1. Étape 1 de l’aspirant candidat : Trouver un parti (ou pas)
Première étape de l’aspirant candidat, trouver un parti, un asile, une terre d’accueil. Mais tous les partis ne recrutent pas et pas de la même manière. Après enquête, trois cas de figure se dessinent.
Sans surprise, le PS, l’UMP mais aussi LO, joints par StreetPress, ont depuis longtemps rempli leurs bataillons pour les législatives. Ailleurs, même si l’on a bien besoin de volontaires, on recrute sans entrain. C’est le cas au Parti radical de Gauche, au Mouvement pour la France ou encore au Parti Humaniste, qui s’affiche depuis longtemps pendant les scrutins locaux, malgré plusieurs apparitions dans des rapports parlementaires consacrés aux mouvements sectaires)#Secte_ou_pr.C3.A9curseur_.3F.
« On n’a pas forcément la force et l’énergie pour une telle campagne », confesse William Dupré, président et candidat du Parti Humaniste International en France. Idem du côté du responsable des législatives au MPF qui reconnaît qu’il est difficile d’espérer pour eux atteindre les 577 candidats. Le PRG, assis tranquillement sur 32 circonscriptions obtenues dans le cadre de son accord avec le PS, synthétise par la voix de Guillaume Lacroix, porte parole de Jean-Michel Baylet, le message des partis en rade de candidats… mais qui ne peuvent pas trop l’assumer : « tout le monde peut participer. »
Autre option : les partis qui recrutent activement des candidats. Au Parti Pirate, on a lancé un appel sur la Toile et créé un site dédié. Au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), on espère atteindre 400 candidats et on passe au crible ses réseaux militants, sympathisants et même… les amis ! « Jusqu’au lendemain de la présidentielle, on recrute ; un appel à candidat a été fait à Béziers par exemple », nous confiait il y a quelques semaines Antoine du NPA.
À savoir : l’affiliation à un parti n’est pas obligatoire. Si vous êtes super motivés, vous pouvez aussi décider de partir seul. Il vous faudra un suppléant et un mandataire.
> Se déclarer auprès d’un parti politique qui valide généralement ensuite au niveau du comité national.
> Du 14 au 18 mai 2012, déposer sa candidature et toute son officielle paperasse en préfecture. Préfecture où, après avoir laissé votre carte d’identité à l’accueil parce qu’on vous la demande, on vous redemandera cette même carte un étage au dessus (précision de Baptiste, du PP).
> En piste : la campagne démarre le 21 mai et prend fin le samedi 9 juin pour le 1e tour. Quand vous siégerez à l’Assemblée Nationale, cet été, n’oubliez pas de faire un coucou à la caméra de StreetPress ;)
2. Être candidat, combien ça coûte ?
3.000 euros, pour le budget moyen ! Moins cher qu’une Ford Fiesta d’occas’ et l’investissement en vaut peut-être la chandelle. Car pour 3.000 euros, vous avez le kit complet et officiel du candidat. Le pactole vous permettra d’acheter vos bulletins (autant qu’il y a d’électeurs), vos circulaires (et payer leurs frais d’envois), vos affiches (et régler la note de la colle qui va avec). Bon prince, l’État octroie généreusement un taux de TVA réduit à 7 % pour l’impression. Quoi qu’il en soit l’addition des dépenses officielles que le candidat doit financer sur ses fonds propres, s’élève à peu près à 3.000 euros et peut grimper à 4.000 euros – les variations étant relatives aux options d’envoi : postal ou pas, selon le simulateur réalisé par le Parti Pirate.
« Mais c’est pas tout ! » alertent les différents candidats contactés par StreetPress. Il faut y ajouter les dépenses liées aux déplacements et aux réunions : frais de transport, de téléphone, de location et tout ce dont un candidat peut avoir besoin pour améliorer ses interventions (groupe de musique, outillage). Bien sûr, le Graal des 5 % vous assure le remboursement des fonds propres investis dans la limite du plafond variable selon les circonscriptions (le plafond démarre à 38.000 euros selon le mémento à l’usage des candidats réalisé par le ministère de l’intérieur).
Pour 3.000 euros, vous avez le kit complet et officiel du candidat.
3. Quels partis pourront financer votre campagne ?
Plus petit est le parti, plus petites voire inexistantes sont les aides. Hélas, à J-8 du dépôt des candidatures, impossible de vous choisir votre circonscription et de vous faire adouber par une grosse formation… à moins de vous appeler Jean-Luc.
Du coup, vous ne pourrez pas bénéficier des aides de votre formation et devrez financer votre campagne comme un grand. Au Parti Pirate, le message est clair, c’est tout le contraire : « Faites votre affaire sans y mêler le PP » qui n’a pas les moyens de financer ses candidats.
À savoir : si vous décidez de faire appel aux dons ou sollicitez des contributions en nature, votre mandataire financier devra déclarer ces recettes. Or, la déclaration implique ouverture de compte et validation par expert comptable. Et ça n’est pas gratuit non plus.
4. Peut-on faire une campagne low-cost ?
Low-cost oui, mais il n’y a pas de campagne gratuite. À moins de simplement faire campagne pour le fun, l’impression des bulletins est inévitable. En réduisant à 10 % du nombre d’électeurs (mais sachez qu’il n’y a pas de limite minimale), vous serez bon pour 300 euros d’impression et 250 euros de frais de livraison. Adrien, du conseil national et candidat du PP optera pour cette solution : « l’essentiel, ce sont les moyens humains » assure t-il. Minimiser le coût, c’est miser sur les déplacements, les marchés et les réunions publiques. Ça tombe bien, vous vous souvenez que vous avez un pote graphiste, qui adorera faire vos affiches, un pote ingénieur du son pour vos réunions au gymnase municipal et même un vieux copain de collège devenu expert-comptable qui adorerait bien sûr devenir votre mandataire financier.
Good luck !
div(border). Candidater incognito
Candidater incognito, c’est presque possible ! Libre à vous de choisir parmi vos prénoms lequel figure sur les affiches et bulletins. Ça brouillera les pistes. Quant à votre photo, rien ne vous oblige à la voir placardée. Selon le Parti Pirate, l’affiche peut être sans photo. Il peut même y avoir la photo de quelqu’un d’autre ! À condition d’avoir son accord, bien sûr !
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