Virginie raconte nous, il vient d’où ce nom « Ilis » ?
Au tout début, on s’appelait Iris parce qu’on était trois filles dans le groupe. C’était tout le côté égyptien, mythologie, femme que je voulais mettre en avant. C’était important pour moi que ce soit un groupe de rock mais féminin. Quand on a commencé à se professionnaliser, on s’est rendu compte que le nom existait déjà. On est resté proche de notre nom en choisissant Ilis. On trouvait que ça sonnait bien. On a appris plusieurs années plus tard par une amie kabyle qu’Ilis signifie la fille en kabyle. C’est un hasard qui tombe super bien.
Vous étiez trois filles, vous êtes une fille et trois garçons. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Avril 2005: Virginie Auclair, ancienne DG de Columbia, signe Virginie dans son nouveau label
2009: Sortie de l’album après 7 ans de travail
Je les ai toutes tuées. Des filles ensembles tout le temps ça a mal fini parce que les caractères, les égos de chacune, ce n’est pas possible. Quand j’ai monté Ilis, j’étais avec mes deux meilleures amies mais elles n’étaient pas musiciennes. Une faisait du théâtre et l’autre de la vidéo. On jouait ensemble juste pour délirer. Puis on a rencontré FX qui est devenu notre batteur, on a trouvé un autre guitariste, un bassiste. Elles ne savaient jouer d’aucun instrument. Ma meilleure amie faisait de la flute traversière, c’est un peu moyen dans un groupe de rock. On a fait tout notre premier EP avec elle à la flute traversière puis on s’est rendu compte que ce n’était pas possible qu’il y en ait tout le temps. Donc elles sont parties. Et puis j’aime bien être entourée de mecs.
Tu disais que c’est important pour toi que ce soit un groupe de rock féminin. Pourquoi ?
Ce n’était pas important que ce soit un groupe de rock féminin mais c’était important que je sois une fille dans le rock. Quand j’ai commencé il y 10 ans, des groupes de rock avec une fille, y en avait pas tant que ça et en France encore moins. J’aimais le rock avec son côté masculin, sueur, sauvage, rage… C’était intéressant de le mélanger avec la sensibilité féminine. J’avais l’impression que je pouvais apporter ça et que c’était nouveau, maintenant ça l’est moins parce qu’il y a pleins de groupes de rock avec une fille.
Notre philosophie ce n’est pas que le côté sexe drogue et rock & roll … il y a aussi le côté fille avec love
Comment tu as choisi ces hommes qui t’entourent ?
FX(le batteur) et moi sommes à la base du groupe. Il a été le premier à croire en moi. Quand il a écouté mes chansons, il a dit je pense que tu as un truc, je te suis. On a monté notre petite entreprise tous les deux si je puis dire. On a changé souvent de musiciens parce que tous n’étaient pas prêts à faire autant de sacrifices que nous. C’est vrai qu’à presque trente ans, on a une vie pas stable du tout. Ce n’est pas évident de rencontrer des gens avec le même état d’esprit. On a rencontré Anthony et Jérôme qui sont nos guitariste et bassiste il y a un an. Je crois qu’on a enfin trouvé la bonne formule.
On est sur le tournage de votre nouveau clip. C’est une histoire un peu particulière pour vous…
On a été contacté par une boite de production américaine. On a déjà fait des clips mais tous seuls, avec une DV, un peu à l’arrache. Ils nous ont écrit en nous disant : on est tombé sur le titre « Sex love et rock & roll », on l’adore, on veut faire un clip dessus. On leur a dit pourquoi pas mais on n’a pas de budget. On n’a plus eu de nouvelles pendant quelques temps puis ils nous ont recontactés en nous disant : on s’est réuni, on en a parlé avec l’équipe et on a décidé de mettre l’argent pour le produire. Ça nous a beaucoup touché. C’est la première fois que quelqu’un met autant d’argent pour notre musique. En plus on a adoré le concept. L’esprit c’est de faire un truc à la Tarantino (Virginie tue ses musiciens les uns après les autres, ndlr). Et puis c’est très agréable de bosser avec des ricains. Ils sont super cools, super sympa et en même temps quand ça bosse, ils sont super carrés, ils savent où ils vont.
La chanson s’appelle « Sex love et rock & roll », la drogue vous en avez fait quoi ?
On vit un peu dans un monde de bisounours. La drogue, c’est pas « on en a fait quoi ? » c’est qu’on ne l’a jamais fait rentrer dans l’histoire. Peut être qu’un jour ça sera le cas, je ne suis pas complètement naïve. C’est le titre de la chanson mais c’est aussi le titre de l’album. C’est un peu comme un slogan. Notre philosophie, ce n’est pas que le côté sexe drogue et rock & roll avec le côté un peu cradingue, un peu boy, il y a aussi le côté fille avec love.
Et après le tournage du clip, vous allez faire quoi ?
Depuis 6 ans, on n’arrête pas, on enchaine tout le temps. Notre but était de faire un album donc on a rencontré pleins de réals, on a démarché des maisons de disques, moi j’étais signée avec une éditrice qui s’occupait de nous manager, on a fait pleins de choses avec elle, puis on a enregistré cet album, on a monté notre boite, on a enchainé avec des concerts. J’ai même acheté un camion pour qu’on puisse tourner. C’est super bien mais du coup on n’a jamais pris de recul. On veut bien réfléchir à ce qu’on a envie de faire. Pour 2011, on n’a pas booké de concerts. J’ai l’opportunité d’avoir des cours de chants. On va s’améliorer dans notre travail, dans notre technique de musicien. J’ai aussi pleins de chansons assez différentes de ce qu’on a fait jusque là. On est en train d’aller vers autre chose mais on ne sait pas trop comment on va y aller.
Ilis – Tu t’abandonnes
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