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    02/02/2018

    3 millions de victimes, 1 milliard d'euros escroqués

    One Coin, l'arnaque du siècle

    Par Maxime Grimbert , Jocelyn Collages

    Le One Coin se présente comme une monnaie numérique... sauf qu'elle ne vaut rien ! StreetPress a enquêté sur cette escroquerie planétaire d'une ampleur encore inégalée, où l'on croise l'ex-député « dissident » Laurent Louis ou le « Cocaïne King » bulgare.

    Zone industrielle de Waterloo, Belgique au printemps 2016 – Coincé entre deux voitures, au pied de l’immense « M » de McDonald’s, Laurent Louis se saisit des liasses de billets tendues par Gabriel (1), raconte ce dernier à ses avocats. L’homme recompte minutieusement. Le compte y est. En échange, il lui remet un reçu dactylographié qui porte encore l’entête de son dernier poste d’élu : député fédéral du Brabant wallon, une région de Belgique. Si Gabriel, sans emploi, a décidé de convertir ses économies en « One Coin » c’est que la rentabilité annoncée de cette monnaie numérique a de quoi faire tourner les têtes : au moins 600 % en quelques mois seulement, promet Laurent Louis, ancien compagnon de route de Dieudonné.

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    L'ex-député Laurent Louis se fait VRP du One Coin. / Crédits : Jocelyn Collages

    L’argumentaire de l’ex-député est bien rôdé : dans le plus grand secret, les seigneurs de la Silicon Valley, Bill Gates et Mark Zuckerberg, investiraient des kilotonnes de dollars dans le One Coin, cette crypto-monnaie concurrente du Bitcoin. Les célèbres milliardaires planifieraient la destruction de l’économie mondiale. Et seuls les heureux investisseurs de cette combine continueront à gagner de l’argent dans le nouvel environnement économique à venir. Gabriel veut en être. « Laurent Louis s’est placé auprès de mon client comme un lanceur d’alerte, la lumière dans l’obscurité de la fin du monde à venir », décrypte Maître Guibert Debray, le premier avocat contacté par Gabriel. L’homme confie d’abord ses propres économies – 9.000 euros – puis convainc ses proches d’investir à leur tour. Au total, ce sont 50.000 euros qui s’envolent car le One Coin n’a pas plus de valeur que de vulgaires billets de Monopoly. Là où le Bitcoin repose sur une blockchain décentralisée, un système de cryptographie qui garantit sa valeur, le One Coin repose… sur du vent.

    Le casse du siècle numérique

    Pour les investisseurs, les zéros s’alignent sur une interface numérique, mais impossible de convertir à nouveau les One Coins en espèces sonnantes et trébuchantes ou d’acheter quoi que ce soit avec. Sans le savoir, Gabriel est tombé dans l’une des plus grandes escroqueries de la décennie. La vitrine publique du réseau One Coin revendique plus de trois millions de « membres » pour un chiffre d’affaires estimé à plus d’un milliard d’euros. Une gigantesque pyramide de Ponzi, selon les autorités indiennes, qui s’est implantée d’abord en Asie en 2014 avant de s’étendre sur les cinq continents à partir de l’année suivante. Depuis, les polices du monde entier tentent de la démonter.

    Ceux qui parlent à StreetPress exigent bien souvent l’anonymat. Beaucoup nous assurent risquer gros. « [Un recruteur haut placé] m’a conseillé de faire attention à ma santé et à celle de mon fils », rapporte un témoin. Un autre nous montre les photos qu’il reçoit : une main à l’index coupé et le portrait de sa compagne. Le message est limpide. Dans le monde des One Coiners, il se murmure même le nom d’anciens cadres de l’organisation, morts dans des conditions suspectes. Aucune preuve solide ne vient étayer ces légendes, mais elles nourrissent l’omerta.

    Au prix de longs mois d’enquête et de nombreux entretiens, StreetPress a pu remonter la piste de plusieurs centaines de millions d’euros envolés dans des paradis fiscaux. Un parcours tortueux qui nous a mené jusqu’en Bulgarie, sur les traces de Ruja Ignatova. La patronne de One Coin, multi-milionnaire trône au sommet de cette pyramide de cash qui pourrait même, selon la police bulgare, financer le crime organisé et le terrorisme.

    Laurent Louis jure n’avoir rien fait

    Novembre 2016, Gabriel prend conscience de l’entourloupe et décide de déposer une plainte que StreetPress a pu consulter. C’est le début de l’enquête belge. Laurent Louis est soupçonné d’avoir soutiré près de 2 millions d’euros à plusieurs « investisseurs » en Belgique et en France. Selon Gabriel, une fois sa com’ de 10 % empochée, l’ex-député aurait fait remonter le reste de l’argent jusqu’aux têtes du réseau basées à l’étranger.

    Au téléphone Laurent Louis se défend d’abord avec virulence. Le « dissident » est furieux d’être ainsi « traîné dans le boue » et que l’on touche « au moyen de subsistance de sa famille ». Le rendez-vous du McDonald’s de Waterloo ? C’est Laurent Louis qui a donné 800 € en liquide à Gabriel, pour lui « rendre service », et non l’inverse. Les investissements de Gabriel ? Ils ont été encaissés par un autre recruteur. Laurent Louis accepte finalement de rencontrer StreetPress dans son fief de Charleroi. Sa colère n’a pas fait long feu. C’est tout sourire, en chemise à carreaux, jeans et doudoune qu’il nous accueille dans un troquet de la gare. Tout en sirotant son café dans un gobelet en carton, Laurent Louis nous donne sa version de l’affaire. Il assure n’avoir « rien à cacher ».

    Il se contente, dit-il, de faire, encore aujourd’hui, son job de commercial-recruteur pour le compte de « l’entreprise One Coin » en respectant les règles fixées par la world company. Il partage avec StreetPress des captures d’écran et des échanges de mail qui l’attestent, et traitent de transactions de plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’ancien député est chargé de convaincre des nouveaux investisseurs. Ces derniers versent l’argent à une structure souvent basée à l’étranger. En échange ils voient leur compte sur la plateforme crédité de l’équivalent en One Coin. Laurent Louis, comme chaque recruteur, touche une commission qui peut aller jusqu’à 20 % [voir notre animation pour comprendre le système de rémunération].

    Chaque investisseur peut ensuite, s’il le souhaite, devenir recruteur. Ces derniers ne sont pas salariés d’une entreprise. Et le seul moyen de revoir son argent est de convaincre des investisseurs pour toucher, à son tour, une commission. Le principe même de la pyramide de Ponzi, selon plusieurs polices européennes, une mécanique illégale en Belgique comme en France rendue célèbre par l’affaire Madoff. Laurent Louis jure pourtant n’avoir rien fait d’illicite, mais l’activité de l’organisation est interdite dans au moins six pays et fortement déconseillée dans six autres. Tandis que dans deux autres pays, les arrestations en masse de promoteurs se multiplient et qu’Europol organise la perquisition du siège du réseau. « Après, les gens ont le droit de ne pas être contents avec One Coin », se justifie l’ex-député. Il assure n’être « qu’un petit poisson », malgré un réseau de 3.000 recrues réparties entre la France et la Belgique.

    La France n’est pas épargnée

    Sur ce dernier point, notre enquête lui donne raison. StreetPress a identifié et stalké un millier de personnes et a pu s’entretenir avec de nombreux membres du réseau One Coin, disséminés un peu partout sur le globe. Un fervent chrétien nigérian confesse avoir convaincu une centaine de ses compatriotes d’investir dans cette monnaie miracle. Par messagerie instantanée, il nous dit toute sa culpabilité :

    « Je n’ai jamais dépensé d’argent moi-même dans cette monnaie, c’est contraire à ma lecture de la Bible. Mais j’ai été recruté pour donner des conférences et convaincre. Aujourd’hui, je sais que c’est une arnaque complète et je veux tout faire pour détruire One Coin. »

    Bree (1), une femme au foyer états-unienne a investi pour prouver à son mari « successful » qu’elle aussi a le sens des affaires. Viktor (1) l’Ukrainien, pense que le One Coin va le faire accéder à « l’élite financière internationale » même si son pays n’entre pas dans l’Union Européenne. Un gérant de boîte de nuit haut de gamme australien rêve du niveau de vie de ses clients fortunés.

    Certains restent convaincus. En Suisse, Pierre (1) bosse dans la verrerie. Sur son temps libre, il monte des petites boutiques en ligne. À cinquante ans passés, son but dans la vie, c’est « de ne vivre que du net, comme tout le monde ». En 2016 il décide de se lancer dans le One Coin et investit quelques milliers d’euros. « One Coin, c’est un placement. Quand la société sera cotée en bourse, je pourrai récupérer [mes gains]. » Toujours enthousiaste, il tente même de nous convaincre d’essayer.

    Au total, One Coin revendique plus de 3 millions de membres à travers le monde. Un argument de communication impossible à vérifier. Seule certitude, la structure est tentaculaire : nous avons trouvé la trace de filières regroupant, à minima, plusieurs centaines de milliers de membres, dans 68 pays répartis sur les cinq continents [voir notre carte]. Une liste non-exhaustive, le répertoire du réseau n’est pas transparent et nous n’avons pas pu aller creuser toutes les zones géographiques aux alphabets trop éloignés du latin. Nous avons en revanche pu retrouver la trace de près de 600 millions d’euros qui ont transité par des banques allemandes, chinoises, indiennes et kazakhs. Là encore, il ne s’agit que d’une faible partie des bénéfices de ce réseau.

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    Le réseau One Coin étend sa toile sur les cinq continents. / Crédits : StreetPress

    La France n’est pas épargnée. Julien (1) est informaticien, spécialisé dans les crypto-monnaies. À la trentaine, il fait, en Porsche Carrera, les trajets entre la France où réside sa famille et la Suisse où il travaille. Malgré sa réussite, il nourrit le regret d’avoir « raté le train du BitCoin ». Alors quand sa belle-mère lui parle du One Coin, il décide de mettre quelques billets dessus. Lee (1), un « racisé » du 13ème arrondissement de Paris cherchait un business qui « ne discrimine pas les étrangers » et s’est également laissé convaincre.

    Dans l’hexagone, outre le réseau franco-belge de Laurent Louis, il existe quatre grands réseaux. L’un d’eux au moins jouit même de branches en Polynésie française et jusqu’aux Terres australes et antarctiques. Au total, plusieurs milliers de personnes ont « investi ».

    L’alcool, la détresse puis le One Coin

    « [Les recruteurs One Coin] font la chasse aux personnes les plus vulnérables », assène Markus (1), un Finlandais qui a vu un ami de 20 ans, fragilisé par une maladie liée à son alcoolisme, s’enfoncer dans cette arnaque financière. Entre juin et août, à 200 km au sud du cercle polaire dans la région de Oulu, les journées sont vraiment très longues. Reino (1) les occupe comme il peut, mais surtout avec de la bière, « qui était devenue sa seule source d’alimentation ». Dépressif de longue date, sans-emploi depuis quelques années, en mauvaise santé, il rencontre en 2015 celui qui va jouer de sa détresse psychologique pour le ruiner totalement. Tommi Vuorinen, une personnalité médiatique finlandaise reconvertie en recruteur One Coin, se pointe devant chez lui en Mercedes. Rapidement, comme de nombreux Finlandais, Reino est convaincu. Selon la télévision publique, en mars 2016 le petit état du Nord regroupe 17.500 victimes du système One Coin.

    Par messagerie instantanée, dans des échanges consultés par StreetPress, Reino raconte à son ami Markus :

    « One Coin peut me rendre riche et faire disparaître mes problèmes. Tommi [le commercial One Coin] est mon sauveur ! »

    L’argument massue, c’est presque toujours la promesse d’une rentabilité pharaonique pouvant aller selon certains VRP de One Coin, jusqu’à 200% par mois. Pour convaincre du potentiel de cette pseudo-monnaie, les recruteurs n’hésitent pas à faire briller leurs propres profits supposés et leur univers bling-bling : ils s’affichent en grosses cylindrées, portent bijoux et tenues ostentatoires. Pour appâter le chaland, certains se filment carrément dans des avions de ligne privatisés, disent-ils, par l’entreprise mère. Dans un groupe de discussion numérique privé, un commercial One Coin résume la méthode :

    « C’est facile de convaincre en images ! Les gens veulent du spectacle, ils doivent avoir un frisson (…) Une vidéo d’une minute trente comme celle [où de prétendus investisseurs One Coin profitent d’hôtels de luxe] de Dubaï, et là c’est inscription garantie ! »

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    Le secret : vendre du rêve. / Crédits : Jocelyn Collages

    Tommi, le recruteur de Reino, affirme avoir voyagé depuis l’automne 2014, « dans 64 pays, pour le business ». Fin 2016, Kari Walhroos, un autre gros poisson finlandais, partage un article de presse annonçant la vente exceptionnelle dans le pays d’une McLarren 720S cotée à l’Argus à 250.000 € et commente : « Je devais le faire… Elle est si cool ». Sur un autre post, il pose à côté d’une Aston Martin DB11 à plus de 200.000 € :

    « Celle-ci aussi rentre à la maison avec nous… »

    Ces voitures sont si rares que la presse finlandaise à gros tirage se fend d’un long article sur l’unique concessionnaire du pays qui a réussi à les vendre. Ce super-client a acheté ces deux bolides accompagnés en sus d’une petite Bentley Bentaygan à 400.000 €.

    Des vies qui font fantasmer Reino. Mais pour se lancer dans l’aventure, Tommi, le commercial One Coin, lui demande une grosse somme qu’il n’a pas. Alors Reino commence par vendre son appartement, dont il n’a pas fini de payer le crédit. Et puis c’est un héritage qui y passe, et enfin le produit de son épargne. Au total, il confie en moins de deux ans 96.000 € en liquide à son « parrain », qui semble lui mettre la pression pour empocher le maximum. Reino continue à lâcher tout l’argent qu’il peut. En juin 2017, il décède subitement, à 41 ans, des suites de son alcoolisme sévère, cinq jours après une ultime tentative de son vieil ami Markus pour le sortir du piège. Contacté par StreetPress Tommi nie, malgré les preuves, avoir même jamais entendu parler de Reino.

    Escroc et victime ne font souvent qu’un

    Le système ne se contente pas d’une tripotée de commerciaux et d’une masse d’investisseurs. C’est plus pernicieux que cela. Il repose sur un terrible principe de réalité : les victimes se font bien souvent VRP de One Coin. Parfois par appât du gain. Ou simplement pour retrouver leur mise : selon nos calculs, un nouveau One Coiner doit, en fonction de son propre investissement, faire entrer à son tour entre 8 et 20 fois la somme qu’il a perdue, s’il veut ne serait-ce que récupérer sa mise de départ. Ils recrutent aussi parce qu’ils sont convaincus. À l’image d’un vendeur de tupperwares convaincu d’arrondir ses fins de mois en proposant un bon produit à ses proches. Car « on commence toujours par ses amis et sa famille », détaille un ancien réseauteur One Coin :

    « Ensuite, on s’adresse à ceux qu’on a perdu de vue depuis un, puis deux ans, et ainsi de suite ».

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    Pour les autorités italiennes, le système One Coin est une gigantesque pyramide de Ponzi. / Crédits : Jocelyn Collages

    Des écossais se rebiffent

    Jennifer McAdam en a fait l’amère expérience. Cette commerciale de 47 ans est installée sur la côte écossaise, dans ces paysages aux pelouses à perte de vue donnant sur d’immenses plages de sable, comme on en voit dans les films. Tellement persuadée de proposer une opportunité légale et alléchante, elle parle d’abord de One Coin à ses amies, qui en parlent à leurs amies, et ainsi de suite. Rapidement, la bande réunit près de 160 personnes et place plus de 250.000 €. En janvier 2017, Jennifer échange avec l’un de ses parrains dans le réseau. La discussion se passe mal. Elle commence à douter. Et quelques semaines plus tard son monde s’écroule :

    « Début avril, j’ai reçu un coup de fil [d’un inspecteur de la police britannique] qui travaillait sur le dossier One Coin. Nous avons discuté une heure et demie. C’était intense. Je me suis sentie mal. »

    Immédiatement shootée à la culpabilité, elle commence par prévenir l’ensemble de ses recrues. Toutes tombent de très haut. « Je ferai tout ce que je peux pour que One Coin s’écroule, ils sont tellement pourris jusqu’à la moelle », crache l’une d’elles, contactée par téléphone. « Heureusement pour nous, Jennifer a fait la lumière sur cette arnaque », commente amèrement une de ses anciennes recrues. « Maintenant on sait. »

    Jennifer décide ensuite d’informer tout ceux qui pourraient être tentés par la fumeuse affaire ou sont déjà tombés dedans. Pour cela, elle anime plusieurs pages Facebook et monte un groupe de discussion WhatsApp dans lequel sont invités tous les membres du réseau qui s’interrogent sur le bien-fondé du système. Inlassablement, depuis presque un an, elle répète son histoire à qui veut l’entendre et convainc certains One Coiners de quitter le réseau.

    Aujourd’hui organisées en un petit groupe soudé aux côtés de Jennifer, quelques dizaines d’anciennes victimes de tout le Royaume-Uni se creusent les méninges pour trouver le meilleur angle d’attaque juridique pour « faire tomber One Coin et mettre fin à ses méfaits ». Car le pays est devenu l’un des plus gros nids de victimes d’Europe. Certains cadres prétendent que le pays compte plus de 300.000 membres.

    La guerre est déclarée

    Face à la grogne, One Coin tente parfois d’acheter le silence de ses victimes. StreetPress a pu consulter plusieurs accords d’indemnisations « confidentiels » pouvant aller jusqu’à 50.000 euros. Mais le plus souvent la réponse de One Coin est moins douce : plaintes en diffamation, insultes et menaces sur les réseaux sociaux… La guerre est déclarée entre les pro et les anti, d’autant qu’aux quatre coins du planisphère lanceurs d’alertes, avocats, enquêteurs et agents des services secrets se sont mis en ordre de bataille.

    Une histoire à lire dans la seconde partie de notre enquête.

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    La guerre contre One Coin est lancée. / Crédits : Jocelyn Collages

    (1) Certains prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des victimes de One Coin qui s’inquiètent des possibles représailles de l’organisation.

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