En ce moment

    27/05/2010

    Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse répond à StreetPress

    Après les apéros Facebook, faut-il supprimer la Fête de la Musique ?

    Par Marine Selles

    Alors que l'apéro Facebook du 23 mai de Paris a été annulé, on peut se demander si la Fête de la Musique ne subira pas le même sort. Quel autre rendez-vous peut en effet se vanter de réunir des milliers jeunes alcoolisés sur la place publique?

    1. Les faits:

    Une réunion à huis clos entre Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités Actives, et des associations de jeunes et d’étudiants a eu lieu mercredi 26 mai. Thème du débat : Quelle comportement doit adopter la loi face au « phénomène des apéros géants Facebook » ?

    2. Le contexte:

    Après la mort d’un jeune nantais en marge d’un apéro Facebook le 13 mai dernier, les interdictions d’apéro géant se sont multipliées ces derniers jours, comme pour celui de Paris qui devait réunir 50.000 personnes au Champs-de-Mars.

    Pourtant chaque année, d’autres manifestations parfaitement légales réunissent des jeunes libidineux et beaucoup d’alcool. Qui ne s’est jamais faite draguée par un saoulon le 21 juin pour la Fête de la Musique? Qui n’a jamais croisé un groupe de teenagers complétement excités en train de vomir dans le métro un 14 juillet?

    3. La question StreetPress:

    A l’approche du 21 juin, faut-il supprimer la Fête de la Musique pour les mêmes raisons que l’a été l’apéro Facebook du 23 mai ?

    4. La réponse de Marc-Philippe Daubresse:

    « Si vous voulez qu’on se retrouve comme au Chili ou comme en Chine au moment des régimes totalitaires, on fait ça, on supprime toutes les fêtes, et on décide d’interdire tout ! », déclare le verbe haut Marc-Philippe Daubresse, comme s’il oubliait que le gouvernement auquel il appartient a interdit l’apéro Facebook du 23 mai.

    Daubresse affirme que la mesure d’interdiction prise par le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux à l’issue de la « réunion de travail sur l’apéro Facebook » ne sera pas généralisée. « Il n’y aura pas d’interdiction générale des apéros géants, parce que ce serait comme pour toute prohibition: vous aurez d’autres types d’événements qui se créeront et qui seront sans doute moins préparés et moins organisés », explique le Ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives. Il se veut diplomate en insistant que « l’heure est à l’organisation », et que les choses ne s’arrangeront « certainement pas en se transformant en dictature totalitaire, quelle soit d’extrême droite ou d’extrême gauche d’ailleurs. »

    Le ministre de la Jeunesse propose de créer « une cellule opérationnelle qui soit capable en 72 heures, d’organiser un système de prévention et d’organisation, qui permettrait de limiter au maximum les risques » en marge des apéros géants. L’objectif: responsabiliser les créateurs de l’event Facebook.

    Quant à la Fête de la Musique, Daubresse la joue « ami des jeunes » à la Jack Lang: « Bien sur, il peut y avoir à l’issue de ces fêtes, tel ou tel débordement, ou des tentatives de prendre de l’alcool de la part de jeunes ou de moins jeunes d’ailleurs. Mais c’est pas pour ça que vous allez me demander de supprimer le 14 juillet. Et on ne va certainement pas supprimer la fête de la musique! »

    Youpi ! Préparez les bouteilles de Moscatel à 4€ et sortez les Swinkels du frigo !

    *A lire aussi sur StreetPress: Faut-il interdire les apéros géants de la buvette de l’Assemblée Nationale?

    Source: Marine Selles | StreetPress

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER