Après Tokyo ou le Bon Marché, la marque « La Commune de Paris 1871 » ouvre une boutique dans le 3e arrondissement, pour vendre ses chemises à 140€ pièce. L’historien communiste Roger Martelli voit rouge.
« C’est extraordinairement choquant qu’on utilise le nom la Commune de Paris pour vendre des produits de luxe à une petite élite héritière de la caste impériale combattue par les communards ! »
Roger Martelli, historien du communisme et ancien dirigeant du PC est bien énervé quand StreetPress l’appelle pour causer de la marque de fringues « la Commune de Paris 1871». La griffe hipster vient d’ouvrir une boutique rue des Commines, dans le haut Marais. Ses carrés de soie « Paris brûle-t-il » à 90€ ou ses chemises « Varlin » à 140€ pièce restent décidément en travers de la gorge de Martelli, co-président de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.
Si la marque utilise l’imaginaire révolutionnaire du soulèvement socialiste parisien contre le pouvoir bourgeois (1 mois et demi d’insurrection et 7.000 morts), elle doit désormais gérer le bad buzz : depuis la parution d’un post sur le site alternatif Poisson rouge, qui s’agaçait la semaine dernière que « des hipsters parisiens tentent une OPA sur l’héritage de la Commune de Paris », le web embraye : Libé, Paris-Luttes ou les Inrocks relaient la polémique.
Lancée en 2009, la griffe réalisait 4 ans plus tard plus de 700.000 euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, ses chemisettes et cardigans sont bien en vue au Bon Marché, chez Colette, ou dans des shops à Brooklyn ou Tokyo. Et après avoir ouvert sa première boutique en nom propre à Paris le mois dernier, le boss Alexandre Maïsetti, a d’autres chats à fouetter que de polémiquer avec les associations de communards :
« Notre réaction [aux articles] est de ne pas en avoir. Nous avons refusé un droit de réponse [sur le blog Poisson rouge]. Le journaliste anonyme n’a pas cherché à en savoir plus sur notre marque. »
Et le quadra d’expliquer que le nom « La Commune de Paris » est une interprétation artistique :
« C’est une forme d’hommage, une transcription créative de l’insoumission et la volonté de garder nos acquis sociaux »