La Bellevilloise, Paris 20e – Ce samedi 14 janvier, sur les coups de 16h30, les jeunes sont chauds. Et pour cause, le speaker vient d’annoncer l’arrivée de Benoit Hamon. Le sourire jusqu’aux oreilles, le candidat à la primaire descend l’escalier vers la scène au côté de Benjamin Lucas, président des MJS. Le binôme se fraye un chemin entre les caméras, sous les « Benoit président ! Benoit président ! » lancé par une foule de militants debout, drapeaux du mouvement brandit.
Hamon est sans conteste la star de cet évènement organisé par les Jeunes Socialistes. Tout au long de la journée, les 6 candidats (Sylvia Pinel a annulé au dernier moment) à la primaire se sont succédés à la tribune. Chacun a une trentaine de minutes pour convaincre les jeunes socialos. Au menu : éducation, écologie, légalisation du cannabis et revenu universel.
Hamon, président !
Dans la salle surchauffée, entre les discours, l’ambiance se fait moins attentive et ça discute entre camarades. Charles, 25 balais, la veste de blazer bien repassée, fait le point sur ses convictions :
« Bah finalement, moi j’aime bien Peillon. Il est intelligent, il a du charisme, il a tout quoi ! »
Sa pote lui rétorque :
« Mouais, attends de voir Hamon. »
Le nom du candidat est sur toutes les lèvres. Les points forts de son programme font mouche. « La question du revenu universel, l’avènement d’une 6e République, son programme pour l’éducation, et puis un peu la légalisation du cannabis », récite Alexandre 26 ans.
C’est surtout le revenu universel qui plait. Thibault, 23 ans, attend depuis longtemps « une mesure forte à destination des jeunes qui ont de plus en plus de mal à rentrer dans la vie active ».
Quand Hamon débarque, c'est la folie à la Bellevilloise /
Hamon fait battre le cœur des dirigeants du MJS
Une responsable de fédé assure qu’il n’y a pas de « courant nécessairement pro-Hamon » :
« Ou du moins pas plus que pour les autres candidats. Dans cette salle vous trouverez aussi des pro-Montebourg, des pro-Peillon. Vous trouverez aussi des pro-Valls, pas beaucoup, mais y’en a. »
Et quand on lui demande quel est son favori, elle botte en touche et se retranche derrière son « devoir de réserve ». On devine cependant vers qui son cœur balance. Et même dans les plus hautes instances du Mouvement, on confesse avoir Hamon à la bonne. Benjamin Lucas président du MJS, reconnait qu’il y a pas mal de « points de convergence entre lui et nous » :
« Il s’est positionné sur des thèmes chers à nos yeux : l’opposition à la Loi travail, son projet sur l’éducation. »
Lui aussi se refuse à prendre partie. Mais en off, certains responsables du MJS confessent qu’ils auraient fait campagne pour lui, si leurs fonctions le permettaient.
Un membre de l’équipe du candidat assure que beaucoup de militants du mouvement font le pied de grue sur les marchés pour la campagne, « pas au nom du MJS bien sur, mais en leur nom propre ».
Hamon a toujours su les brosser dans le sens du poil
Avec sa dizaine de milliers d’adhérents revendiqués, le MJS est un petit vivier de voix à ne pas négliger dans cette primaire qui ne semble pas emballer les foules. Hamon le sait mieux que quiconque. Dans le parti depuis toujours, encarté dès 1986, il a été le premier président du MJS, de 93 à 95.
Depuis, il a su rester proche de tous ses successeurs, se montrant dispo, sympa, et de tous les rendez-vous du mouvement. Dernier point fort, et non des moindres, il ne serait pas le dernier à boire des canons, dit-on.
Déjà en 2011, un militant du MJS de la génération « Baby Hamon » avait déposé, le nom de domaine hamon2017.fr, « par pure prévention ».
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