En ce moment

    26/10/2023

    Vieille aristocratie et rejetons des politiques

    Notre Dame d’Orveau, le lycée favori de l'extrême droite

    Par Guillerme Captant

    À Notre Dame d'Orveau, établissement catho sous contrat, les enfants de grands patrons côtoient les gamins Le Pen ou de Villiers et les militants de groupuscules nazifiants. Bienvenue dans un lycée où la pensée réactionnaire circule sans entrave.

    Sur le site internet de l’institut Notre Dame d’Orveau, s’affiche l’image proprette d’un établissement scolaire chic. Sur le tapis vert fraîchement tondu, l’ancien château trône en majesté. Que ce soit la photo ou le texte, tout se veut rassurant : « ​L’établissement, encadré par la congrégation Sainte-Croix, a pour mission d’accompagner les enfants de la petite section au baccalauréat, sur le plan intellectuel, spirituel et humain. »

    Dans ce collège-lycée, les enfants de la très haute bourgeoisie d’affaires côtoient les descendants de leaders politiques réactionnaires ou de l’extrême droite, de Marine Le Pen à Philippe de Villiers. Ces enfants aux patronymes célèbres côtoient des jeunes très radicaux venus d’Île-de-France et d’ailleurs. Ils nourrissent sur leur temps libre les rangs de mouvements violents comme le syndicat étudiant du Gud ou le groupe angevin national-catholique Alvarium. À toutes ces têtes blondes aux tempes bien dégagées, on enseigne à coup de claques les valeurs traditionnelles.

    Un « refuge » très encadré et marqué

    Nous sommes au milieu de nulle part, à Nyoiseau, commune de Segré-en-Anjou Bleu, au nord-ouest d’Angers (49). Un lieu que connaît très bien Yann de Cacqueray-Valménier. Issu d’une grande famille aristocratique française, il peut difficilement cacher des accointances très à droite. Son frère Régis, est prêtre traditionaliste, son fils, Louis, a été candidat Rassemblement national (RN) aux municipales du Mans (72) en mars 2020, et son petit cousin Marc, est le chef des Zouaves, militant d’extrême-droite fiché S et condamné pour violences aggravées.

    En deux passages, dont le dernier entre 2013 et 2020, l’ancien directeur s’est attaché à redorer le blason un peu rouillé de cette institution créée un siècle plus tôt, en 1912, par des religieux. « Il y avait un manque d’effectifs. L’idée, c’était de redonner au corps professoral l’envie de travailler à l’internat, qu’il était vivant, que l’on pouvait faire des choses intéressantes », retrace celui qui dirige maintenant un collège-lycée de 1.000 élèves à Saint-Mandé (94). Il n’a jamais caché ses opinions politiques, religieuses et historiques. Par exemple, pendant son passage, il n’a pas hésité à inviter le leader du Parti chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson ou l’historien Reynald Sécher – très contesté pour sa vision des guerres de Vendée –,à participer à des conférences dans l’établissement. Lui-même intervient régulièrement sur des questions d’éducation.

    À son retour, il a œuvré au « renforcement des effectifs ». « Il était vu comme le sauveur. Il allait à Paris pour collecter des fonds », glisse Anne, un prénom d’emprunt, comme pour tous les enseignants qui témoignent dans cet article et qui ne souhaitent pas être reconnus. Mission réussie, aux yeux de Cacqueray-Valménier. « Au départ, quand je suis arrivé, nous avions 220 élèves. Quand je suis parti, il y en avait 300. » Avec une forte proportion d’internes et des tarifs entre 1.525 euros l’année pour un collégien demi-pensionnaire et 6.081 euros pour un lycéen interne, l’établissement relève la tête. Mais les nouveaux profils ont sérieusement ébranlé une génération de professeurs passée par l’établissement entre 2015 et 2020. Simon, un ancien prof, se souvient :

    « On recevait des jeunes qui avaient été virés de gros lycées parisiens ou que l’on avait écartés de chez eux pour éviter de mauvaises fréquentations. »

    Parmi eux, « pas mal venaient de Versailles, Rambouillet, le 16e arrondissement de Paris, Levallois-Perret », avait perçu Pierre, un autre ancien enseignant. Il a été marqué par « de nombreux noms de famille avec des particules, la grande noblesse ». Dans une classe, il a vu passer « un descendant de la dame de compagnie de la femme de Louis XV ».

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/streepress_lycee_faf_illustration_secondaire_720_540_01_b_0.png

    Dans ce collège-lycée sous contrat, on enseigne les valeurs traditionnelles via des enseignements orientés, sans alternative possible. / Crédits : Jerome Sallerin / Rojer

    Vieille aristocratie, grande bourgeoisie et rejetons de la droite de la droite

    À côté de ces familles sorties tout droit de l’Ancien régime, Pierre a aussi identifié de « nouveaux riches parisiens ». « Il y avait également une grosse cohorte de Vendéens, attirée par Yann de Cacqueray qu’ils avaient suivi. Et des Rennais, qui étaient orientés par l’Église catholique. » Les anciens profs se souviennent de quelques noms connus : un fils d’Emmanuel Besnier, le milliardaire mayennais à la tête de l’empire laitier Lactalis. Plus discret, le garçon de Samuel Tual, devenu numéro deux du Medef. Mais pas de Laura Smet, la fille de Johnny Hallyday, comme l’ont pourtant affirmé des articles de presse jamais démentis. « Ça n’a jamais été le cas. Il y a eu beaucoup de fantasmes autour de ça », s’amuse aujourd’hui Yann de Cacqueray.

    Les rejetons de responsables politiques classés à la droite de la droite n’ont pas manqué à l’appel. Il y a eu les enfants Madelin ou de Villiers, dont une des nièces est encore passée récemment. Mais également une des filles de Marine Le Pen. L’arrivée de la petite dernière, qui ne porte pas le nom de sa mère, a provoqué une effervescence au sein de Notre Dame d’Orveau, se souvient Anne. Notamment lors d’une réunion de pré-rentrée :

    « La direction a glissé son nom et a dit : “Vous savez tous que c’est une fille de Marine Le Pen”, d’un air satisfait. »

    L’établissement a aussi vu passer deux fils d’Edouard Ferrand, ancien chef de file des députés frontistes au Parlement européen, décédé depuis. Des enfants d’élus locaux comme le fils de l’adjoint au maire d’Angers, Maxence Henry (LR-Sens commun), se sont assis sur les bancs de l’établissement. Ou encore l’une des filles du couple formé par l’ex-chef gudard et ami de longue date de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon avec Marie d’Herbais, qui mettait en scène les vidéos de Jean-Marie Le Pen. Cette dernière explique :

    « Ma fille était dans la bonne école qu’il faut, rue de la Pompe à Paris [le collège-lycée Janson de Sailly, NDLR]. Puis à Saint-Louis au Mans (72), quand j’y ai déménagé. Elle n’en foutait pas une. Je me suis souvenue que certains de mes frères glandeurs étaient passés à Notre Dame d’Orveau et avaient fini par y décrocher leur bac. Quand je me suis rendue compte que c’était toujours ouvert, je l’ai envoyée là-bas. »

    Ne lui dites pas qu’elle a imité Marine Le Pen. « Je suis ininfluençable ! » réplique-t-elle. Hasard de la vie, sa fille sera une très bonne amie de Paul-Alexis Husak, futur cadre néonazi de l’Alvarium et du Gud. Celui surnommé « MinHitler » par les militants antifascistes locaux est même un temps devenu salarié de la société E-Politic, qui s’est occupée de la com’ du Rassemblement national et qui est en partie détenue par… Frédéric Chatillon !

    En arrivant à Notre Dame d’Orveau, l’ancienne prof Anne a mis une année pour cerner le profil de ses élèves, qu’elle plaint. « Globalement, je voyais des “gamins-valises”, que les parents déposent à la gare le lundi matin et qu’ils récupèrent le vendredi soir. C’était : “Moins on les voit, mieux c’est.” » L’enseignante a été frappée par « l’esprit de fratrie de la bourgeoisie, d’une vieille aristocratie désargentée » :

    « Le week-end, les gamins allaient tous au scoutisme, les filles participaient à des rallyes pour rencontrer leurs futurs maris, se préparant à devenir femmes au foyer. Une éducation à l’ancienne, patriarcale. »

    En revanche, il ne lui a fallu qu’une journée pour comprendre où elle était tombée. « Dès la prérentrée, le côté catholique était très présent avec les bénédicités avant les repas. Même pour le personnel », pose Anne.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/streepress_lycee_faf_illustration_secondaire_720_540_03.png

    Sous l'égide de Yann de Cacqueray, dont le leader du Gud Marc de Cacqueray est le petit cousin, les enfants de grands patrons côtoient les gamins Le Pen ou de Villiers et les militants de groupuscules nazifiants. / Crédits : Jerome Sallerin / Rojer

    Des valeurs réactionnaires, des symboles néonazis et des saillies racistes

    Yann de Cacqueray insiste sur la ligne qu’il a suivi : « L’idée d’offrir aux élèves un développement physique, intellectuel, moral et spirituel sur place. » Autour de « valeurs communes ». Lesquelles ? Des anciens enseignants ont été frappés par des symboles qu’ils ont tous, forcément, repérés. « Les croix gammées sur les tables, les trousses. Des étoiles de David dessinées, beaucoup de drapeaux avec des cœurs vendéens [affichés par les partisans du mouvement royaliste anti-révolutionnaire vendéen, NDLR], des croix celtiques entourées », énumère Simon. Il précise :

    « On n’avait pas le droit de punir. On nous servait ce discours : “On sait, ça peut déranger, mais c’est comme ça. Pas la peine de saisir l’administration, ça n’ira pas plus loin”. »

    Sur la route des matchs de rugby, les joueurs de l’association sportive pouvaient se chauffer en entonnant « des chants nazis dans les cars », certaines années. Le même genre de chants décrit par des témoignages concordants dans une procédure pénale que nous avons pu consulter, visant des élèves du lycée condamnés pour violences et provocation à la haine raciale, après un déferlement aux cris de : « À mort les Noirs, à mort les Arabes », fin octobre 2016, dans les rues du centre-ville d’Angers. Face à cela, l’ancien directeur répond :

    « Personne ne m’a jamais remonté qu’il y avait des chants nazis. Effectivement, il est arrivé que nous retrouvions des croix gammées. On les a fait gratter aux élèves qui les ont faites, quand on les retrouvait. Chaque année, tous les bureaux de toutes les études étaient repeints pour éviter que les nouveaux élèves les trouvent. »

    Plusieurs témoins évoquent des dérapages racistes, au sein de l’établissement. « Un élève de sixième a vu sa veste déchirée en forme de croix gammée parce qu’ils pensaient qu’il était juif », dénonce Simon. « Sur un groupe de classe WhatsApp, une élève originaire du Congo a clairement été insultée de guenon. L’auteur a été renvoyé après remontée de la capture d’écran à la direction », pointe Pierre. Une sanction rare. « Les propos racistes en classe, dans les couloirs, c’était le quotidien », soupire Simon. La plupart restaient impunis.

    Des enseignements orientés sans alternative possible

    Entre les murs épais de l’ancien château d’Orveau, la pensée réactionnaire circulait sans entrave. Elle bénéficiait plutôt d’un consensus que les voix dissonantes, très minoritaires, n’osaient pas contrarier. « Des professeurs étaient d’accord avec ça », assure Pierre, exemples à l’appui :

    « Un professeur d’histoire-géo avait enfilé un brassard noir avant d’assister à la messe organisée pour commémorer la mort de Louis XVI. Il n’hésitait pas à tenir des discours sur les “niakoués” [surnom raciste pour les personnes d’origine asiatique, NDLR]. »

    Amers, les enseignants en désaccord gardaient leur rancœur secrète. « Il aurait dû être dégagé, mais les inspecteurs ne disaient rien. Il y avait, d’un côté, ceux qui se marraient. Et, de l’autre, les collègues choqués. Mais quand tout le monde est d’accord, notamment les parents, on ne peut pas lutter », ajoute Anne.

    L’institution semblait totalement noyautée de l’intérieur. Elle a accueilli les enfants de Pascal Gannat, ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, qui est resté quelques années, chef de file du RN à la région Pays de la Loire avant d’entrer en dissidence. Parmi ses fils, Jean-Eudes Gannat est devenu le porte-parole du groupuscule catho-nationaliste Alvarium, dissous par le gouvernement à cause de sa violence. Et, justement, son petit frère François-Aubert s’est souvent retrouvé devant les tribunaux pour avoir fait le coup-de-poing ou pour des saillies racistes. « Leur mère a été prof de français contractuelle dans le lycée. Elle distribuait des tracts anticommunistes en salle des profs et auprès des élèves », sourit Simon.

    Dans ces conditions, l’exercice du métier d’enseignant pouvait relever du numéro de contorsion. Avec des matières plus exposées que les autres. Simon en a fait l’expérience en histoire-géo. « Les familles prenaient de plus en plus de poids, certains sujets ne devaient pas être abordés ». Les parents pouvaient par exemple « voir dans un mythe du sexe ou le diable ». Et pour l’étude des religions, au programme au début du collège, certains sont montés au créneau « parce que, pour eux, il n’y en a qu’une. On ne doit pas représenter les éventuels dieux ». Difficile de lutter contre une vision politique des enseignements, lâche Simon :

    « Il y avait une confusion entre le programme et une forme d’apologie. On se confrontait à une forte réactivité des élèves, avec des débats houleux, des injures homophobes. Ils sont profondément anti-IVG, l’avortement est, à leurs yeux, un scandale. »

    Pierre se souvient aussi des discours zemmouriens des étudiants sur le maréchal Pétain. Que « sans lui », il y aurait eu « plus de victimes ». « Une minorité d’élèves pouvait tenir des propos négationnistes ou révisionnistes. Je leur répondais que l’on a des preuves. Sur le plan administratif, on signalait les élèves. J’ai souvenir d’un directeur qui soutenait ces idées. De mémoire, on ne rentrait jamais dans le débat avec lui. Il devait en parler à l’élève concerné », se remémore Pierre qui précise que « d’autres élèves se sont opposés à ces discours ».

    L’internat, pierre angulaire d’un endoctrinement continu

    Une figure a marqué les esprits : celle de Laurent J. Le responsable de l’internat, dépeint comme « mi-surveillant, mi-militaire », « toujours en treillis et crâne rasé », décrit Anne. Il verrouille d’une main de fer la pierre angulaire de l’établissement : l’internat. Méthodes musclées qui pouvaient aller jusqu’à des corrections, pensionnaires obligés de faire des pompes au milieu de la nuit… « Des claques, un aspect physique : je pense que ça a pu arriver », concède Yann de Cacqueray. Lui-même pouvait en donner en public dans le cadre de Paris avec les élèves dont l’enjeu portait sur la note obtenue :

    « Les surveillants sont des gens comme tout le monde : quand on les pousse à bout, ils peuvent réagir. Ce ne sont pas des choses à faire, on leur a dit. »

    Les anciens profs décrivent les méthodes très vieille France de ce surveillant. « Il avait créé une milice citoyenne au sein de l’établissement. Pour apprendre à se défendre, se préparer à devenir meilleur citoyen, à se battre dans un monde perverti. C’était de l’embrigadement », rembobine Simon.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/streepress_lycee_faf_illustration_secondaire_720_540_02.png

    Une figure a marqué les esprits : le responsable de l'internat, dépeint comme « mi-surveillant, mi-militaire », aux méthodes musclées. Il pouvait aller jusqu'à obliger les pensionnaires à faire des pompes au milieu de la nuit. / Crédits : Jerome Sallerin / Rojer

    En charge également du centre de documentation et d’information, ce personnage avait remplacé les journaux par « Valeurs actuelles, placé en tête de gondole », reprend l’enseignant. « C’était le premier magazine que l’on avait sous les yeux en rentrant, à droite juste après la porte. » Un CDI où les livres défendaient, selon Anne, « une certaine vision de l’Histoire, de la Vendée. Tout ce qui était affiché, c’était d’extrême droite. Il ne s’en cachait pas. » Le même « surveillant-documentaliste » ne manquait pas de prendre des initiatives très orientées. « Les élèves préparaient leurs panneaux pour la Manif pour tous à l’école, pendant l’étude, s’étonne encore Anne, encouragés par l’encadrement. J’ai même vu des panneaux “Je ne suis pas Charlie” placardés au mur. » C’était en janvier 2015, juste après l’attaque terroriste qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique. Yann de Cacqueray reconnaît :

    « Sur le mariage pour tous, il n’y a aucune discussion : ça n’est pas du tout promu par l’Église. Ça n’est pas une idée politique, mais une idée morale. Ne pas être Charlie… J’ai dit à des gens que je ne pensais pas que c’était une bonne idée, d’être Charlie. Mais le voir affiché, je ne crois pas. »

    Enfermés dans ce huis clos, les élèves les plus radicaux en profitaient pour pratiquer un prosélytisme débridé. Pour Antoine, qui a enseigné deux ans à Notre Dame d’Orveau, cette situation explique en partie le niveau d’endoctrinement de certains éléments. « Il suffit qu’il y en ait un qui mette une pièce dans le jukebox et tout le monde écoute la musique. » Tout en renforçant un indéniable effet de groupe. « Ils s’y sentaient très forts. Ils y harmonisaient leur discours. Ils étaient toute la semaine ensemble, ils étaient briefés de la même manière », souligne Simon. Un jour, un élève lui a dit :

    « Bah oui, monsieur, on est des fachos. Ça vous pose un problème ? »

    « Ça m’est arrivé plusieurs fois de leur expliquer que leurs propos étaient condamnables devant la justice. Ça les faisait rire », poursuit Simon.

    Une liberté très radicale alimentée par les subventions de l’État

    Tout cela avec l’aval de la direction ? Pour Yann de Cacqueray-Valménier « l’établissement scolaire représente un prolongement de ce que la famille peut apporter. » Il a toujours travaillé dans « l’enseignement sous contrat ». Quand il apprend que des anciens professeurs ont écrit pour interpeller l’Éducation nationale sur le statut sous contrat du collège-lycée Notre Dame d’Orveau, il pointe un exemple d’établissement autogéré sous contrat. Interrogé sur ce qu’il a fait des signalements, le rectorat de Nantes (44) assure ne pas en retrouver les traces.

    Aucune remise en cause. Pas de mea culpa. Pas même après avoir reçu, dans le château été 2020, Jean-Yves Le Gallou et Thaïs d’Escufon, figures de l’extrême droite radicale, lors de l’université d’été de la sulfureuse Academia Christiana. Ce « centre de formation de la jeunesse catholique » – dans les radars des services de renseignements – de Victor Aubert, ancien élève de Notre Dame d’Orveau, a été ponctué par un concert des Francs Tireurs patriotes. Ce groupe de rock aryen a pourtant été interdit à Lille (59) en juin 2023 par arrêté préfectoral pour son risque de « propos incitant à la haine raciale et à la violence à l’encontre des personnes de religion juive ».

    Pas de réaction non plus quand on signale à l’ex-directeur, dans la liste de ses anciens élèves, un important contingent qui a fini par alimenter des groupuscules fascistes violents comme les Zouaves ou l’Alvarium, dont Paul-Alexis Husak. « On n’a pas eu d’élèves mélenchoniste », ironise Yann de Cacqueray. « À partir du moment où ils reçoivent une formation, je ne les renie pas parce qu’ils sont allés à LR ou au RN. Je n’assume pas leur choix, mais je peux comprendre qu’ils aient des convictions différentes des miennes. Ça fait partie du débat. On essaie d’éduquer nos élèves pour qu’ils aient une liberté », vante-t-il. Si tant est que tous leurs choix de ces jeunes sont bien éclairés par la connaissance et pas par un endoctrinement permanent.

    Contacté, Laurent J. n’a pas répondu aux sollicitations de StreetPress.

    Illustrations de Jerome Sallerin / Rojer.

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€

    Faf, la Newsletter

    Chaque semaine le pire de l'extrême droite vu par StreetPress. Au programme, des enquêtes, des reportages et des infos inédites réunis dans une newsletter. Abonnez-vous, c'est gratuit !

    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER