La réponse policière et judiciaire au mouvement social des Gilets jaunes est un fait politique majeur. Rarement un mouvement social n’a été autant réprimé. Les chiffres officiels, forcément parcellaires, donnent le tournis : 3.830 blessés, 8.700 gardés à vue, 13.460 tirs de LBD 40 et 1.428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées explosives selon le ministère de l’Intérieur.
Dans ce documentaire inédit, StreetPress décrypte le tournant opéré dans la stratégie de maintien de l’ordre grâce aux témoignages de blessés, de militants, de sociologues, de journalistes, d’un avocat, d’un policier et d’un ancien ministre de l’Intérieur. Une politique de gestion des foules en gestation depuis près de 50 ans dans les quartiers populaires, les ZAD et aux abords des stades.
Ils ont participé au documentaire
L'affiche du documentaire. / Crédits : Yann Castanier / Thibault Lauras
Un film de Cléo Bertet, Matthieu Bidan et Mathieu Molard, avec la participation de (par ordre d’apparition) Vanessa Langard, Gilet jaune blessée, collectif des mutilés pour l’exemple – Pierre Douillard, doctorant en sociologie urbaine, auteur du livre L’arme à l’oeil – Adrien Verplancke, Gilet jaune – Cécile Amar, journaliste, L’Obs, co-auteure du livre Le peuple et le président – Youcef Brakni, professeur d’histoire géographie, comité Vérité et Justice pour Adama – Denis Jacob, Alternative Police CFDT – Marion Guémas, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture – Aurélien Restelli, doctorant en sociologie, spécialiste du maintien de l’ordre – Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur (PS) – Vitalia, Gilet jaune blessée, collectif des mutilés pour l’exemple – Camille Polloni, journaliste Police/Justice, Les Jours – Nicolas Krameyer, Amnesty International France – Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris.
Pour aller plus loin
Ce documentaire bénéficie du soutien de l’ACAT, une organisation de défense des droits humains reconnue d’utilité publique. Elle a été créée en 1974 pour lutter contre la torture et la peine de mort dans le monde. Elle exerce depuis 1978 en France une action de vigilance à l’égard de l’action des institutions sensibles que sont la police, la gendarmerie, la justice ou l’administration pénitentiaire. l’ACAT a publié en mars 2019 une première analyse détaillée sur la gestion des manifestations dites des « Gilets jaunes », avant la publication d’un rapport plus détaillé à l’automne 2019.
D’autres documents nous ont servis à construire ce documentaire, nous citons ici les principaux. Dans son rapport annuel d’activité, le Défenseur des droits évoque la période d’éclosion du mouvement des Gilets jaunes. Amnesty International a également publié une enquête pointant un usage excessif de la force lors des manifestations des Gilets jaunes. Les deux organisations ont demandé l’interdiction du LBD40. Ils rejoignent une position défendue par le collectif Désarmons-les, depuis sa création. Son site internet propose de nombreux documents sur les armes de la police et les blessés, il a été pour nous une source d’information inestimable.
Ce film s’appuie également sur les reportages et enquêtes de nombreux journaliste. Sur Mediapart, le journaliste indépendant David Dufresne compile depuis le début du mouvement des Gilets jaunes les blessés les violences policières. Il a très largement contribué à la visibilisation de cette question. Spécialiste des questions de maintien de l’ordre, il a en 2007 consacré un livre à ce sujet. Et en 2010, sur Owni révélé de nombreux documents relatifs au Flash-ball. Le Monde et Libération ont également consacré plusieurs articles intéressants aux violences policières pendant le mouvement des Gilets jaunes.
Alexandre Léchenet et Simon Gouin ont, pour le média indépendant BastaMag, analysé plus de 400 condamnations à des peines d’emprisonnement ferme ou avec sursis. Des données qui révèlent une partie de la face judiciaire, inédite, de la répression de ce mouvement. Autre source régulière de ce documentaire, sur ces questions, les nombreux articles de Camille Polloni, journaliste pour le site Les Jours.#
Le documentaire revient sur la généalogie du maintien de l’ordre des quartiers populaires, aux Zad en passant par les stades. Sur la question de l’état d’urgence et des Zad, vous trouverez de nombreux articles sur les sites Reporterre et Mediapart. Le Bondy Blog a, de son côté, consacré de nombreux sujets aux violences policières dans les quartiers populaires. Concernant les stades, laboratoires des nouvelles formes de maintien de l’ordre, vous pouvez lire l’enquête de Christophe-Cécil Garnier (qui a depuis rejoint StreetPress) et Frédéric Scarbonchi sur Slate.fr.
Cette recension des sources est loin d’être exhaustive. Nous ne saurions trop vous conseiller (en plus des sites cités ci-dessus) la couverture des mouvements sociaux par les médias indépendants Là-bas si j’y suis, Taranis News, Radio Parleur, Le Média, Lundi Matin.
Organiser des projections
Ce documentaire, nous souhaitons le partager le plus largement possible pour qu’il soit le point de départ de discussions et de débat. Dans cet esprit nous le mettons gratuitement à la disposition de tous ceux qui souhaiteraient organiser une projection-débat (collectifs, associations, cinémas…). Nous pouvons vous fournir le film dans un format adapté à une projection en salle ainsi que le matériel de communication (affiches, bannières…). Nous relayerons sur StreetPress et sur nos réseaux sociaux les différents événements. Si vous souhaitez organiser une projection, contactez-nous : projection@streetpress.com.
Dates :
25/06/2018 : Projection-débat en partenariat avec Rue89Strasbourg au Cinéma Star à Strasbourg (67). Plus d’informations bientôt.
20/05/2019 : Avant-première au Doc (Paris 19e) suivie d’une discussion avec les auteurs – Vanessa Langard et Vitalia, Gilets jaunes blessées, collectif des mutilés pour l’exemple – Youcef Brakni, professeur d’Histoire-Géographie, comité Vérité et Justice pour Adama – Marion Guémas, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture – Nicolas Krameyer, Amnesty International France.
Vitalia et Vanessa Langard lors de la projection. / Crédits : Yann Castanier
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