13 heures, Ménilmontant – « Précisez-moi ce que l’Etat a fait de bon ces 150 dernières années. Rien ! » Une sorcière invective une poignée de militants de Benoit Hamon, qui s’empressent de remballer leur matériel. Devant la station de métro, plusieurs centaines de personnes sont venues crier leur ras-le-bol des élections.
Fox the police ! / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
« Moi, je suis déguisé en filloniste », lâche un jeune, chemise rose et polo bleu sur les épaules.
Caor est venu avec des amis : lunettes rondes et manteau de fourrure synthétique, elle entend « dénoncer le ridicule des politiques en s’abaissant à leur niveau » :
« On porte des masques de renard. Parce que Fox the police. »
Un sacré diable / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Opération guillotine
Alors que la place se remplit et que certains picorent une assiette de pâtes à prix libre, quelques jeunes partent chercher la guillotine. Une jeune militante explique :
« Je n’ai dormi que deux heures pour qu’elle soit prête, on y a passé la nuit ! »
Après quelques détours pour éviter la police, présente en nombre, la guillotine débarque, sous les acclamations.
« Je n’ai dormi que deux heures pour qu’elle soit prête » / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Quelques minutes plus tard, des têtes de papier mâché arrivent au loin. Les 5 candidats aux élections sont amenés face au tribunal populaire qui applaudit. Une voix crie au loin :
« Pendez-les, qu’on en finisse ! »
Copie conforme / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Une urne géante, dénommée le « Char-lie » est installée à côté de la foule. Chacun vient voter. « Ici au moins, tout le monde peut voter, même plusieurs fois. Ça, c’est libertaire », rigole un jeune à la chevelure bouclée et à la veste de cuir délavée.
« Ici au moins, tout le monde peut voter, même plusieurs fois. Ca, c’est libertaire » / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Macron décapité
Soudain, le bourreau bat le rappel. La foule s’amasse autour de la guillotine. Il prend la parole sous les confettis. Emmanuel Macron est le premier à y passer.
Chacun son tour / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
La lame s’abaisse et une giclée de sirop de grenadine vient colorer le bitume.
Comme Louis XVI / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
La grenadine coule à flot / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Les manifestants jubilent et scandent :
« Tout le monde déteste les élections ! »
On se paye la tête de Fillon / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Une fois la besogne effectuée, les manifestants s’engagent Rue Oberkampf pour une petite manif’ sauvage. Les têtes de candidats se balancent sur des piques.
A peine quelques mètres parcourus et les CRS encerclent les joyeux lurons, très déçus de voir leur carnaval tomber à l’eau. Peu importe, le petit cortège est à la fête. Nouveau slogan :
« Il fait beau, il fait chaud, on veut des canons à eau ! »
Pour tromper l’ennui, certains entament un volleyball avec la tête de Marine Le Pen, sous le regard interloqué des habitants.
Petit volley improvisé / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Quelques jeunes commencent le dépouillement :
« Une voix pour personne. Une voix pour Coupat. Une voix pour Diam’s, génération nan nan. Une voix pour François Fishlaguons. »
C'est leur du dépouillement / Crédits : Pierre Gautheron / Hans Lucas
Finalement, le cortège est escorté jusqu’à République. Le carnaval finit par une dance maléfique autour de l’urne en feu.
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