Tribunal de Grande Instance Paris – Sur les coups de 9h30, ce 9 novembre, la 24e chambre du tribunal correctionnel de Paris est pleine à craquer. La grande famille des soutiens des réfugiés de Stalingrad garnit les bancs de la petite salle d’audience. Et pour cause, c’est aujourd’hui que Houssam et Aubépine, deux militants de la Chapelle Debout et du Collectif Parisien de Soutiens aux Réfugiés (CPSE), sont jugés pour avoir organisé une manif’ interdite le 6 août dernier.
Ce jour-là, plusieurs centaines de personnes se rassemblent au croisement de l’avenue de Flandres et du boulevard de la Villette, à deux pas du métro aérien. La petite troupe devait se rendre à République où un rassemblement, déposé en préfecture, était prévue. « Mais les manifestants ont été empêchés de s’y rendre par l’action illégale des forces de police » s’insurge Maître Dominique Tricaud, l’un des deux avocats des militants. Il dénonce une accusation qui se mord la queue :
« Les policiers les ont “nassés” et ont créé un rassemblement dont ils sont les seuls responsables. »
Crêpage de chignons au tribunal
Si, sur le papier l’affaire semble être pliée, à la barre c’est une autre paire de manches. Deux témoins doivent être entendus dans l’affaire : un réalisateur présent lors de la manif et Eric Coquerel, membre du Parti de Gauche et conseiller régional d’Ile de France. Ce dernier n’était pas à la manif mais il souhaite apporter son soutien aux deux militants.
Et c’est là où le bât blesse. La présidente refuse de le laisser parler. « C’est le tribunal qui décide » pose t-elle face aux invectives des deux avocats. Après suspension de séance, le tribunal refuse définitivement d’entendre Monsieur Coquerel. Les deux avocats se retirent, avec leurs clients et leurs soutiens, et promettent de faire appel de cette décision. Dans la salle des pas perdus Maître Cotta opine :
« Le tribunal ne s’attendait pas à ce que l’affaire prenne une telle ampleur. Les juges ont paniqué ».
Relaxés en catimini
Quelques heures plus tard, Surprise ! Houssam et Aubépine sont finalement acquittés. La présidente a décidé de les juger en catimini, sans que leurs avocats, ni eux ne soient prévenus. C’est un ami resté au tribunal toute l’après-midi qui leur apporte la bonne nouvelle. « Je pense qu’ils ont eu les jetons », ironise Maître Tricaud quand on lui passe un coup de fil.
Houssam et Aubépine ne comptent pas en rester là. Sur Facebook, le premier promet de déposer plainte :
« On ne pardonnera ni la GAV, ni les insultes racistes »
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