Bonsoir Jean-Yves. Le FN crie victoire ce soir. Leurs résultats sont si bon que ça ?
Ils sont moins bons qu’en 2004 mais d’un tour à l’autre le Front National progresse, c’est une nouveauté. Et il progresse même dans des régions où il y avait plusieurs listes de la même famille politique. Le FN progresse au-delà de l’addition des voix au premier tour de tous les partis d’extrême-droite. Aujourd’hui, au Front National on a tout lieu d’être satisfait de ce résultat qui est le signe d’une remontée. C’est incontestablement une remise dans la course.
Pourtant, on pensait que le FN mourrait doucement…
Effectivement, on pensait que le FN avait été mis hors-jeu par le fait que Nicolas Sarkozy en tant que candidat à l’élection présidentielle chassait sur les terres électorales du Front National et qu’il avait réussi à ramener les électeurs frontistes dans le giron de la droite. Apparemment, à la moitié de son mandat, il y a un mouvement de méfiance de ces électeurs-là. La politique qu’ils escomptaient n’a pas été celle qui a été suivie.
On entend souvent que la remontée du FN est due à la politique de Nicolas Sarkozy.
On ne peut jamais imputer à un homme les résultats d’une élection. Mais il y a eu en un bruit de fond dans cette campagne: le débat sur l’identité nationale mis en oeuvre par le gouvernement, la mise en équivalence par certains de la question de l’identité avec celle de l’immigration, et le débat sur la burqa, qui visiblement ont redonné une certaine actualité aux thèses défendues depuis toujours par le FN alors que ce parti était un peu passé au second plan. Il y a incontestablement un erreur gouvernementale qui a consisté à mettre ce débat sur l’identité nationale sur la table en période préélectorale.
Jean-Yves Camus est un essayiste et politologue français spécialiste de l’extrême-droite.
Ce soir, Jean-Yves Camus suit les résultats des régionales sur BFM et sur les décrochages régionaux de France 3.
Source: Noémie Tolédano | StreetPress
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