Deux militants néonazis de la division Martel (DM) condamnés, le mercredi 5 juin 2024, pour l’attaque raciste du 20 avril 2023 devant le lycée Victor Hugo à Paris. Pierre C., 19 ans et Louis N., 20 ans ont écopé de six mois de prison avec sursis et ont l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Il n’y aura cependant pas d’inscription au casier judiciaire. Une seule victime de l’agression s’était portée partie civile au procès. Elle recevra 500 euros des condamnés au titre du préjudice moral et 800 euros pour le remboursement des frais de procédure, comme la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). La Ligue des droits de l’Homme percevra, de son côté, 1.000 euros. Quatre mineurs avaient été précédemment jugés et condamnés pour avoir participé à cette attaque.
Avec une quinzaine de militants de la division Martel, groupe d’extrême droite violent et raciste dissous le 6 décembre 2023 en Conseil des ministres, Pierre C. et Louis N., ont agressé des mineurs qui sortaient du lycée Victor Hugo, dans le 3e arrondissement de Paris, le 20 avril 2023. Armés de gazeuses lacrymogènes et de béquilles, les militants néonazis cagoulés chargent des lycéens qui ont entre 13 et 16 ans, en criant « Jambon hooligans ! Paris hooligans ! » et « sales bougnoules ». L’attaque fait plusieurs blessés. StreetPress avait assisté au procès le 7 mai dernier au tribunal de Paris. Au cours de l’audience, les agresseurs n’avaient pas semblé mesurer la gravité des faits.
« Ils s’en tirent bien »
« Après avoir été dissoute, la Division Martel est enterrée », a commenté auprès de StreetPress Maître Arié Alimi, après le rendu du délibéré. L’avocat défendait le lycéen qui s’était porté partie civile et la Ligue des droits de l’Homme.
Alors que la procureure de la République avait requis contre les deux hommes 300 heures de travaux d’intérêts généraux, Maître Arié Alimi s’est dit « très heureux que le tribunal n’ait pas suivi le ministère public sur le quantum de la peine ». Cette décision, qu’il espérait, « montre le chemin ». Contactée par StreetPress, la mère de la seule victime présente au procès n’est pas du même avis :
« Je suis déçue et dégoûtée. Ils s’en tirent bien. »
Elle déplore la non-inscription de cette condamnation aux casiers judiciaires des deux militants de la DM. « Ça me donne l’impression qu’on protège leur avenir alors que c’est la société qu’il faudrait protéger de ces gens-là », déplore-t-elle.
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