En ce moment

    13/09/2022

    La première avait été classée sans suite par le parquet

    Mélenchon dépose une nouvelle plainte contre le youtubeur d'extrême droite Papacito

    Par Mathieu Molard

    Dans une vidéo, le YouTubeur d’extrême droite Papacito avait simulé l'exécution d’un insoumis. Jean-Luc Mélenchon avait porté plainte mais l’affaire a été « classée sans suite ». Une nouvelle plainte avec constitution de partie civile est déposée.

    La plainte de Jean-Luc Melenchon pour « provocation au meurtre » contre le YouTubeur d’extrême droite Papacito a été classée sans suite, a appris StreetPress en marge de l’université d’été de la France Insoumise. « C’est assez déconcertant », euphémise Mathieu Davy, l’un des avocats de l’ancien député.

    « Mais, vous vous en doutez bien, on n’allait pas en rester là. On a déposé une plainte avec constitution de partie civile. »

    Des menaces explicites

    Dans une vidéo publiée le 6 juin 2021 sur YouTube, l’influenceur d’extrême droite se met en scène, accompagné d’une autre starlette de la fachosphère, le fana d’armes Code-Reinho. « On va tester si le gauchisme est pare-balles », lance Papacito en guise d’introduction à un simulacre d’exécution au fusil. Les deux fafs explosent ensuite, littéralement, au fusil de chasse, un mannequin censé représenter un électeur insoumis. « Je ne suis pas sûr qu’il ait survécu », commentent-ils goguenards. Glaçant. Après de longues digressions – la vidéo dure presque 20 minutes – Papacito revient, armé d’une lame et s’acharne à nouveau sur le mannequin au t-shirt orange.

    Mélenchon et les Insoumis portent plainte

    « Qui que vous soyez, quelle que soit votre opinion politique à mon sujet, ou à celui des Insoumis, je suis certain (…) que, comme nous, vous êtes soulevé de dégoût et d’effroi », s’était ému Jean-Luc Mélenchon à l’occasion d’une conférence de presse organisée le lendemain de la mise en ligne. Visage fermé, ton grave, le candidat à l’élection présidentielle avait « lancé l’alerte » :

    « Cette fois-ci, il s’agit carrément d’appel au meurtre. »

    Mélenchon avait aussi annoncé porter plainte et incité les Insoumis à s’associer à sa démarche. « On a fourni un travail conséquent, puisque plusieurs centaines de personnes se sont associés à cette plainte et pas seulement des insoumis puisqu’il parlait de “gauchistes” dans sa vidéo », rembobine maître Davy. Dans la foulée, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « provocation publique non suivie d’effet à la commission d’atteintes à la vie ou à l’intégrité des personnes ». Une semaine plus tard, le 16 juin, Ugo Gil Jimenez – alias Papacito – avait été entendu pendant près d’une heure par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), rapportait France Info.

    Nouvelle plainte de Mélenchon

    Fin 2021, le parquet a décidé d’un classement sans suite, a appris StreetPress de l’autre avocate de Jean-Luc Mélenchon, Jade Dousselin. « On a reçu un document qui fait en tout et pour tout une demi page, nous indiquant que le délit n’est pas caractérisé », soupire maître Davy. Il renchérit :

    « On a saisi la vraie justice et déposé une plainte avec constitution de partie civile au nom de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise. »

    Une procédure qui rend la saisine d’un juge d’instruction automatique (1). Elle impose de déposer une consignation – une somme d’argent fixée par le juge en fonction des revenus du plaignant. « Ça a été fait au 1er septembre 2022 », précise l’avocat. L’affaire est donc officiellement relancée.

    (1) La plainte simple est quant à elle confiée au procureur de la République, qui n’est pas un magistrat indépendant.

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪

    Faf, la Newsletter

    Chaque semaine le pire de l'extrême droite vu par StreetPress. Au programme, des enquêtes, des reportages et des infos inédites réunis dans une newsletter. Abonnez-vous, c'est gratuit !

    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER