Aubervilliers (93) – Gilles Bravo, 35 piges, épaules larges et crâne rasé, reçoit dans ses locaux, un ancien entrepôt transformé en salle de basket, encore en travaux. En fond sonore les bruits des scies circulaires des ouvriers du chantier :
« On peut s’isoler un peu mais de toute façon il y a du bruit partout en ce moment, on espère finir complétement pour fin-janvier, début février. »
La Hoops Factory, propose des terrains en location à l’heure, une première en France pour ce concept importé des Etats Unis. Sur 2.500 m2, quatre terrains pour des 5 vs 5 et deux adaptés aux 3 vs 3. « Le parquet, c’est le même qu’en NBA ! », insiste Gilles. Comptez de 50 à 80 euros pour la loc’. Pour ce prix-là, vous pouvez choisir la musique. Sur les murs en briques blanches, le logo de la Hoops Factory, façon club US.
A la Hoops Factory, enfile les panniers en mode NBA / Crédits : Vassili Feodoroff
Les boss
A l’origine du projet, Gilles et ses 5 associés. Assis dans son bureau, il déroule son CV :
« J’ai travaillé avec la ligue de foot, celle de basket, et j’ai été pendant 2 ans consultant sur la construction des stades pour l’Euro 2016. »
Ses 4 associés viennent aussi du monde du sport : consultants pour les fédés de foot et de basket.
L’investissement total est lourd : 1,5 millions d’euros, dont 1 million consacré aux travaux. Evan Fournier et Rudy Gobert, deux joueurs de l’équipe de France qui évoluent en NBA ont également mis des billes dans l’affaire. Pour boucler son budget il peut aussi compter sur le sponsoring des principaux sponsors du basket mondial : Nike, PlayStation, NBA 2K et Gatorade.
Gilles, le patron de la Hoops Factory / Crédits : Vassili Feodoroff
La Story
Sans surprise Gilles est fan de basket. Plusieurs fois par an, il traverse l’Atlantique pour voir des matchs NBA.
En 2009, quand Lebron James passe quelques jours en France au milieu de sa tournée européenne, Gilles bosse avec Nike. En ressort un constat simple : il n’y a pas de salle adaptée, en région parisienne, pour accueillir ce type d’évènement avec des joueurs d’une telle envergure. L’idée de créer sa propre salle émerge :
« En 2012, on a essayé d’ouvrir une première une salle à Saint-Ouen, mais France Télé nous est passé devant sur l’appel d’offre pour les locaux. »
Il ronge son frein jusqu’en 2013, date à laquelle l’équipe de France de basket devient championne d’Europe. La victoire des bleus permet un formidable coup de projecteur sur la balle orange : 90.000 licenciés en plus dans les clubs français, en un an.
Convaincu que son idée peut marcher, Gilles plaque son taff, réuni son équipe et se lance à la recherche de nouveaux locaux. Leur choix s’arrête à Aubervilliers, en banlieue nord de Paname.
« Le foncier n’était pas super cher et puis, le 93 c’est le berceau du Street Basket. C’est un territoire ultra dynamique. Dans quelques mois, le métro arrivera jusque-là. Il y a pleins de trucs qui se montent dans le coin. On aura davantage de visibilité. »
Blindé les week-ends
Avec ses quatre terrains « Full Court » et deux « Half Court », la Hoops Factory peut espérer attirer pas mal de monde. Pourtant l’immense hangar paraît bien vide ce mardi après-midi. Seul trois types squattent la raquette. Mais Massi, employé multi-fonction qui cumule les rôles d’animateur, de coach et d’assistant, assure que le week-end « c’est blindé ! »
Aujourd’hui, Wilfried, grand métisse de 22 ans, est venu jouer en solo. Après plusieurs années en club, il a arrêté, incapable d’allier études et club. La Hoops Factory lui permet de retâter de la balle orange :
« Une salle comme ça, ça te permet d’avoir des équipements de super qualité sans être bloqué par les contraintes horaires des matchs et des entraînement. »
Nicolas a fêté ses 29 ans au Hoops Factory avec ses 70 potes / Crédits : //
Anniversaires et shows
Nicolas, gros fan de basket, fêtait ce week-end à la Hoops Factory, ces 29 ans avec 70 de ses potes. Il avait réservé trois terrains pour l’évènement. Toute la soirée, ils ont enchainés les matchs en 4 vs 4, avant de monter à l’étage où des foods-trucks de bouffe caribéenne, des hot-dogs et des tireuses à bière les attendaient :
« On est resté sage, tout le monde était parti à une heure du mat’ ! Là où c’est vraiment cool, c’est que ça offre une vraie alternative à ceux qui ne sont pas inscrits en club et qui ont envie de se défouler. »
Pour gagner en notoriété, Gilles et sa team misent également sur quelques gros events. Dans leurs valises, l’organisation des qualifs du prochain Quai 54, grande compet’ internationale de StreetBall organisée à Panam. Avec en guest l’an dernier Thomas N’Gijol, Mokobé. Michael Jordan, annoncé, avait fait faux bond au dernier moment. L’année précédente Scottie Pippen et Carmelo Anthony étaient de la partie.
L’équipe voit grand : Gilles envisage déjà d’ouvrir d’autres salles aux 4 coins de l’hexagone, si le concept plait et que les résultats financiers sont au rendez-vous.
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