Sale semaine pour les camelots. Le 28 janvier, le ministère de la Culture annonçait le retrait de l’écrivain monarchiste et antisémite, Charles Maurras, du « Livre des commémorations nationales 2018 », la liste officielle des personnalités commémorées par l’État. Quatre jours plus tard, l’unique canard qui se revendique de son héritage, l’Action française 2000, met la clef sous la porte.
Dans son dernier édito, Français Marcilhac évoque des « problèmes financiers que nous ne pouvons plus éluder ». Le bimensuel monarchiste, relancé en 1998 par le Centre royaliste d’Action française (Craf), était l’organe de presse du mouvement politique du même nom. Il reprend le nom du quotidien, un temps dirigé par Charles Maurras, lancé en 1908 et interdit à la Libération. Disponible dans certains kiosques, l’Action française 2000 était surtout vendu à la criée par les militants royalistes.
A l’extrême droite, beaucoup, comme Renaud Camus, le théoricien du grand remplacement, regrettent déjà la disparition du périodique. Seul Jérôme Bourbon, le red’ chef de Rivarol, le seul hebdomadaire pétainiste de France, ne semble pas vraiment ému. Le canard des camelots n’était plus assez antisémite à son goût.
L'Action française 2000 est morte l'année des 150 ans de la naissance de Maurras, des 120 ans de la fondation de l'AF, des 110 ans de la création du journal quotidien.C'est triste. Mais à quoi pouvait encore servir un organe devenu philosémite, démocrate, gaulliste et mariniste ?
— Jérôme Bourbon (@JeromeBourbon) 31 janvier 2018
Le journal pourrait renaitre
Si le journal cesse de paraître, l’organisation politique ne disparaît pas pour autant. Elle a même plutôt le vent en poupe et son secrétaire général, François Belker revendique aujourd’hui 3.000 adhérents :
« Une progression de plus de 50% en 5 ans, l’Action française ne s’est jamais aussi bien portée. »
Le mouvement politique lance même au mois de février sa propre maison d’édition et promet un retour prochain du canard sous une nouvelle forme :
« Nous allons relancer une publication avant la fin de l’année. »
Photo de Yann Castanier : le responsable des jeunes de l’Action Française tend un exemplaire de l’Action Française 2000 au comte de Paris, Henri d’Orléans, prétendant au trône de France.
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