En ce moment

    28/02/2012

    La section Paris du Front National de la Jeunesse présente ses nouvelles militantes

    Qui sont les Marine Girls ?

    Par Chloé Stevenson

    Sur StreetPress Jean-Christophe, responsable du FNJ Paris est content: « Aujourd'hui Marine Le Pen fait plus rêver les jeunes filles que Cécile Duflot. » Comme Mélanie, 25 ans qui « a sauté le pas » grâce à la boss de Front National.

    Pour Mélanie 25 ans, nouvelle venue au Font National de la Jeunesse, Marine Le Pen a été « le déclic ». « A moi comme à d’autres, Marine Le Pen a permis de sauter le pas, et je pense que de plus en plus de jeunes femmes vont se tourner vers le FN ». Diplômée de Sciences-Po, consultante en communication, la jolie brune est aussi passionnée de langues et a passé un an en Asie. Comme un pied-de-nez à ceux qui croient que Front National ne rime pas avec grandes écoles et voyages.

    « Marine Le Pen incarne l’image d’une femme moderne, en phase avec la société. Elle est divorcée, a élevé seule ses enfants… c’est quelqu’un qui connait les problèmes auxquels font face les Français », explique Mélanie. La working-girl reconnaît que l’identification avec la présidente du FN a pesé dans son adhésion au parti d’extrême-droite. Jean-Christophe, responsable du FNJ Paris, boit du petit lait: « Notre candidate est dynamique, belle, souriante… Aujourd’hui Marine Le Pen fait plus rêver les jeunes filles que Cécile Duflot. »

    A moi comme à d’autres, Marine Le Pen a permis de sauter le pas

    Vous les femmes Entre mises au points et exclusions , Marine Le Pen a toujours affiché sa volonté de dédiaboliser son parti. Au FNJ, cela fait déjà une dizaine d’années que l’on s’efforce de corriger une image sérieusement écornée par des pratiques musclées. Et cela passe par la féminisation des effectifs, d’autant que les électrices ont traditionnellement tendance à fuir le vote « extrémiste » .

    « Les femmes sont plus douces, et c’est un atout quand nous allons au contact des gens, comme lors d’une distribution de tracts. Leur approche différente, basée sur l’émotionnel, leur permet un contact plus facile » analyse Jean-Christophe du FNJ, en fin connaisseur de la gent féminine.

    Les jeunes cadres se vantent d’ailleurs d’attirer de plus en plus de jeunes femmes dans leurs filets: « Pendant longtemps, il n’y avait que très peu de filles au FNJ, mais c’est en train de changer. De plus en plus s’investissent réellement dans le militantisme, et ne se contentent pas de prendre leur carte », explique Maxime, vice-président des Jeunes avec Marine.

    Papa Marine Le Pen incarne pour ces jeunes femmes un renouvellement du discours frontiste. « Elle défend mieux nos idées que son père », plaide Mélanie. « Jean-Marie Le Pen était un guerillero, un révolutionnaire qui n’aurait jamais pu devenir président. Sa fille veut réellement arriver au pouvoir, et ça donne envie de s’engager, parce qu’on peut changer les choses. »

    Sophie, en formation d’éducatrice spécialisée, est venue à la réunion avec son copain. Si elle n’intervient pas au cours de la discussion, elle s’avère très volubile en tête-à-tête :

    « Les idées de Jean-Marie étaient trop brutales, et il ne parlait que d’immigration. Marine est très axée sur le concret. Les femmes sont surtout focalisées sur leur vie de tous les jours : les allocations, la parentalité, le travail. »

    Pour Mélanie, Marine Le Pen fait avant tout la différence sur les questions macroéconomiques et sociétales: « Elle incarne une certaine rigueur intellectuelle, et ses propositions principales relèvent du bon sens. Sur l’Europe par exemple, on commence aujourd’hui à parler de la fin de l’euro, alors que c’est ce que nous prônons depuis des années. »

    Leur approche différente, basée sur l’émotionnel, leur permet un contact plus facile

    Jean-Marie Le Pen était un guerillero, un révolutionnaire qui n’aurait jamais pu devenir président

    Conservatrices Ces militantes attirées par « l’effet Marine » affichent pourtant un point de vue très conservateur sur les questions de droits des femmes: « Tout ce qui concerne l’accès à la contraception ou l’avortement me paraît secondaire. Le planning familial c’est très bien, mais ce n’est pas une priorité. Il faut d’abord relever l’économie, et là la situation des femmes s’améliorera », explique Mélanie. Elle s’en prend aux féministes, « des castratrices qui ont conduit à une banalisation de l’avortement »:

    « La politique doit être la même pour tout le monde, qu’on soit femme ou homme, homo ou hétéro. C’est ça la véritable égalité. »

    Tout naturellement, Mélanie s’oppose à la parité sur les listes électorales, obligatoire en France. Même si elle a été sollicitée pour se présenter aux législatives deux mois à peine après son arrivée au parti. «Cela m’a surtout flattée ».

    Machos Ces nouvelles recrues restent largement minoritaires. Maxime assure qu’à la dernière université d’été du FNJ, il y avait « 35 à 40% de filles ». Avant de reconnaître que « le FN ne réalise jamais de statistiques sur les adhérents. » A la section parisienne du FNJ, les réunions hebdomadaires attirent parfois une, deux, voire trois filles … mais souvent aucune. Mélanie évoque l’humour graveleux des militants dont « on sent qu’ils ont passé trop de temps entre jeunes mecs ». De vieilles habitudes qui ne font pas peur à Anaïs, la petite vingtaine: « Une blague sexiste, ça reste un blague. »

    Tout ce qui concerne l’accès à la contraception ou l’avortement me paraît secondaire

    bqhidden. Une blague sexiste, ça reste un blague

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER