres des Active clubs français font preuve de violences. À Saint-Brieuc, trois suprémacistes blancs voulaient créer un Active club et ont attaqué un lieu alternatif en novembre 2023. Ils ont été condamnés de 12 à 24 mois de prison. À Mâcon (71), des militants de l’Active club local ont violemment agressé Thomas après un concert dans un local associatif en avril 2024, comme StreetPress le racontait. Deux ont été jugés : l’un a pris 12 mois de bracelet électronique, l’autre a été condamné à deux ans de prison ferme. Quelques mois avant l’agression, il avait été interpellé par la police ivre au volant de sa voiture, avec une arme chargée.

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER