Valenciennes (59), stade du Hainaut, 7 mai 2022 – L’arbitre siffle la mi-temps. La rencontre entre Valenciennes et Sochaux est fermée. Ça n’empêche pas les 300 supporters sochaliens comme Alexis de donner de la voix. Soudain, le trentenaire venu avec sa compagne et son beau-père septuagénaire aperçoit « une vingtaine de types habillés en noir », certains cagoulés, qui débarquent et commencent à hurler : « Hooligans Valenciennes ! ». Ils essaient de rentrer dans le parcage visiteur où se trouvent les familles et de passer « entre le filet et le grillage ». Les ultras sochaliens vont vite au contact pour les en empêcher. Le choc est brutal, les coups pleuvent et les bouts de sièges sont arrachés pour voler des deux côtés. « Je n’avais jamais vu un tel déchaînement de violence. C’était la première fois. Ils étaient fous furieux, habités », raconte Alexis, qui voit des hools faire des saluts nazis. Des pétards volent dans sa direction. « J’ai commencé à avoir peur pour ma famille, des gamins pleuraient », narre cet abonné de Sochaux depuis vingt ans. Finalement, après de longues minutes, la sécurité intervient puis fait partir le groupe violent. L’histoire n’a pas fait de bruit.
Cinq mois plus tôt, au stade Charléty (75), c’est sous l’œil des caméras que des violences ont éclaté à l’occasion du match de coupe de France qui oppose le Paris FC et l’Olympique Lyonnais. Il y a aussi ce weekend de mai dernier où les MesOs, des hooligans rémois, ont attaqué des ultras lorientais. Ou encore la présence d’hools néonazis lillois durant les affrontements entre Lille et Lens en septembre 2021. Un retour fracassant des hooligans hexagonaux. Depuis 2010 et la mort d’un supporter parisien – Yann Lorence –, ils se faisaient plus discrets.
En mai, après avoir attaqué des ultras locaux la veille, les hooligans des MesOs ont affiché pendant une mi-temps une croix celtique dans le parcage visiteur, lors de Lorient-Reims. / Crédits : DR
La Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), organisme spécifique de police en charge du suivi de cette mouvance interrogée par l’Équipe soutient porter « une attention particulière » au retour en force du hooliganisme. En privé, une source policière confirme :
« On doit lutter contre cela et éradiquer le phénomène. »
StreetPress et L’Équipe se sont associés pour réaliser une cartographie des groupes hooligans. Au total, nous avons dénombré 19 groupes en activité pour 16 clubs différents, qui vont de la première division (Ligue 1) à la cinquième (National 3). Le compte n’est pas exhaustif, car nous avons sélectionné les bandes qui ont un nom, sont en lien avec une équipe de foot, et dont les hools revendiquent leurs actions. Estimés à plusieurs centaines, ces derniers sont présents chaque week-end dans les travées ou tentent d’attaquer des groupes de supporters en marge des matches.
Cliquez sur les villes pour en savoir plus sur leurs groupes hooligans.
Des hooligans violents et politisés
Mars 2022, dans une zone industrielle de Reims. 120 hooligans s’organisent en deux groupes qui se font face. En noir, 70 à 80 membres des MesOs Reims, de la Camside Tolosa, du Kop of Boulogne (KOB) et des Zouaves Paris. En blanc, une bande de 45 hools des Strasbourg Offender, des Brizak Nancy et de Rouen. Les deux hordes chargent. Le combat est violent. Pendant trois minutes, les 120 tapeurs se mettent des gnons mais aussi des coups de ceintures, des poings américains. L’un d’eux au moins est même poignardé avec un couteau. Ce déchaînement de violences, n’est pas la conséquence d’une rencontre fortuite. Un rendez-vous a été organisé en amont.
Un ultra est un supporter dont le but premier est de suivre son équipe en déplacement et de la soutenir de la meilleure façon, que ce soit par des chants ou des animations. Ce que ne fait pas le hooligan (aussi surnommé « indep »), chez qui la violence est souvent l’objectif principal. Les groupes ultras se revendiquent pour la plupart apolitiques, ce qui n’est pas le cas des hooligans.
Le fight entre bandes est l’une des pierres angulaires du hooliganisme, une sorte de sport pour prouver qui est la meilleure « team ». Chaque mois en France, plusieurs bandes se retrouvent pour en découdre, la plupart du temps dans des forêts. Cette fois, c’est l’équipe en surnombre des Parisiens, Rémois et Toulousains qui l’a emporté. Selon un hooligan rennais – dont StreetPress a tiré le portrait –, les cinq équipes françaises « les plus solides » dans ces fights seraient Lyon, Rennes, Paris, Strasbourg et Reims. Toutes sont ouvertement néonazies.
La Mezza Lyon, un groupe hooligan créé en 2006. Leur drapeau est siglé d’une Totenkopf, un emblème utilisé par des unités SS durant la Deuxième Guerre mondiale. / Crédits : DR
Après un fight qui n'a pas eu lieu contre des Belges d'Anderlecht, les MesOs se sont rattrapés en faisant une flopée de saluts nazis. / Crédits : DR
L’essentiel des hools militent à l’extrême droite, comme StreetPress a déjà pu le raconter en 2020. Les Zouaves Paris, qui combattent sous l’étiquette Jeunesse Boulogne, sont aussi ceux qui ont violemment tabassé en décembre 2021 les militants de SOS Racisme durant le meeting d’Éric Zemmour à Villepinte (93). Sur leurs photos, les MesOs Reims ou les Strasbourg Offender font des saluts nazis et posent parfois avec des croix gammées sur des drapeaux ou des t-shirts. D’autres groupes comme la Mezza affichent en symbole la Totenkopf, un emblème prisé par des unités SS durant la Deuxième Guerre mondiale. Et il y a ceux qui utilisent des symboles plus discrets comme le « salut de Kühnen », une variante à trois doigts du salut hitlérien, à l’image de membres du Roazhon 1901, de la Camside Tolosa ou du Kaem Crew.
Les hooligans normands du Kaem Crew, un groupe actif depuis au moins 2020. À gauche, un membre fait un « salut de Kühnen », une variante à trois doigts du salut nazi. / Crédits : DR
Des hooligans du Mans se sont pris en photo en faisant des « saluts de Kühnen » et un salut fasciste avant de poster le cliché en 2020 sur Facebook en public. / Crédits : DR
Des groupes qui ressemblent trait pour trait à ces équipes de hooligans – comme les Vandal Besak à Besançon, les Infréquentables de Dijon, les Zoulous Nice ou Bordeaux Nationaliste – n’apparaissent pas sur notre carte. Ils reprennent les codes de supporters, font des fights ou attaquent des militants de gauche, mais ils n’ont pas de liens avec le club de football local. StreetPress et L’Équipe ne les ont donc pas incorporés dans la cartographie. Ça n’empêche pas certains de ces engagés politiques d’aller faire le coup-de-poing avec des contingents de hools de leurs bords.
Un stickers des Infréquentables Dijon, qui reprend les codes de ceux collés par les hooligans ou les ultras. Ce groupe n'est pourtant pas présent dans les tribunes et se concentre sur la sphère politique, en attaquant des militants de gauche. Les têtes de mort sont, là encore, des Totenkopfs. / Crédits : DR
À l’inverse, il n’y a presque aucun groupe hooligan de gauche. Seuls les Indep VA 91 ou les Karsud comptent une poignée de militants de gauche dans leurs rangs.
Un hooliganisme 2.0
Cette porosité avec des milieux néofascistes est un des facteurs du retour du hooliganisme français. Mais elle n’est pas totalement nouvelle. En France, le hooliganisme « a quasiment toujours été sur des positions d’extrême droite », retrace Sébastien Louis, historien et spécialiste du supportérisme en Europe. « L’extrême droite a compris l’intérêt et le potentiel de ces groupuscules, relativement petits mais plus actifs politiquement. On en voit de plus en plus prêts à faire le coup-de-poing pour défendre les idées les plus réactionnaires. Il y a des passerelles, plus évidentes qu’auparavant », continue-t-il.
Depuis quelques années, les hooligans font moins de combats dans les tribunes et favorisent des fights en forêt. Comme ici, en juin 2021, entre la Jeunesse Boulogne et des Allemands de Darmstadt, remporté par ces derniers. / Crédits : DR
Les photos des fights pullulent sur les canaux spécialisés. Ici, un combat d'avril 2021 entre les jeunes du Roazhon 1901 et des Indep Valenciennes à dix contre dix. / Crédits : DR
Pour le chercheur, l’autre élément fort est le dynamisme du mouvement en Europe de l’Est, Centrale et du Nord. Cette frange a apporté de « nouvelles méthodes de combat », qui tranche avec le hooliganisme « à la papa » qui s’affrontait avant dans les tribunes ou aux abords du stade. Ça donne les fameuses rencontres entre groupes à un nombre prédéfini d’avance, dans des lieux champêtres pour éviter les forces de l’ordre. Un ultra caennais souffle :
« Il y a plus de rendez-vous organisés en dehors des jours de matches. Dans les années 2000, c’était moins comme ça. J’imagine que c’est par rapport à la répression mais il y a un côté match et football qui s’est perdu. Ça devient presque du MMA collectif. »
« À partir du moment où les stades sont devenus plus sécurisés, la violence s’en est éloignée et s’est invisibilisée. On se retrouve avec des professionnels de la violence qui filment leurs bagarres et diffusent les vidéos », relance Nicolas Hourcade, sociologue spécialiste du supportérisme. Le tout étant très visibilisé par les réseaux sociaux. « Avant, c’était un monde underground alors que, maintenant, dès qu’ils se passent quelque chose, ils en profitent et maîtrisent les codes », détaille Sébastien Louis. Pour lui, les incidents très diffusés de l’Euro 2016 à Marseille, quand les hools russes ont tabassé les Anglais dans les rues, ont été « une grande publicité pour le hooliganisme ». Des petits groupes ont émergé dans des zones où il n’y avait pas forcément de culture hooligan. Comme à Valenciennes, où le club qualifie le phénomène de « relativement nouveau » :
« Le premier grand responsable de tout ça, c’est les réseaux sociaux. On a envie de faire comme les voisins. C’est comme ça que ça démarre. »
Désormais, les récits de ces fights finissent sur des canaux Telegram spécialisés bien connus des ultras ou des hooligans, comme Gruppaof. Une chaîne qui compte 77.000 abonnés de toute l’Europe. Exemple de post : « 26.03.2022. Jeunesse Boulogne (PSG) vs Jeunesse Lens. 9×9. 40 sec. Win Jeunesse Boulogne. » « C’est une présentation assez lapidaire alors que le délire ultra à l’époque des forums, c’était plutôt de tout écrire sur le déplacement. C’était plutôt fun, tu apprenais des choses sur la vie d’un groupe », rembobine un référent supporter d’un club de l’Ouest.
Un combat organisé à 15 contre 15 entre la Camside Tolosa (en noir) et la Mezza Lyon, en avril 2016. / Crédits : DR
Racistes et antisémites, les Strasbourg Offender ont attaqué des fans israéliens du Maccabi Haïfa en juillet 2019, en marge d'un match européen. Sur une photo floutée après la bagarre, ils ont arboré un drapeau rempli de croix gammées. / Crédits : DR
Ce hooliganisme 2.0 en France garde tout de même quelques marques de l’ancien, comme son implantation générale qui reprenait le modèle européen des années 70 et 80. « Au Nord, ça imitait le modèle hooligan anglais et au Sud, on s’inspirait des ultras italiens », analyse Sébastien Louis. Une situation toujours de mise quand on regarde la carte concoctée par StreetPress et L’Équipe : seulement deux des bandes de hools recensées sur 19 sont au Sud de Tours.
Les liens avec les ultras
Quelles relations ont ces hooligans avec les ultras, les principaux acteurs des stades ? Là où ils cohabitent, peu les combattent frontalement. Certains groupes ultras les tolèrent tant qu’ils n’empiètent pas sur leurs plates-bandes. D’autres sont très liés. En mai 2022, quelques minutes avant le coup d’envoi du match entre le Stade Rennais et l’OM, les ultras du Roazhon Celtic Kop déploient une immense banderole. Dessus, le visage de Jean-Marie, un supporter rennais du groupe qui a été tué d’un coup de couteau quelques jours plus tôt dans la Manche, avec la mention : « Heroes never die. » D’autres supporters et canaux Telegram lui rendent hommage et soulignent son appartenance aux indeps des Roazhon 1901. Les relations sont aussi chaleureuses à Lille, Tours, dans le virage Sud de Lyon ou à Reims. Dans ce dernier, les hooligans sont pour beaucoup d’anciens ultras et donnent l’impression de contrôler la tribune.
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À Strasbourg, Toulouse, Nancy ou Caen, ils partagent le virage. En Lorraine, les Brizak peuvent se joindre aux ultras nancéiens pour des déplacements communs à condition de se faire discrets et « de ne pas interférer » avec leur positionnement apolitique. En conséquence, les indeps ont changé leur bâche l’année dernière, un drapeau confédéré, « qui pouvait prêter à confusion » et arborent désormais un nouvel étendard neutre. À Caen, le Malherbe Normandy Kop (MNK) n’a aucun grief contre le Kaem Crew. « Il y a toujours eu un petit groupe en marge, avec différents noms. Je pense que c’est parce qu’on a une mentalité assumée de non-violence que des gens ne se retrouvent pas là-dedans et forment leur propre groupe », précise un ultra normand. Pour lui et le MNK, les deux entités évoluent « dans des domaines très différents. Eux ne cherchent pas à faire des animations et organiser des déplacements. Nous on ne cherche pas à faire des combats en forêt ». La présence de ce groupe pourrait même les « arranger » car il représenterait un « interlocuteur bagarre » auprès des groupes adverses branchés fights.
Les Strasbourg Offender sont au stade, dans le virage où se trouvent des ultras, et affichent parfois leur bâche. / Crédits : DR
Des membres de la Mezza Lyon en parcage à Saint-Etienne en novembre 2017. Ces hooligans provoquent les ultras stéphanois Magic Fans après leur avoir voler leur bâche il y a quelques années. / Crédits : DR
Dans quelques rares clubs, les relations sont plus houleuses et les hooligans ne sont pas les bienvenus. Lorsqu’ils ont vu les Youth Lens réapparaître au stade lors de la remontée du club en Ligue 1, les ultras lensois ont « mis les choses au clair directement ». « La mauvaise herbe, on l’enlève de suite », assène l’un d’eux. Certains ultras vont même jusqu’à collaborer avec le club pour en finir avec le péril hools. Pour autant, directions et ultras ne souhaitent pas que ça se sache pour éviter tout conflit. « Ils nous demandent de l’aide pour les sortir du stade et nous assistent pour qu’on y arrive », confie le personnel d’une équipe professionnelle.
Des hooligans du Turone Squad qui posent avec les ultras Turons 1951 en 2016. Les liens entre les deux entités sont encore forts six ans plus tard. / Crédits : DR
C’est finalement là où il n’y a pas de groupes hooligans que les ultras y sont le plus opposés et surveillent chaque initiative. Dans un club historique français, des jeunes voulaient former une équipe hools et ont organisé un combat. Un proche des ultras qui souhaite rester anonyme raconte la suite :
« Les ultras ont débarqué lors de leur rendez-vous et ont tarté tout le monde en disant : “Pas de hooligans ici”. »
Que fait le foot français ?
Un appui bienvenu pour les clubs. Car si lutter contre les violences dans les stades est « un travail collectif », comme le prône une instance, il n’existe pas de groupe de travail national entre la ligue de football professionnel (LFP), les pouvoirs publics ou les clubs sur le sujet. Même si les policiers de la DNLH partagent leurs informations avec la LFP « chaque semaine ». Les actions sont surtout locales et disparates selon les niveaux. Chez les amateurs, Rouen semble méconnaître le phénomène alors qu’à Tours, les dirigeants sont désemparés. Dans les échelons supérieurs, certains responsables sécurités admettent faire « un travail de l’ombre et de l’intérieur ». Des stadiers vont jusqu’à feindre une amitié en tribune pour recueillir des informations, raconte à StreetPress un directeur de la sécurité :
« Ça fait quelques années qu’on a mis en place des méthodes précises d’identifications et ça commence à marcher. On évite les interventions musclées dans les travées car ça fait des troubles inutiles la plupart du temps. »
Mais une fois que les hools sont hors de l’enceinte, c’est « de l’ordre des autorités publiques et pas du club », souligne un autre ponte. Que ce soit pour une agression à 100 mètres du stade ou une croix celtique, l’institution ne peut mettre une interdiction commerciale de stade (ICS). « C’est toute la limite du système que vous pointez car un mec qui fait un salut nazi en dehors du stade, les gens vont se dire : “Putain mais pourquoi le club l’accepte ?” C’est juste que, techniquement, on n’a pas le droit de le refuser en fait », assure un autre responsable sécurité. Au moins la moitié de ces groupes hooligans sont impliqués dans des agressions en dehors des stades et sans lien avec le football. Mais ces violences qu’ils commettent dans la rue ou en marge d’événements politiques, n’ont pas d’impact sur leur liberté d’accès aux stades.
Les hooligans néonazis des Strasbourg Offender se sont tranquillement rendus en parcage visiteurs à Rennes en octobre 2021. / Crédits : DR
Certains groupes de hools ont des alliances. Comme celle entre les Rouennais avec les Brizak Nancy (représenté par leur logo de guêpe à droite), parfois tatouée comme sur cet homme. / Crédits : DR
Côté policiers, on explique que l’interdiction de stade individuelle est « la solution privilégiée, mais ce n’est pas toujours évident d’identifier ». « Il faut aussi que les clubs remplissent leurs prérogatives et soient intransigeants avec les supporters concernés », soutient un pandore.
Sauf que parfois, la machine ne semble pas suivre. À Valenciennes par exemple, les services de police auraient les noms des hooligans, mais le club n’a « pas l’impression que ça évolue pour autant ». « Tant qu’ils se foutent sur la gueule dans les bois, ce n’est pas leur problème, c’est le sentiment qu’on a », renchérit-on chez les Nordistes. Pour le spécialiste du supportérisme Nicolas Hourcade, le hooliganisme ne « dérange pas le monde du foot car c’est loin » :
« Tant que les hooligans se battent hors des stades entre eux, ce n’est pas très visible et ça n’a pas une grosse incidence pour les médias, les pouvoirs publics et le monde du football. »
Un impact bien réel
Les victimes de ces groupes violents sont en effet nombreuses. En septembre 2021, un supporter lillois a été gravement agressé dans un bar par des membres de groupes comme les Gremlins ou la Losc Army. Il aurait été pris pour cible par erreur. En avril 2022, à la fin du match Strasbourg-PSG, des proches du joueur alsacien Jean-Ricner Bellegarde ont été attaqués par des Offender, comme l’a appris le média Rue89 Strasbourg. Le canard local d’enquête a aussi révélé qu’un de ces hooligans avait été mis en examen cet été pour trafic d’armes illégal.
Des membres de la Losc Army et des Gremlins avant un fight l'année dernière. Le deuxième groupe est la frange « junior » du premier. Les deux sont violents et ont déjà agressé brutalement des badauds à Lille. / Crédits : DR
Certains groupes existe depuis longtemps. Comme la Camside Tolosa, créée en 2008. / Crédits : DR
Quant aux trois groupes de jeunes supporters parisiens qui s’étaient réinstallés en tribune Boulogne après 2017 pour mettre un peu d’ambiance – la Résistance parisienne, les Paname Rebirth et le Block Parisii –, ils ont été évincés par le PSG après l’attaque des Zouaves et du KOB contre les Paname Rebirth en octobre 2021, en marge du match contre Leipzig.
Et le hooliganisme pourrait amplifier le nombre d’interdictions de déplacement des supporters des préfectures. Un référent supporter d’un club de l’Ouest a dû faire « des pieds et des mains » cette saison pour que des supporters venus de l’autre côté de l’Hexagone viennent dans son club. En cause, un groupe hooligan qui était déjà venu chercher des noises à ses ultras. « Avec ces problèmes, la police a dit : “Il faut interdire le déplacement.” Nous on ne voulait pas que cet événement empêche des ultras et des supporters de venir encourager leur équipe, sur des faits de personnes qui ont fait de la merde », raconte le référent. Il a fini par être entendu.
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