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    05/02/2025

    À l’extrême droite du monde agricole

    Notre newsletter Faf de février

    Par StreetPress

    Chaque mois, StreetPress publie sa newsletter Faf, spécialisée sur l'extrême droite. Voici l'édition de février 2025.

    AU PROGRAMME DE CETTE NEWSLETTER :

    L’ARTICLE DU MOIS : La Coordination rurale, un syndicat à l’extrême droite du monde agricole

    ALBUM DE FAMILLE : Fusils de chasse et symboles nazis

    C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS : Attaques et dégradations de l’extrême droite

    BRUIT DE COULOIR : Loustau change de nom

    Edito :

    Chez les milliardaires, ça Trump !

    Avantage du népotisme, les voyages d’affaires se font en famille. Bernard Arnault s’est ainsi rendu à l’investiture de son camarade de jeu Donald Trump, accompagné de sa femme Hélène et de deux de ses enfants : Delphine (PDG de Dior) et Alexandre (DG délégué de la division Vins et spiritueux). Toute la famille a, semble-t-il, été séduite par le nouveau président et son programme libéral-réactionnaire. À son retour, Bernard a salué « le vent d’optimisme » qui règne aux USA et suggère au gouvernement de s’inspirer de la politique économique états-unienne. Il faudrait, juge-t-il, « slasher [littéralement « sabrer »] la bureaucratie ». En clair, Bernard veut un Elon Musk français au gouvernement. Mais qui pour enfiler le costume ?

    Anthony Bourbon ferait parfaitement l’affaire. Le trentenaire aux dents longues et ultra blanches (il se lave les dents cinq fois par jour) a fait fortune en lançant Feed. Une entreprise qui vend des aliments en poudre. Un concept que ne renierait pas le techno-libertarien Elon Musk. Autre avantage, il bénéficie du label « vu à la télé ». Depuis 2021, il est l’un des investisseurs du télé-crochet de M6 : « Qui veut être mon associé », dont la nouvelle saison débute demain. Mais surtout, il partage avec Musk et Arnault une certaine vision du monde. Interrogé par la chaîne YouTube Legend, il qualifie la France, « d’état proxénète » (qui l’oblige donc à tapiner pour remplir ses caisses). Puis de lancer : « Je serais tellement rassuré de voir un Elon Musk en France (…) lâché dans l’administration. (…) Moi, tu m’envoies là-bas, je fais un carnage. » Le même qui, au détour d’une autre interview, rend hommage au milliardaire d’extrême droite français Pierre-Edouard Stérin…

    Mathieu Molard

    Article du mois :

    La Coordination rurale, un syndicat à l’extrême droite du monde agricole

    C’est une scène en marge d’un meeting de Jordan Bardella dans le Lot-et-Garonne, en novembre dernier. Alors que le patron du Rassemblement national (RN) visite une exploitation agricole, Serge Bousquet-Cassagne, le patron de la Coordination rurale (CR) du coin, lui lance chaleureusement : « On ne t’attend pas comme le messie mais pas loin. » Une bravade lancée dans l’excitation de l’événement ? Que nenni. « Je connais mes disciples et je peux vous jurer que 80 à 90% des adhérents votent RN. De toute façon, entre les connauds en souliers vernis à la solde de Macron et les “escrolos” écolos de gauche, qu’est-ce-qui s’offre à nous ? », a lâché il y a quelques mois Bousquet-Cassagne à StreetPress.

    Ce patron local de la CR, « vrai » big boss du syndicat agricole sur le terrain, n’est plus à un coup d’éclat près. Celui qui s’enorgueillit des quelque 17 procès qui l’ont visé, dont beaucoup pour violences, a copieusement labouré le terrain pendant des semaines pour soutenir les candidats de la Coordo’ aux chambres à grand renfort de laïus populo-testosteronés. Perle entre quelques autres, la promesse de convertir les chambres gérées par la CR en « gilets pare-balles contre tous ceux qui nous veulent du mal et leurs sbires ». À la tête de trois chambres d’agriculture, la Coordination rurale espère en rafler plus d’une quinzaine lors des élections, dont les résultats seront connus ce 7 février 2025. « Violence, misogynie, populisme, racisme… La CR incarne un trumpisme rural nourri au grain de la détresse et des difficultés d’un grand nombre d’agriculteurs », résume une opposante.

    Lisez notre enquête sur StreetPress

    D.D & StreetPress

    Album de famille

    Fusils de chasse et symboles nazis

    Après les agriculteurs d’extrême droite, place aux chasseurs néofascistes ! Pendant quatre ans, l’asso « La team chasse du Pilat » et ses animateurs Théo L., Guillaume N. et Corentin L. ont été les ambassadeurs de l’armurier Verney-Carron, qui fournit les LBD aux forces de l’ordre tricolore. Un partenariat qui leur permettait de tester des fusils à pompe et semi-automatiques. Sauf que le trio n’a pas la chasse pour seule passion et est adepte de variantes du salut nazi. L’un des larrons a même participé activement à des groupes néofascistes. Un partenariat bien embêtant pour Verney-Carron, qui a fini par y mettre fin, mais parce qu’ils « n’affichaient pas toujours une attitude conforme aux principes et valeurs que nous défendons en matière de chasse ». Quant aux armes, certaines semblent bien avoir été gardées.

    À lire sur StreetPress

    T.M

    L’Observatoire des violences politiques, organe téléguidé

    En décembre 2024, l’Observatoire des violences politiques publie une « enquête » sur l’agression de l’eurodéputée Rassemblement national, Marie Dauchy, par un commerçant savoyard. « De bonne volonté », l’élue a répondu aux questions de l’officine, sans trop savoir à qui elle s’adressait, explique-t-elle à StreetPress. Nous allons éclairer sa lanterne : selon nos informations, l’Observatoire des violences politiques est dirigé par un néofasciste qui a été à la tête d’un groupuscule violent et un identitaire proche d’un groupuscule terroriste d’extrême droite. Que du beau monde !

    À lire sur StreetPress

    D.D

    Cancel-culture

    Cramé à cause de son compte LinkedIn ! Fin janvier, StreetPress et Mediapart révélaient que Philippe Carli, PDG d’Ebra, plus grand groupe de presse local hexagonal, était fan de Sarah Knafo et Marion Maréchal dont il likait régulièrement les posts.

    Lisez notre enquête

    Le gus a tout fait pour garder son poste. L’ensemble des rédacteurs en chef du groupe ont été très fortement invités à signer un mail de soutien à leur bien-aimé supérieur. Et il a publié dans les journaux du groupe un texte expliquant qu’il n’était pas d’extrême droite. Ça n’a pas suffi à convaincre le Crédit Mutuel – propriétaire du groupe de presse – qui l’a viré dès la semaine suivante.

    Mat.Mo

    C’est arrivé près de chez vous

    Une assemblée antifasciste attaquée à Reims

    Autre eurodéputée RN à s’être fait remarquer ce mois-ci : Anne-Sophie Frigout. L’élue lepéniste s’est affolée sur les réseaux sociaux fin janvier, immédiatement reprise par le JDD bolloréen, face à la tenue d’une « assemblée d’extrême gauche ultraviolente » à l’université de Reims (51). Un terrrrible événement organisé par les antifascistes locaux qui était notamment soutenu par la Ligue des droits de de l’Homme (LDH), la Coordination féministe et la France insoumise (LFI). Mais à interdire pour l’eurodéputée RN car ils auraient une « volonté assumée de réduire au silence toute expression qui ne correspond pas à leur ligne idéologique ». Toute ressemblance avec une certaine élue est évidemment fortuite. Finalement, la table ronde a eu lieu dans d’autres locaux et a rassemblé une centaine de personnes. Et le seul groupe violent de la soirée a bien été d’extrême droite : des militants dont certains du groupuscule Remes patriam ont essayé d’infiltrer la conférence et d’autres ont ensuite balancé des feux d’artifice vers le local.

    C-C.G

    Les hooligans toulousains attaquent un lieu alternatif

    Dans la nuit de samedi à dimanche, les hooligans néonazis toulousains de “la Camside Tolosa” ont “dégradé les murs d’un lieu alternatif, La Chapelle”. Le plus vieux squat de la ville, un espace culturel et militant, a été ciblé par des tags de croix celtiques, l’inscription : « La France aux Français », et ce qui semble être une croix gammée ratée. Les hools toulousains étaient accompagnés de leurs petits frères de la Youth Tolosa, autre groupe du même acabit, et d’anciens indeps du Kop of Boulogne en déplacement dans la ville rose.

    C-C.G

    Chassé-croisé

    Jeudi 23 janvier, StreetPress était invité par Mediacités à présenter sa CartoFaf à l’Utopia, cinéma indépendant toulousain. Hasard du calendrier, devait se tenir à la même heure, dans une salle municipale de la ville, une conférence d’Alice Cordier, directrice du groupuscule fémonationaliste Némésis. Patatras, dans l’après-midi, le maire macroniste de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, publie un arrêté pour interdire l’événement. La gauche locale crie victoire… un peu trop vite. Alice Cordier et ses troupes ont su rebondir et la conf s’est finalement tenue dans une boîte de nuit. Un spot dégoté, selon nos informations, par le directeur de cabinet du maire.

    Lisez notre article

    Chassé-croisé, toujours. Le lendemain, un autre journaliste de StreetPress est cette fois invité à Clermont-Ferrand pour les 10 ans du journal local Mediacoop. Nouvel hasard du calendrier : le groupuscule nationaliste-révolutionnaire, Clermont non-conforme a choisi lui aussi cette date pour organiser une conférence consacrée au fondateur de la Garde de fer, un mouvement fasciste roumain. Le chassé-croisé a, cette fois, fait des étincelles. Une altercation a opposé des militants lyonnais de la Jeune garde, venus participer à la soirée de Mediacoop et des militants néofascistes de la ville qui se rendaient à la conférence d’extrême droite.

    Mat.Mo

    Michel Collon invité par Urgence Palestine

    Urgence Palestine a su fédérer largement les soutiens au peuple palestinien. Trop largement ? Ce jeudi 30 janvier, l’association invitait à Toulon le « confusionniste » Michel Collon. Depuis plusieurs décennies, l’homme dénonce l’impérialisme américain et s’associe avec tous ceux ou presque qui soutiennent cette thèse. On peut citer, en vrac, le panafricaniste condamné pour antisémitisme Kemi Seba, le conspi Thierry Meyssan et plusieurs personnages de la galaxie Soral-Dieudonné. Il a aussi été l’un des plus zélés défenseurs francophones de la Russie de Poutine (il a été chroniqueur sur RT) et de la Syrie de Bachar El-Assad.

    Mat.Mo

    Bruit de couloirs

    Loustau change de nom

    Axel Loustau, ancien gudard et figure du réseau d’entreprises dit de la « Gud Connexion », tente de se faire discret : sur Pappers, un site de référencement des entreprises, il a repris le nom de famille de sa compagne, Sophie Bancarel. Manque de chance, le site en question le mentionne comme une « personnalité politiquement exposée », et fait toujours mention de son véritable patronyme.

    Mauvais pour le business : l’an dernier StreetPress révélait qu’Astoria Sécurité, l’une des entreprises d’Axel Loustau (vendue depuis à son cousin) bénéficiait de juteux contrats avec la RATP et la Cité des sciences, encaissant plus de 25 millions d’euros d’argent public. Quelques semaines plus tard, ce dernier contrat n’était pas renouvelé.

    D.D

    Lu ailleurs :

    Academia Christiana se prépare en cas de dissolution ?

    Le réseau angevin antifasciste s’est récemment intéressé à la formation de l’Association culturelle d’éducation intégrale (Acei), promue par Academia Christiana sur les réseaux sociaux. Lancée en septembre 2024, l’asso semble organiser les prochains événements portés par Academia Christiana. À sa tête, on trouve deux cadres de l’asso menacée de dissolution par Gérald Darmanin ainsi qu’une ancienne membre de l’Alvarium. Le chef d’Academia Christiana, Victor Aubert, est lui, directeur général. « Même si la feinte est grossière, une nouvelle association, un nouveau nom, une nouvelle organisation, c’est l’espoir de consolider sa défense juridique face à une vraie procédure de dissolution administrative », analyse le réseau angevin.

    À lire sur le site du Raaf

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