Quartier de Bercy, Paris 12e – Tout juste arrivé sur une petite place parisienne devant la sortie du métro, Café semble perdu. Un bonnet gris Lacoste vissé sur la tête, le Comorien d’une quarantaine d’années tourne sur lui-même à la recherche d’un panneau qui pourrait l’aiguiller, tandis qu’un flot de personnes va et vient en continu. « Gare routière », voilà ce qu’il cherche. Il doit attraper son bus pour Lyon (69). « Dix minutes par là », indique un passant. Sac de sport en bandoulière à l’épaule, valise dans une main et caddie plein à craquer de vêtements dans l’autre, l’homme arrive en sueur devant l’énorme bâtiment bétonné recouvert de tags. Les roues en plastique de ses bagages sont éclatées par les pavés. L’édifice, lui aussi, est en piteux état : néons blafards, odeur d’urine vicieusement entremêlée aux effluves des pots d’échappement, quais bondés et vacarme de la chorale de moteurs, bienvenue à la gare routière de Paris-Bercy.
L’avenir de Paris-Bercy reste flou. / Crédits : Amélie Canon
Cette grotte, où la lumière du jour ne pénètre pas, est pourtant la plus grande gare routière de France et l’une des plus fréquentées d’Europe. En moyenne, plus de 10.000 personnes embarquent chaque jour dans plus de 300 bus. Avec un tel flux de passagers – 4,7 millions de voyageurs y ont transité en 2023 –, Paris-Bercy joue un rôle central et endosse la fonction d’hub national. « C’est d’un autre temps : elle est vétuste et n’est pas adaptée au monde qu’elle draine », analyse Antoine, un usager régulier. Le Lyonnais de 30 ans travaille à son compte et privilégie le car pour ses déplacements professionnels. Et tant pis pour les heures de route supplémentaires, les voyages en train coûtent trop cher. Cette gare, il la plébiscite autant qu’il la déteste :
« C’est un peu comme si on disait aux gens : “Vous avez des petits budgets, donc vous aurez une expérience sociale petit budget”. »
4,7 millions de passagers ont transité en 2023 par la gare de Bercy. / Crédits : Amélie Canon
« Ho mon dieu ! Une verrue, pire, un furoncle dans Paris ! », harangue Solange dans les avis Google, avant d’énumérer : « Mal desservie, mal identifiée, mal famée, cette gare est une pestilence ! » Quelques commentaires plus loin, Lakme soupçonne qu’« il y a un tas de gens qui traînent là à l’affût de vos bagages », quand Valentin explique que « cette “gare” est un gigantesque urinoir ». « La Gare est très très sale […] et concernant la salle d’attente n’en parlons même pas », théâtralise Jacqueline. C’était son premier voyage en bus et elle ne « pense pas refaire la même erreur ». Une mauvaise réputation – 2,5/5 selon la note des usagers – qui aurait eu la peau de ce service à bas prix : après les Jeux olympiques (JO), la gare de Paris-Bercy devrait fermer, à annoncé la Mairie de Paris, sans solution de réouverture pour le moment. Au grand dam des derniers de cordée, mais aussi des compagnies de bus.
En moyenne, plus de 10.000 personnes embarquent chaque jour dans plus de 300 bus; / Crédits : Amélie Canon
« Une aventure »
Antoine attend son car pour Lyon avec Fabien, tout juste rencontré. « Nous avons été réunis par un alcoolique qui cherchait le métro d’une manière pas très compréhensible… », raconte ce dernier, un bouquet de fleurs à la main pour se rendre à son premier « date », à plus de 400 kilomètres de Paris. « C’est une aventure cette gare ! », s’exclame Laura, une free-lance en web design et graphisme de 26 ans. « Elle est un peu glauque. Mais au final je m’en fiche, ça vaut le coup pour le portefeuille. » Alors l’habituée a développé des « techniques de fou ». Par exemple, aux toilettes – extrêmement sales – la jeune femme bloque les portes sans verrous avec une poubelle, qu’elle attrape soigneusement avec du papier toilette.
La mairie de Paris n’envisage pas de créer une seule gare, mais un réseau de gares routières connectées aux transports en commun et aux autoroutes, dans le Grand Paris. / Crédits : Amélie Canon
« C’est une aventure cette gare ! » / Crédits : Amélie Canon
Un peu plus loin, Ghassane patiente debout, adossé à un poteau. L’étudiant de 18 ans est arrivé de Madrid après seize heures de voyage. Il attend depuis deux heures sa correspondance pour Bruxelles, d’où il prendra un train pour Namur. Il vit en Belgique depuis six ans et rêve d’aller voir la Tour Eiffel. Mais pour l’instant la seule image qu’il a de Paris c’est cette gare routière :
« J’ai vu des trucs ! Tout à l’heure, une vieille femme s’est fait voler son sac. Elle n’a pas eu le temps de réagir, ils étaient déjà partis en courant. »
La gare de Bercy a mauvaise réputation. / Crédits : Amélie Canon
Un discours sécuritaire également porté par les riverains, qui crient aux incivilités. Dans une pétition destinée aux élus et datant de 2022, ils expliquent que la gare « génère un flux de voyageurs important sans avoir prévu de structures adaptées pour tous ces voyageurs en termes de sanitaires par exemple ». Il ajoutent être las des vrombissements des bus et des stationnements sauvages. La missive a récolté 110 signatures.
Le discours sécuritaire est également porté par les riverains, qui crient aux incivilités. / Crédits : Amélie Canon
Accueillant le jour, cet espace vert revêt un autre visage à la nuit tombée. / Crédits : Amélie Canon
Lobbying
« Fondamentalement, l’infrastructure actuelle n’est pas appropriée. C’est une réalité ! », reconnaît Aurélien Gandois, le directeur des opérations des bus BlaBlaCar. Il ne nie pas non plus les nuisances subies par les riverains. Mais selon lui, une gare bien aménagée pourrait changer la donne, ce qu’elle explique à grand renfort d’image :
« C’est comme la fameuse théorie de la vitre brisée à New-York : si elle n’est pas réparée, c’est tout le quartier qui va se dégrader. À Bercy c’est pareil. »
« L’infrastructure actuelle n’est pas appropriée », reconnaît Aurélien Gandois, le directeur des opérations des bus BlaBlaCar. / Crédits : Amélie Canon
Si l’infrastructure n’a pas l’apparence d’une véritable gare routière, c’est aussi parce qu’elle n’a pas été conçue pour recevoir du public. Mise en service en 1996, la gare de Bercy est à l’origine un parking destiné aux cars de touristes. Elle appartient d’ailleurs à SAEMES, la Société anonyme d’économie mixte d’exploitation du stationnement de la ville de Paris, qui regroupe notamment la ville de Paris, le groupe Effia (entreprise spécialisée dans la gestion de parkings) et la Caisse des dépôts et consignations (2). Ce n’est qu’en 2017 que la municipalité impose la création d’un terminal commun aux différentes sociétés d’autocars. Une décision qui fait suite à la loi Macron du 6 août 2015, qui a libéralisé le marché des cars privés de longue distance. La start-up allemande Flixbus quitte donc la porte Maillot pour rejoindre les quais de Bercy. Elle est rejointe deux ans plus tard par l’entreprise française Blablacar.
Si l’infrastructure n’a pas l’apparence d’une véritable gare routière, c’est aussi parce qu’elle n’a pas été conçue pour recevoir du public. / Crédits : Amélie Canon
Les deux opérateurs se partagent aujourd’hui le marché des cars de longue distance, qui n’a cessé d’évoluer. Sur l’ensemble du territoire, le nombre de passagers est passé de 0,8 million en 2015 à un volume compris entre 10,3 et 11,3 millions de passagers en 2019, selon l’Atelier Parisien d’urbanisme (APUR), qui recense 83% de la fréquentation francilienne à Bercy-Seine. En tout, 53% des véhicules Flixbus et BlaBlaCar qui opèrent un arrêt en Île-de-France passent par Bercy – soit une moyenne de 380 autocars par jour, qu’il faut répartir sur les 72 quais mis à disposition des cars Macron. « La gare est surchargée par rapport à ce qu’elle peut contenir », observe un membre du personnel de Bercy-Seine, qui a souhaité rester anonyme :
« Il y a des moments où on est dans le jus. On a du mal à stationner tout le monde, tellement il y a de bus ! Mais c’est la routine. »
En tout, 53% des véhicules Flixbus et BlaBlaCar qui opèrent un arrêt en Île-de-France passent par Bercy, soit une moyenne de 380 autocars par jour. / Crédits : Amélie Canon
Une routine dans le bruit incessant des moteurs et des radars de recul. À chaque entrée, les bus écrasent lourdement une plaque métallique. « Ici, tout raisonne, c’est un boucan ! », s’exclame Sandrine (1), une autocariste de Flixbus, toute petite à côté de l’imposant véhicule vert et orange qu’elle vient de stationner. « Pour les chauffeurs, ce n’est clairement pas le rêve. » Ces auto-entrepreneurs sont des sous-traitants de Flixbus et de Blablacar. Aux heures de pointe, il arrive à Sandrine de refuser la place de stationnement qui lui a été attribuée. D’autant plus, si elle est à côté d’un car mal garé. « Il y a énormément de casse ! », rapporte-t-elle :
« On a plus de chance de toucher un autre autocar à la gare de Bercy qu’en plein centre-ville de Paris. Et la casse c’est pour notre poche à nous les chauffeurs ! »
Dans la gare : le bruit incessant des moteurs et des radars de recul. / Crédits : Amélie Canon
Il est 20h, Sandrine a fini sa journée. Elle remonte dans son car et s’engouffre sur le quai, direction la Seine-et-Marne.
« Depuis que nous sommes à Bercy, nous avons toujours plaidé pour que la gare soit améliorée », rappelle Charles Billard, le porte-parole de Flixbus. Des toilettes propres, un lieu de restauration, une sécurité améliorée… énumère-t-il. En 2020, une salle d’attente a été ouverte pour accueillir les voyageurs. Puis, plus rien. Et malgré les demandes de rendez-vous des deux compagnies, aucune n’a abouti regrette Aurélien Gandois :
« Il ne nous ont jamais reçus et c’est un vrai point de frustration. »
En 2020, une salle d’attente a été ouverte pour accueillir les voyageurs. Puis, plus rien. / Crédits : Amélie Canon
Une promesse de campagne
Le 8 septembre 2023, le couperet est tombé par surprise et sans présenter de réelles solutions alternatives : la mairie de Paris a annoncé la fermeture de la gare routière de Paris-Bercy, après les Jeux olympiques de 2024 (3). « Nous avons appris la nouvelle à la télévision », se souvient Aurélien Gandois encore amer. Au micro de TF1, Emmanuel Grégoire, premier adjoint Parti socialiste à la mairie de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris, dénonce l’état déplorable de la gare :
« Les opérateurs ne sont pas capables d’entretenir et d’accompagner les incivilités du fait de leur activité. Et moi, je ne veux pas dépenser de l’argent public à réparer ce que les gens cassent. Nous prenons donc cette décision de fermer la gare. »
Le 8 septembre 2023, la mairie de Paris a annoncé la fermeture de la gare routière de Paris-Bercy, après les Jeux olympiques de 2024. / Crédits : Amélie Canon
Flixbus et Blablacar sont pris de court, sans être complètement surpris. En réalité, le dossier a été ouvert en 2020. « Nous savions que c’était une des promesses de campagne d’Emmanuel Grégoire, lorsqu’il était candidat à la mairie du 12e arrondissement de Paris », contextualise Aurélien Gandois. À cette époque, il existe une solution toute trouvée pour déplacer la gare de Bercy : le projet « Mille arbres ». Le nom donné à la construction d’un grand immeuble à la Porte Maillot, entre le 16e et le 17e arrondissement, dans l’ouest de Paris, qui doit accueillir 127 nouveaux logements, 27.589 m2 de bureaux, un hôtel quatre étoiles, deux crèches et… une gare routière. Sauf qu’en 2021 le projet est débouté par le tribunal administratif de Paris. « Entre-temps, la mairie s’est installée. Et puis silence radio… », poursuit-il. Jusqu’à ce que la nouvelle tombe par voie de presse. « Nous avons été réunis en novembre », se rappelle Ingrid Mareschal, déléguée générale à la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV). « La mairie nous a fait savoir qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision. » Une décision qui met en péril les société de transport :
« Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête avec une courte échéance. Les JO c’est demain ! »
Déplacer une gare implique effectivement de refaire l’entièreté du plan de transport et d’obtenir des autorisations internationales. Les opérateurs n’envisagent pas de déménager avant la fin de l’année 2025. Dans le cas contraire, cela ne pourra pas se faire sans risque de perturbation sur l’activité.
Déplacer une gare implique de refaire l'entièreté du plan de transport et d’obtenir des autorisations internationales. / Crédits : Amélie Canon
Pour aller où ?
Depuis un an et demi, Mohammad vient tous les jours de Sartrouville pour s’entraîner sur l’espace de street workout devant l’entrée de la Gare de Bercy. Ce jeune Afghan de 21 ans passe des heures à muscler son corps avec « ses collègues ». Il a appris la fermeture de la gare sur les réseaux sociaux. « Ce sont les gens qui nous regardent qui nous motivent. Quand ça va fermer, ce sera chaud, on ne sait pas où on ira », regrette-t-il. Son coach, lui, a l’habitude de prendre le car pour aller voir sa copine à Troyes (10). « C’est facile, on s’entraîne, on peut laisser notre sac de sport à nos potes, prendre le car et le récupérer quand on revient ».
Depuis un an et demi, Mohammad vient tous les jours de Sartrouville pour s’entraîner avec « ses collègues » sur l’espace de street workout devant l’entrée de la Gare de Bercy. / Crédits : Amélie Canon
De l’autre côté du parc, Romain Giliams, le responsable du Café Chabalier, sait déjà qu’il perdra 70% de sa clientèle :
« Je suis totalement contre le fait que la gare soit fermée et déménagée. Le problème ce n’est pas la gare, c’est simplement le parc la nuit, il faut juste plus de sécurité. »
Sur l’ensemble du territoire, le nombre de passagers est passé de 0,8 million en 2015 à un volume compris entre 10,3 et 11,3 millions de passagers en 2019. /
Accueillant le jour, cet espace vert revêt un autre visage à la nuit tombée. « Il y a un zombie à droite, un zombie à gauche, deux ou trois personnes qui dealent », observe celui qui accompagne parfois des clients « en flippe » jusqu’à la gare.
L’avantage de la Gare de Bercy est aussi son accès direct au périphérique. / Crédits : Amélie Canon
L’avantage de la Gare de Bercy est aussi son accès direct au périphérique. « Des emplacements comme celui-là qui permettent d’éviter les embouteillages dans Paris il n’y en a pas beaucoup, voire pas du tout », insiste Charles Billiard, le porte-parole de Flixbus :
« Il ne manque pas grand-chose pour qu’elle soit adaptée. Et puis, c’est très bien de déménager, mais pour aller où ? »
La gare de Paris-Bercy devrait fermer, au grand dam des derniers de cordée, mais aussi des compagnies de bus. / Crédits : Amélie Canon
Cette question reste pour l’instant sans réponse. La mairie de Paris n’envisage pas de créer une seule gare, mais un réseau de gares routières connectées aux transports en commun et aux autoroutes, dans le Grand Paris. Une solution loin de satisfaire Flixbus et Blablacar. « Si on prend toutes les capitales européennes comme Amsterdam, Berlin, Londres ou Barcelone, il y a une seule grande gare dans le centre-ville qui couvre tous les besoins », constate Aurélien Gandois.
Autant haï que plébiscité, le terminus des voyageurs les plus précaires vit ses dernières heures, sans solution de réouverture pour l’instant. / Crédits : Amélie Canon
Le 18 juillet dernier, l’Autorité de Régulation des Transports (ART) a rendu son étude sur les différents scénarios de remplacements possibles. Elle juge nécessaire le report de Paris-Bercy sur un nombre limité de gares, lesquelles devraient être centrales ou connectées au centre de l’agglomération parisienne. La gare de Pershing, située Porte Maillot, « apparaît comme un site pertinent pour accueillir une partie du trafic des autocars de longue distance desservant aujourd’hui la gare de Bercy », écrit l’autorité. Pour compléter cette offre, deux stratégies seraient envisageables : la création d’une nouvelle gare en Seine-Saint-Denis, soit à Saint-Denis Pleyel, soit en aménageant une gare à Rosny Bois-Perrier, au niveau du centre commercial Rosny 2. Surtout, dans cette même étude, l’autorité estime que le déménagement, jusque-là estimé à l’issue des Jeux olympiques, n’est « pas envisageable » cet été, « une période de pointe pour les autocars longue distance ».
Des ambitions politiques
« C’est une volonté politique très claire de ne pas garder la gare ici », dénonce Aurélien Gandois:
« Elle est dans le 12e et, pour être élu maire de Paris, il faut gagner cet arrondissement. »
Les toilettes sont souvent fermées. / Crédits : Amélie Canon
Plus que les riverains mécontents et les nuisances occasionnées par la gare de Bercy, ce sont les cars de longue distance eux-mêmes qui semblent poser problème à Emmanuel Grégoire. En octobre 2023, lors d’un conseil à la mairie de Paris, le premier adjoint a partagé sa vision des cars de longue distance. « À titre personnel, je ne crois pas qu’il soit sain de demander à des clients de faire dix heures de bus tout simplement parce que le train coûte trop cher, ou que ce soit un progrès démocratique et un progrès pour les mobilités du futur », a-t-il insisté :
« Je ne me résous pas à cet argument du pouvoir d’achat pour obliger les gens à voyager dans des conditions que je considère, à titre personnel, comme n’étant pas dignes d’une société moderne, inclusive et ayant une ambition environnementale. »
Des propos déconnectés de la réalité, d’après Ingrid Mareschal, la déléguée générale à la FNTV. « Nous rendons un service d’intérêt général. Les élus qui ont pris cette décision ne se rendent pas compte de l’utilité de ce transport pour certains passagers. » Dans son étude, l’APUR indique également que le public des autocars fait partie des classes les moins aisées. Le profil-type de l’usager de la gare routière Bercy-Seine a entre 18 et 34 ans, et est étudiant ou employé. La fermeture de la gare pourrait donc conduire plusieurs centaines de milliers de personnes à renoncer à voyager.
Cette grotte, où la lumière du jour ne pénètre pas, est pourtant la plus grande gare routière de France et l’une des plus fréquentées d’Europe. / Crédits : Amélie Canon
À l’intérieur de la gare routière, Gisèle est assise sur un modeste banc de carrelage blanc. Cette jeune interprète de 26 ans est accompagnée de sa mère et de son voisin. Ils habitent dans la même résidence, dans l’Essonne, au bout du RER B et s’apprêtent à partir à Munich pour participer à un grand rassemblement religieux pour la Pentecôte. « Ça fait des années que je prends le car. J’ai voyagé partout en Europe pour pas cher ! », se remémore-t-elle. L’avenir de Paris-Bercy reste flou. La seule certitude, c’est qu’il faudra bientôt faire son deuil.
(1) Le prénom a été modifié.
(2) Edit le 25/07 : Nous avions indiqué à tort que Eiffage était au capital de cette entreprise.
_(3) Edit le 29/07 : Le 18 juillet, l’entourage de l’adjoint aux mobilités de Paris, David Belliard, a expliqué à l’AFP qu’un déménagement dès 2024 n’était plus d’actualité. « L’horizon » de la fermeture serait désormais « courant de l’année prochaine ».
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