Le contexte:
La gay pride de Jérusalem se tenait jeudi, avec en arrière-plan le meurtre de 2 jeunes dans un centre gay de Tel Aviv il y a un an. La manifestation, de Jérusalem, au contraire de celle de Tel Aviv (voir notre reportage) a une coloration politique forte : pas de concert en fin de parcours, mais un rassemblement devant la Knesset, le parlement israélien.
« On manifeste pour les droits des ânes »
Le maire adjoint de Jérusalem, élu d’un parti religieux ultra-orthodoxe, avait demandé à faire défiler 50 ânes dans les rues de Jérusalem pour manifester sa désapprobation à la gay pride. Son porte-parole avait déclaré à l’AFP : « Nous sommes en faveur des droits de l’âne ». Finalement, la police avait interdit la manifestation des ânes, n’autorisant que des figures d’animaux en carton.
Jeudi après-midi, il y avait dans les rues de Jérusalem autant de contre manifestants juifs religieux que de participants à la parade gay : 2000 personnes de chaque côté, séparés par 1.500 policiers.
Daniel Gilad, 20 ans, défile avec une banderole « Holyland, not Homoland » (Terre sainte, pas terre homo).
Pour quoi manifestez-vous aujourd’hui ?
Daniel Gilad : Contre la désacralisation de la terre sainte. Contre cette intrusion dans notre sphère privée : Jérusalem est en grande partie habitée par des [juifs] religieux. Et soudain débarquent quelques fous complètement pervers qui manifestent au nom des droits de l’homme. Donc ce que nous disons c’est : « si tu veux faire le pervers, fais le chez toi, dans ta propre maison ». La plupart des habitants religieux restent à la maison aujourd’hui, parce qu’ils n’ont pas envie de voir des scènes de cette parade gay.
Ce sont donc des Juifs qui manifestent contre d’autres Juifs…
Daniel Gilad: Il y a une citation qui dit que quiconque enfreint la loi religieuse peut se repentir. Mais je ne pense pas que ces gens-là fassent partie du peuple juif. Ils sont sous l’influence extérieure des sociétés occidentales.
« Si tu veux faire le pervers, fais le chez toi, dans ta propre maison » Daniel Gilad, 20 ans, manifeste contre la Gay Pride
De leur côté, les marcheurs de la gay pride, ont défilé du Jardin de l’Indépendance jusqu’au parlement. Parmi eux, Kate, 19 ans :
Pourquoi défilez vous aujourd’hui ?
Kate : Je suis venue défendre la cause en laquelle je crois. J’y crois avec tout mon cœur.
Que pensez-vous de ceux qui s’opposent à la gay pride ?
Kate : Je pense que tout le monde a le droit d’être aimé. On ne défile pas pour provoquer qui que ce soit. Et nous ne sommes pas ici pour manifester d’une manière sexuelle.
Pendant la marche, une femme a été attaquée par des opposants, sans qu’elle ait eu besoin de soins médicaux. Trois activistes d’extrême droite ont été arrêtés après avoir été interpellés avec des oeufs qu’ils projetaient de lancer sur la gay pride.
« Nous ne sommes pas ici pour manifester d’une manière sexuelle » Kate, 19 ans, pendant la Gay Pride
Source et crédits photos: Yonatan Sindel | StreetPress
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