A la Police Nationale, on fait preuve d’ingéniosité. Ce mercredi 1er février, en milieu d’après-midi, deux policiers de la BST, la brigade spécialisée de terrain, ont interpellé un dealer à la cité de la Bricarde, dans le 15e arrondissement de Marseille.
Sur lui, un kilo de cannabis et plusieurs centaines d’euros, précise la Direction Départemental de la Sûreté Publique. Les deux fonctionnaires étaient vêtus de qamis, de longues chemises traditionnels musulmanes. « Mediapart a dit que l’un d’entre eux portait un Jilbab, ce n’est pas vrai. C’était un qamis avec une capuche », tient à préciser le service presse quand StreetPress lui passe un coup de fil.
L’interpellation tourne sur Snapchat
La performance des deux agents n’est pas passée inaperçue. Un habitant de la cité a filmé les fonctionnaires en action. La petite séquence a d’abord été partagé sur SnapChat avant qu’un internaute, Salem, ne la partage sur son compte Twitter. Depuis elle a été partagée près de 2.000 fois. Sur le réseau, le jeune homme commente :
« Normal que les banlieusards se sentent stigmatisés quand la police utilise ce genre de procédés qui en disent long sur l’état des cités. »
Vidéo hallucinante montrant deux policiers déguisés en "musulmans" pour arrêter un jeune de Marseille, dans le quartier de La Bricarde. pic.twitter.com/XbxdotVMRR
— Salem (@Ibn_Sayyid) February 1, 2017
La police se déguise
A la DDSP, on ne comprend pas l’avalanche de commentaires indignés. « Je vous rappelle que c’est tout à fait légal », tient à préciser le service presse :
« On fait ça pour réaliser des interpellations sans qu’il y ait d’incident. Ce que vous ne voyez pas c’est qu’on a aussi interpellé un client et le trésorier du point de deal. »
Pour appréhender des suspects, les policiers de la BST, « une brigade particulièrement efficace dans le deal », font preuve de malice explique t-on à StreetPress :
« En fonction du positionnement du point de deal, on change de déguisements. Si jamais les policiers planquent à la plage, ils se mettent en maillot. »
Bleus de travail, tenues de sports… Les flics ne manquent pas d’inventivité pour s’approcher au plus près de l’infraction et faire un beau flag. Les déguisements sont achetés par les agents eux-mêmes ou récupérés auprès de proches. Pourquoi avoir choisi des qamis cette fois-ci ? Silence radio du côté de la DDSP. Contacté par StreetPress, un policier ironise :
« C’est parce qu’ils avaient déjà utilisé tous les autres déguisements. »
Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.
Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.
Je fais un don à partir de 1€Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.
Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.
Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.
Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.
Je donne
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER