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    21/03/2011

    Les 5 leçons à tirer des cantonales de dimanche

    Groslay-Montmorency: le FN à 20% sans avoir fait campagne, l'UMP est en tête et la gauche prend son pied

    Par StreetPress

    « StreetPress, vous êtes les Yann Barthès de Groslay ». Ouf, c'est sur ces mots d'une responsable UMP de la ville que notre week-end électoral spécial cantonales à Groslay-Montmorency s'est terminé. Analyse.

    Revivez le Spécial cantonales de StreetPress à Groslay en cliquant ici : Le direct des cantonales à Groslay

    1 Le FN très haut sans avoir fait campagne

    A Montmorency comme à Groslay, le FN n’a pas fait campagne. Pas une distribution de tracts, pas une photo du candidat ni de programme pour le canton. Un fantôme, on vous dit . Gino Bombardieri a recueilli jusqu’à 28% des suffrages exprimés dans un bureau de vote (et précisément dans le bureau où l’abstention a été la plus forte). On a pu vérifier sur le terrain que la « vague bleue marine » n’est pas une invention de Louis Harris.

    La gauche relativise cette poussée : « En nombre de voix, le FN n’a recueilli que 200 voix de plus qu’aux cantonales de 2004 », estime François Detton . Mais en 2004, la participation était de 63%, contre 38% cette année. Le FN avait remporté 13% des voix contre près de 21% aujourd’hui.

    Au fait, il paraît que Gino Bombardieri est passé voir les résultats à la salle municipale : « C’était quand même culotté de venir habillé comme ça. Il aurait pu mettre une cravate, au moins », note un proche de la candidate UMP : « il avait une gueule vraiment moche ».

    2 La gauche a pris son pied : Michel Detton et ses « 69 voix d’écart »

    François Detton trouve que le résultat du 1er tour est « très bon, en comparaison avec les cantonales de 2004 » : « En 2004, il y avait 1.000 voix d’écart, aujourd’hui il y en a 69 ».

    Mais Michèle Berthy (UMP) est aussi « satisfaite » : « J’arrive en tête », confie à StreetPress la candidate qui portait les couleurs du parti de Jean-François Copé. « Il a quand même pris une gifle, le maire ! », ricane un voisin de la candidate UMP, heureux que sa championne l’ait devancé : « 3 ans au pouvoir, les électeurs en ont déjà marre ».

    3 Next ? les reports de voix à gauche

    Pour François Detton (divers gauche, 29,95%), les discussions avec les Verts sont en route : « J’étais en discussion avec Europe Ecologie avant les élections. Je le serai après le 1er tour ».

    François Detton n’est « pas en contact avec Franck Capmarty (Front de Gauche). Mais j’espère qu’il nous contactera et qu’il reviendra sur les déclarations faites à StreetPress ». Il ajoute : « les principes doivent céder devant la réalité ; on peut faire que ce canton soit à gauche ».

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    Les résultats :

    Michèle Berthy UMP 30,95
    François Detton Divers Gauche 29,95%
    Gino Bombardieri FN 20,79%
    Catherine David-Delcombre Europe – Ecologie Les Verts 13,62%
    Franck Capmarty Front de Gauche 4,67%

    Participation 37,24%

    Aucun candidat n’a les 12,5% des inscrits. Le FN ne participera donc pas au second tour qui verra Michèle Berthy affronter François Detton.%

    4 Les alliances avec le FN: Michèle Berthy ira-t-elle manger un kébab avec Gino ?

    Si Michèle Berthy ira discuter avec le candidat FN ? « Pas du tout ». Lorsque StreetPress revient à la charge : « Non mais vous écoutez ce que je vous dis ? », s’agace la candidate UMP arrivée en tête du premier tour.

    Elle ne manque pas de chambrer StreetPress : « Vous n’avez pas trouvé le candidat FN ? C’est dommage, pour des journalistes comme vous ».

    Y aura-t-il ici un report des voix du FN vers la droite classique ? « Les voix des électeurs n’appartiennent à personne », répond la candidate UMP. Une femme à côté d’elle de conclure : « N’oubliez pas qu’Hitler a pris le pouvoir avec des gens de gauche ». Ouch, on n’y avait pas pensé.

    « Non mais vous écoutez ce que je vous dis ? »

    5 L’abstention empêche le FN de se maintenir

    Les Groslaysiens n’ont pas surkiffé le vote de dimanche. Moins de 4 sur 10 se sont rendus aux urnes. C’est 20 points de moins qu’en 2004, aux dernières cantonales. C’est ce nombre de votants très faible qui empêche le FN de se maintenir au second tour malgré son score de Kaïser.

    Comment expliquer cette abstention, si ce n’est que les Groslaysiens s’en foutent des cantonales. Mais qui irait les blâmer, puisque vous aussi.

    Et StreetPress dans tout ça ? Tantôt acclamés (« vous êtes les Yann Barthès de Groslay », dixit une responsable UMP de Montmorency), tantôt détestés (« Vous on ne vous parle pas », dixit Europe Ecologie lorsqu’on les rencontre pour la première fois), StreetPress, on peut vous le dire, a adoré quitter le blabla journalistique parisien pour tâter du terrain.

    Promis, dans 3 ans, on votera pour le candidat qui s’engagera à installer des bornes vélib’ sur le canton. Car quand il s’agit de prendre en stop des reporters à 23h30, là aussi les Groslaysiens s’abstiennent.

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