Petite brunette menue, Judy Minx, actrice porno et féministe n’a “jamais vécu cela comme un paradoxe.” Héritière du mouvement pro-sexe, qui prône l’exploration du plaisir féminin, et bercée par ses lectures de Simone De Beauvoir, elle précise : “je ne m’inscris pas contre le féminisme hétéro.” Selon elle, l’important c’est la diversité. “Il faut faire du meilleur porno, chacun doit amener son point de vue et de nouvelles idées. Le porno ce n’est pas la guerre: l’homme bourrin contre la femme romantique.”
3 minutes pour un homme pour jouir, 13 minutes pour une femme
Sophie Bramly, créatrice du site web Second Sexe consacré au plaisir féminin précise qu’“il faut 3 minutes à un homme pour jouir, et 13 min à une femme. Forcément les scénarios pour un public féminin ne seront pas les mêmes.” Elle justifie la création de son site pour “stimuler la sexualité des bourgeoises”. Dans son projet d’X-plicit films, elle a demandé à des actrices telles que Anna Mouglalis, Mélanie Laurent ou encore Helena Noguerra, de réaliser leur film porno diffusé plus tard sur Canal Plus.
Montrer comment le sexe se ressent plutôt que ce à quoi il ressemble.
Caroline Loeb a participé au projet et réalisé “Vous désirez ?”, qu’elle qualifie de “film de cul pudique, réalisé avec classe et retenue, pour montrer le désir.” Ce que veut Caroline c’est proposer un autre regard sur la pornographie heteromasculine. “Les lumières agressives sur les sexes sont très démoralisantes.” Mia Engberg, réalisatrice suédoise de films porno féministes explique : “Le porno féministe c’est montrer de manière naturelle la sexualité féminine, sans le scénario classique homme = pouvoir et abus et femme = victime et soumission. La sexualité féminine est diverse et j’essaye de montrer comment le sexe se ressent plutôt que ce à quoi il ressemble.”
Chacune des participantes à la table ronde veut réinventer le porno féminin. Urban Porn, groupe de performeuses féministes, s’inscrit dans “la dynamique trans, pédé et gouine”. Ce qu’elles veulent, c’est déconstruire les normes et contrer le sexisme ambiant. Le porno qu’elles produisent ce n’est pas contre les heteros, ni le porno mainstream mais bien parce qu’elles ne sont pas satisfaites du porno d’aujourd’hui.
« Le porno féministe c’est montrer de manière naturelle la sexualité féminine, sans le scénario classique ‘homme = pouvoir et abus’ et ‘femme = victime et soumission‘ »
Source: Manuella Anckaert | StreetPress
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