Plus de 370.000 abonnés sur YouTube, 84.000 sur Instagram et 41.000 à sa chaîne Telegram… Pas de doute, Valek est un poids lourd des influenceurs fafs. Et il est là depuis longtemps. Avant l’arrivée de Baptiste Marchais et de Papacito, avant l’explosion du Raptor (qui assume de moins en moins son passé « dissident »). À une époque où Julien Rochedy était encore au Front national de la Jeunesse, Valek était l’un des premiers représentants de la fachosphère nouvelle génération.
Le virage de la fachosphère
Alors que l’extrême droite sur Internet est encore dominée par les figures d’Alain Soral et de Dieudonné, Valek commence à publier des vidéos en 2013. Il va préfigurer le virage de la fachosphère d’un antisémitisme obsessionnel à une critique systématique de la gauche et du progressisme, sur fond de dénonciation de l’immigration.
L’influenceur se fait connaître par ses vidéos se voulant humoristiques au montage saccadé. Et par l’utilisation d’un synthétiseur vocal comme marque de fabrique. Dès le début, le ton est volontairement masculiniste, misogyne, insultant et nationaliste. Il intègre d’ailleurs dans son montage de nombreuses références à la sous-culture du forum 18-25 de jeuxvidéo.com.
Le jeune homme né en Albanie reconnaît sans peine son penchant pour la droite de la droite. En 2017, il expliquait :
«C’est normal qu’on soit catégorisé de droite parce qu’on tient un discours assez virulent, violent. Ce n’est pas un gauchiste qui va sortir les trucs qu’on sort. (…) C’est du côté droit qu’il y a le plus de vérités. »
Mannequin et essayiste moqué
Et ça marche. Les vidéos de Valek font un carton au sein de la fachosphère et même au-delà. La popularité du jeune homme a même poussé le site de revente préféré de la fachosphère, Terre de France (qui a abandonné son projet de film médiéval), à lui proposer de devenir mannequin pour ses polos et t-shirts.
L’homme n’a toutefois pas que des amis. Il s’est notamment attiré beaucoup de moqueries en vendant 15 euros un Ebook d’une trentaine de pages, intitulé : « Le guide ultime pour démonter l’idéologie antiraciste ». StreetPress l’a lu. C’est d’une extrême vacuité. L’argumentaire est particulièrement pauvre, bourré de fautes d’orthographe à la mise en page bancale. « Bâclé », le terme est faible. Le YouTubeur a été accusé par une partie de sa fanbase d’avoir voulu s’enrichir à peu de frais en proposant un produit médiocre.
Bien antisémite
Le format des vidéos de Valek a évolué depuis ses débuts. Désormais, finit la voix robotique et les montages épileptiques. Il montre son visage. Le ton se veut plus posé, plus sérieux, presque scientifique. Valek prend d’ailleurs un soin particulier à mettre en description de la vidéo les sources qu’il a utilisées. Mais le naturel revient toujours au galop. Ainsi, dans sa dernière vidéo sur le pass vaccinal, auquel il est opposé, le vidéaste pointe une série d’erreurs, de décisions contestables et de prises de parole polémiques du gouvernement pendant la crise sanitaire.
Des critiques auxquelles il adjoint des gifs et des mèmes aux forts relents antisémites. Comme à la seizième seconde de la vidéo, où Valek utilise un même représentant trois personnages, dont deux visages déformés de Risitas, en robe de bure, avec un pendentif QR code autour du cou, lardé de seringues et avec l’inscription « impur » en hébreu sur le front.
Le montage antisémite en question. / Crédits : YouTube
Plus loin dans la vidéo, Valek utilise à plusieurs reprises le mème de Claude Posternak pour illustrer le « Mais qui ? ». Le nouveau slogan antisémite de l’extrême droite, accusant la communauté juive d’être responsable de la pandémie et de la politique vaccinale, dont elle tirerait profit.
Le deuxième montage, avec le mème de Claude Posternak pour illustrer le « Mais qui ? », nouveau slogan antisémite de l’extrême droite. / Crédits : YouTube
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