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    05/07/2024

    Fiche S, polémiques et anti-fascisme nouvelle génération

    Raphaël Arnault, un député antifasciste à l’Assemblée ?

    Par Lina Rhrissi , Patrick Gherdoussi

    « Dangereux militant d’extrême gauche » pour certains, « symbole de la lutte contre le fascisme » pour d’autres… Dans le Vaucluse, l’ancien porte-parole de la Jeune garde fait face au RN et veut faire entrer l’antifascisme à l’Assemblée nationale.

    « On doit combattre l’extrême droite partout où elle se trouve, même à l’Assemblée nationale », tonne Raphaël Arnault mardi 2 juillet 2024, en pleine campagne d’entre-deux-tours à Avignon (84). Le Lyonnais de 29 ans est investi par la France insoumise (LFI) pour le Nouveau Front populaire (NFP) dans la première circonscription du Vaucluse, qui comprend Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon. L’homme a réuni 24,76% des suffrages au premier tour des législatives, derrière Catherine Jaouen du Rassemblement national (RN), avec 34,62%. Un futur député « antifa » ?

    Avant de faire son entrée en politique, le grand blond tatoué a milité dans la rue, en rendant les coups de Génération identitaire (GI) et autres nervis d’extrême droite sur les trottoirs de Lyon (69). Il a cofondé en 2018 le groupe antifasciste d’un nouveau genre, la Jeune garde. L’orga illustre le renouvellement récent de l’antifascisme, composé historiquement de nombreux groupes d’extrême gauche sans structures nationales ou aux stratégies différentes. Son logo, trois flèches orientées vers la gauche, est celui des groupes d’autodéfense socialistes français des années 1930, qui illustraient les trois combats contre les réactionnaires, le nazisme et le stalinisme.

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    Avant de faire son entrée en politique, le grand blond tatoué a milité dans la rue. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    « C’est un candidat de qualité », assure Philippe Pascal, le candidat socialiste qui s’est désisté pour le soutenir et lui apporter ses 18,27%. « Raphaël fera un excellent député. Il a une colonne vertébrale politique », entonne Aline Guitard, élue PCF à Lyon. Le 7 juillet 2024, son bulletin sera le seul à faire face à celui de la députée RN sortante.

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    « C’est un candidat de qualité », assure Philippe Pascal, le candidat socialiste qui s’est désisté pour le soutenir et lui apporter ses 18,27%. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    Vortex médiatique et affrontements violents

    À la minute de son investiture, le 14 juin 2024, sa campagne a été sous le feu des projecteurs. Le 2 juillet 2024, sur X, Jordan Bardella a appelé « au sursaut face au pire » pour éviter l’élection de « ce candidat fiché S, dirigeant d’un groupuscule antisémite ». Son profil « antifa » fait les gros titres des médias, ceux de Bolloré en premier, et de l’extrême droite. Dernier scoop en date, le Canard enchaîné révèle que huit membres de la Jeune garde – dont Raphaël Arnault est le cofondateur et le porte-parole – ont été mis en examen pour avoir agressé un adolescent de 15 ans dans le métro parisien le 27 mai, après un meeting de la députée européenne LFI Rima Hassan. La famille du plaignant les accuse de l’avoir frappé « parce que juif », quand les militants nient le caractère antisémite des faits. Une info qui a depuis été grandement nuancée : le parquet précise que l’agression n’a été que verbale. Dans Libération, les prévenus expliquent que la victime ferait partie de la Ligue de défense juive, une association d’extrême droite interdite aux États-Unis et en Israël.

    La veille, c’est Europe 1, propriété de Vincent Bolloré, qui révèle la condamnation du candidat du Vaucluse pour violences en réunion en 2022 par le tribunal correctionnel de Lyon. L’antifa et cinq de ses camarades auraient plaqué un homme contre un mur en lui demandant de déverrouiller son téléphone. Ils le soupçonnaient d’appartenir à un groupuscule identitaire. Joint par StreetPress, le parquet de Lyon confirme l’information de la radio bolloréenne. Raphaël Arnault a fait appel et n’a pas souhaité réagir sur cette question. Ses détracteurs pointent aussi sa convocation pour apologie du terrorisme, sans qu’il ne soit poursuivi, après un tweet sur les attentats du Hamas le 7 octobre 2023. Il y affirmait le jour même que « la résistance palestinienne » avait « lancé une offensive sans précédent sur l’État colonial d’Israël ». Il l’avait supprimé « au vu des horreurs qui se sont manifestées », avait-il indiqué à l’AFP.

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    Raphaël Arnaud a réuni 24,76% des suffrages au premier tour des législatives, derrière Catherine Jaouen du RN. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    C’est aussi Europe 1 qui a mis à jour, le 18 juin, que le candidat était « trois fois fiché S ». Une inscription dans un registre policier qui recense les individus potentiellement dangereux pour la sûreté de l’État. L’accusation est « injuste » pour l’assistant d’éducation en campagne :

    « Je ne peux pas me défendre car je ne sais même pas ce qui m’est reproché. »

    Source de nombreux fantasmes, la fiche S n’est pas censée être rendue publique et n’a aucune valeur juridique. Elle peut aussi bien concerner des djihadistes que des membres du grand banditisme ou des militants politiques – d’extrême droite ou d’extrême gauche – et des écologistes. « D’après un rapport d’information du Sénat de 2018, 29 973 personnes faisaient l’objet d’une fiche “S“ », rapporte le journal Le Monde (1).

    Dans la foulée, le collectif d’extrême droite Némésis met en ligne un audio datant du 16 octobre 2023, lors d’un hommage au professeur Dominique Bernard à Lyon, dans lequel Raphaël Arnault menace de « mettre une balle dans la tête » à la directrice du mouvement fémonationaliste, Alice Cordier. « Un conseil à lui donner, qu’elle vienne là-bas, vers les Kurdes, on va lui mettre une balle dans la tête. […] On n’aime pas les terroristes islamistes, comme les terroristes nationalistes », assène le Lyonnais. Dans cet enregistrement, il s’adresse en fait à la militante identitaire Mila, en lui parlant d’Alice Cordier. Il reproche à cette dernière de relayer les actions des Kurdes contre Daesh en Syrie, alors que ces derniers sont communistes libertaires. Confronté à ces propos, le militant d’extrême gauche refuse de réagir :

    « Ma ligne politique, c’est de ne pas répondre aux attaques de l’extrême droite. »

    Derrière les clashs médiatisés, Raphaël Arnault vit des menaces réelles. Son nom est d’ailleurs un alias. En 2021, des membres du groupuscule violent des « Zouaves Paris » l’ont frappé en plein jour près de la gare de Lyon. Arcade sourcilière en sang. À deux reprises, des militants néonazis seraient venus jusqu’à son domicile pour s’en prendre à lui, l’obligeant à changer de domicile. « La deuxième fois, ils sont venus à quarante », raconte-t-il. « Heureusement, j’avais déjà déménagé. »

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    « On doit combattre l'extrême droite partout où elle se trouve, même à l’Assemblée nationale », tonne Raphaël Arnault mardi 2 juillet 2024, en pleine campagne d’entre-deux-tours à Avignon. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    Les débuts lyonnais

    Raphaël Arnault a grandi dans la ville du Rhône, bastion historique de l’extrême droite française la plus radicale :

    « Il y avait plusieurs attaques par jour et personne n’en parlait parce qu’on se disait : “C’est comme ça à Lyon, on ne peut rien y faire”. »

    Sa première confrontation physique avec l’extrême droite lyonnaise remonte à 2010. Le fils de cadre, pas très scolaire, vient de redoubler sa troisième. Avec ses camarades, pour certains d’origine maghrébine, l’ado manifeste dans le quartier Perrache contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. Là, les potes de classe se seraient retrouvés nez à nez avec des centaines de néonazis qui hurlent des « sales bougnoules ». Les hommes munis d’armes de poing auraient attaqué le cortège syndical. « J’étais sous le choc. J’en entendais parler en cours d’histoire mais je ne pensais pas que ça existait encore », se remémore-t-il.

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    En 2010, Raphaël Arnaud, alors ado manifeste dans le quartier Perrache contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    La Jeune garde voit le jour à Lyon, en 2018, moment où cinq locaux publics de groupuscules d’extrême droite sont présents dans le Vieux-Lyon. Militants du NPA, insoumis ou anarchistes se réunissent par « nécessité » dans le mouvement antifasciste. Raphaël Arnault devient porte-parole. « Tous les fascistes de Lyon commençaient à me connaître, j’étais déjà cramé. » Aline Guitard, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon et membre du PCF Rhône témoigne de l’efficacité de leurs actions :

    « Les militants de la Jeune garde ont toujours été à nos côtés pour nous protéger quand il y a eu des attaques de notre local de la Croix-Rousse. »

    Et quand Génération identitaire s’empare du champ médiatique grand public, en particulier chez Bolloré à partir de 2020, la Jeune garde suit. Raphaël Arnault investit les plateaux télé, comme lorsqu’il s’embrouille avec une « influenceuse patriote » dans l’émission de Cyril Hanouna. « On s’est adaptés à la situation. On était plus face à des néonazis qui se cachent mais devant des fachos qui vont dans la lumière. » Lorsqu’il s’exprime publiquement, Raphaël Arnault entretient le flou sur son implication dans les violences de la Jeune garde, utilisant par exemple le pronom « on » quand il évoque les actions de son groupe. Il défend une autodéfense collective face aux violences de l’extrême droite comme par exemple en 2023 à l’institut La Boétie : « C’est une question de survie : si on lâche dans ces moments ultra-violents, on est morts. Ils se disent : “C’est possible”. À chaque fois qu’on va arriver aussi violemment [qu’eux], ils vont lâcher et nous gagner. Ne jamais lâcher, évidemment aussi en terme physique. On s’entend bien : tout le monde ne peut pas se défendre, je ne suis pas un amateur de musculation ou de sports de combat. C’est collectivement qu’on ne doit rien lâcher. »

    L’extrême droite n’hésite pas à se servir des réticences que les modes d’action du militant ont suscitées au sein de son propre camp. Sur les panneaux d’affichage de la ville provençale, des colleurs ont recouvert son affiche par une citation de la maire PS d’Avignon, Cécile Helle, datant d’avant l’entre-deux-tours :

    « Raphaël Arnault symbolise une ultra-gauche radicale violente dans laquelle je ne me reconnais pas. »

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    Le Lyonnais de 29 ans est investi par LFI pour le NFP dans la première circonscription du Vaucluse, qui comprend Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    Antifa mainstream

    Dans la nuque de Raphaël Arnault, un tatouage géométrique intrigue. Un ciseau pris dans un rasoir, signe des coiffeurs. « Il y a des gens qui croient que c’est un truc de franc-maçon », se marre-t-il. Pantalon beige en lin, pendentif doré à l’oreille et Adidas Samba aux pieds, l’aspirant député est coquet. Un look qui tranche avec l’image de « dangereux gauchiste » dépeinte par ses opposants, qui pourfendent en général les tenues sombres et discrètes choisies par les antifas dans les cortèges de tête des manifs. Les militants de la Jeune garde ont opté pour une image plus « mainstream » :

    « On a voulu se distinguer des codes de l’antifascisme qui sont devenus des repoussoirs dans les cortèges. Or, on est à une période politique où tout le monde devrait être antifasciste. »

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    Dans la nuque de Raphaël Arnault, un tatouage géométrique intrigue. Un ciseau pris dans un rasoir, signe des coiffeurs. « Y a des gens qui croient que c’est un truc de franc-maçon », plaisante-t-il. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    Jusqu’à collaborer avec les partis institutionnels. Une vision parfois en opposition avec celle de l’Action antifasciste Paris Banlieue (AFA), un des groupes antifascistes historiques français. Un connaisseur des deux organisations détaille : « Il y a une différence d’héritage. » L’AFA est davantage issue des milieux libertaires, via les anarcho-syndicalistes de la CNT) ou du Scalp, avec un mix de supporters parisiens du virage Auteuil. Et c’est une « organisation autonome antifasciste » : les militants de gauche radicale n’adhèrent à aucune organisation politique (partis ou syndicats). « La Jeune garde, c’est plutôt dans l’esprit de Ras l’front [un réseau associatif contre le FN des années 90] », continue le connaisseur du milieu :

    « Ils sont dans l’idée de pouvoir faire un front commun contre le racisme avec SOS Racisme, les partis politiques, l’audience la plus large possible et mettre quelqu’un en avant. »

    Ce dernier pointe qu’au sein de l’AFA, les militants cultivent l’anonymat et les portes-parole tournent, « alors que la Jeune garde est très centralisée ». En clair, les uns tiennent leur ligne quand les autres voudraient être grand public.

    Pour y contribuer, Raphaël Arnault a cherché à utiliser à fond les codes des supporters de football dans ses manifestations. S’il a un peu traîné au Vélodrome marseillais – du côté du virage Sud et des South Winners, sans jamais faire partie du groupe –, il reprend les airs scandés au mégaphone dans les tribunes ainsi que des techniques de mobilisations comme les clappings.

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    Le look de Raphaël Arnaud tranche avec l’image de « dangereux gauchiste » dépeinte par ses opposants. / Crédits : Patrick Gherdoussi

    Besancenot stan

    Avignon centre, 11h30. Le mistral souffle fort et l’équipe de campagne se bat pour que les dépliants ne s’envolent pas. Parmi les jeunes venus soutenir « Raph’ », certains viennent de la Jeune garde lyonnaise. « Il y aura deux putains de votes. C’est le racisme avec le RN ou c’est nous. Il n’y a pas d’autres solutions ! », claironne Raphaël Arnault. Son interlocuteur est déjà convaincu. « Je ne l’avais jamais vu mais je l’ai reconnu sur la photo », dit Youssef, plombier de 61 ans qui attend son tram. « Il est jeune, c’est bien. Les vieux, on ne va pas rester. » Plus loin, l’équipe fait la rencontre de Sarah, prof de français de 30 ans, qui distribue spontanément des tracts pour le candidat du NFP. « Je n’ai jamais fait campagne mais après les résultats du 30 juin, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose », détaille l’enseignante qui a toujours voté pour les écolos.

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    Le militant a opté pour une image plus « mainstream ». / Crédits : Patrick Gherdoussi

    C’est après des discussions avec la Jeune garde que les cadres de LFI ont jugé « opportun » de désigner Raphaël Arnault dans la circo provençale, explique le député insoumis Paul Vannier dans Libération. D’autant que l’antifa bien sapé n’en est pas à sa première campagne législative. En 2022, il s’est présenté dans la 2e circo du Rhône sous l’étiquette du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), avec la même suppléante, Mathilde Millat, adhérente de l’organisation de Philippe Poutou. Il se rapproche du parti trotskiste en sortant du lycée, pendant sa licence de sciences politiques à l’IUT Lumière Lyon 2. « Olivier Besancenot m’a beaucoup inspiré. C’était quelqu’un qui parlait bien et qui offrait une radicalité qui n’était pas de façade. Son but, ce n’était pas de plaire à une partie de la gauche mais d’avancer », se souvient l’ancien étudiant.

    L’autre reproche fait à Raphaël Arnault par ses opposants, notamment par la gauche locale avant son ralliement, est son parachutage par la chefferie parisienne de LFI. En guise de riposte, le Lyonnais tend son avant-bras où l’encre dessine une cigale dans une feuille de laurier. « J’ai un ancrage familial très fort ici », assure celui dont les grands-parents vivent dans le coin. Attaché à la Provence, il voudrait que la gauche se réapproprie la notion d’identité, accaparée par l’extrême droite. « La majorité des gens qui font vivre les cultures locales, des linguistes aux guides touristiques, sont de gauche. Ils n’ont pas la volonté d’exclure les autres identités, bien au contraire. » Pour lui, « ceux qui se prétendent identitaires ne connaissent pas la France et sont simplement des suprémacistes blancs ».

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    « J’ai un ancrage familial très fort à Avignon », assure celui dont les grands-parents vivent dans le coin. /

    Dans la région, les défenseurs d’une version de l’identité chère au RN sont en force. Depuis la dissolution décidée par Emmanuel Macron, pas moins de trois lieux ont été visés par l’extrême droite à Avignon. Une boulangerie où travaille un apprenti d’origine ivoirienne a été incendiée et ses murs maculés d’inscriptions racistes tandis que des croix celtiques sont apparues sur les murs d’un local LGBTQI+ et sur ceux du siège de la CGT. S’il est élu, Raphaël Arnault promet d’apporter son expertise dans la bataille contre l’extrême droite à l’Assemblée. « Ils ne me font pas peur. Malgré ce qu’on a dû affronter dans l’urgence, dans le stress et dans des situations parfois très violentes, on n’a jamais lâché », argumente-t-il. Zinedine, Lyonnais de 18 ans encarté à l’Union syndicale lycéenne, voit en Raphaël Arnault une « figure ». Pour le lycéen, qui tracte pour le candidat, « avoir un député antifasciste serait un symbole important en ce moment ».

    Article de Lina Rhrissi, photgographies de Patrick Gherdoussi.

    (1) [Edit du 06/07/23] Une erreur sur le nombre de Fiches S en France s’était glissée dans le papier.

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