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    08/06/2020

    Mais que fait Castaner ?

    « FDO 22 unis », un deuxième groupe Facebook où des milliers de policiers échangent des messages racistes

    Par Christophe-Cécil Garnier , Mathieu Molard

    Un fonctionnaire de police révèle à StreetPress l'existence d’un second groupe Facebook réunissant plus de 9.000 personnes, pour beaucoup membres des forces de l’ordre. Ils y échangent (encore) des messages racistes.

    Ce jeudi 4 juin, StreetPress révélait que plusieurs milliers de policiers s’échangent des messages racistes sur le groupe Facebook baptisé TN Rabiot Police officiel. Ce week-end, un membre des forces de l’ordre, désabusé par le racisme qui mine l’institution policière, a appris à StreetPress l’existence d’un second groupe similaire baptisé « FDO 22 unis ». Ce groupe, comme le précédent, est privé. Mais cette fois, il est aussi masqué. Pour l’intégrer, il faut l’invitation d’un membre. Le groupe rassemble aujourd’hui plus de 9.000 personnes et un très grand nombre d’entre eux sont membres de la police. StreetPress n’a pas pu intégrer ce groupe, mais s’est procuré de nombreuses captures d’écran des échanges. Dans ce groupe, on parle de l’actualité policière. Ici aussi les propos racistes sont nombreux. Même si quelques-uns tentent de modérer leurs collègues.

    Racisme encore et toujours

    Un article détaillant le passage à tabac du jeune Gabriel par des policiers – révélé par le BondyBlog et interpellé dans la nuit du 25 au 26 mai– est abondamment commenté. « Bah voilà, il va rentrer dans le droit chemin. Car comme on dit, gentil n’a qu’un oeil », lance un premier policier, avec trois emojis qui pleurent de rire, en référence à l’oeil enflé de l’adolescent de 14 ans. « Fallait lui empéguer les deux yeux, ça aurait fait un antivol », renchérit un de ses collègues. « Bien fait pour sa sale gueule ! #Jesuistrottoir », lâche un autre. « Encore une bavure (des parents pour avoir chié ce connard) », poste un quatrième.

    « S’il tout plé missiou moi pas volor », se moque un membre du groupe au sujet de Gabriel, alors qu’une femme lui répond que le prénom de sa mère est d’origine serbe. Un autre se lance dans une analyse nauséabonde :

    « Vu la tronche, c’est du rom de Serbie, ils en sont infestés dans les pays de l’Est. »

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    / Crédits : StreetPress

    On retrouve aussi certains montages déjà présents dans l’autre groupe infiltré par Streetpress. Comme ce montage qui se veut satirique, qui fait surtout l’apologie de morts violentes mettant en cause des policiers. Chacun des symboles grossièrement collés sur les visages des quatre porteurs de cercueils ghanéens est une allusion lourde de sens. Le panneau « danger haute tension » pour la mort de Zyed et Bouna en 2005. Un poteau, pour le décès de Sabri à Argenteuil le 17 mai dernier. Une portière d’un véhicule de police en référence à la jambe écrasée d’un homme de 30 ans à Villeneuve-la-Garenne pendant le confinement. Et enfin un train, comme celui qui a enlevé la vie à Kémyl, 18 ans, à Montigny-lès-Cormeilles le 27 mai. 122 « J’aime ».

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    / Crédits : StreetPress

    L’article publié par StreetPress jeudi dernier, apparaît lui aussi dans le groupe. Sans surprise, nos révélations ne leur font pas plaisir. « La chasse aux flics à commencé… », lâche l’une d’eux. Pas beaucoup de remise en question. La même personne ajoute plus tard :

    « Ils confondent racisme et humour. »

    Un autre abonde :

    « Même si certains propos sont effectivement déplacés, la plupart de leurs screens c’est de l’humour. »

    Quelques fonctionnaires s’émeuvent des propos violents de leurs collègues. Notamment après la mort de l’humoriste de gauche Guy Bedos. Quand l’un commente « Une merde de moins », une autre le contredit (un peu) :

    « Restons humain quoi. Un décès reste un décès ! Que ce soit un mongole anti flics ou pas ! »

    Commentaire suivant :

    « Non, moi ça me réjouit, désolé je ne peux pas m’en empêcher. »

    Ras le bol !

    Au téléphone, le membre des forces de l’ordre qui a alerté Streetpress se dit « écoeuré » par ce qu’il a vu sur ce groupe. Mais aussi du racisme qu’il voit au quotidien dans les rangs de la police. « J’ai plein de collègues dans les contrôles qui disent : “Tiens, encore un bamboula” », s’indigne-t-il.

    Il raconte également à StreetPress que certains de ses collègues « se vantent d’aller en Autriche, pour se rendre sur la tombe d’Hitler ».

    Quelques-uns des nombreux messages de ce groupe

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/unnamed_3.png

    / Crédits : StreetPress

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/unnamed_1.png

    / Crédits : StreetPress

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