Guyancourt (78) – Devant l’entrée du Technocentre Renault ce mardi 19 avril, un jeune militant de Nuit Debout, prend la parole. Cheveux ébouriffés, veste en jean sur le dos, il lit le tract distribué aux salariés, de façon théâtrale :
« Il faut bloquer leur économie ! Leurs transports, leurs usines, leurs enseignes, toutes leurs entreprises ! Elles sont entre nos mains, en notre pouvoir. »
Puis un salarié de Renault, tout sourire, prend le mégaphone :
« Je vous remercie au nom de Sud et de tous les salariés de ce que avez fait pour réveiller Renault »
Un bon paquet de tract sous le bras / Crédits : Tomas Statius
La Story
Mardi au petit matin, une centaine de militants est venue rendre visite aux salariés de Renault, tracts et banderoles bariolées sous le bras. S’ils sont là, c’est qu’au Technocentrede Guyancourt un prestataire de Renault a été mis à pied début avril pour avoir voulu organiser une projection de Merci Patron. Nuit Debout est venue faire un peu de grabuge sous les fenêtres de la direction.
« Quand on a entendu l’histoire de ce mec on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose » , commente Thomas, un deboutiste de 30 ans. Devant l’une des entrées du Technocentre, le jeune mec aux petites lunettes rondes balance la chanson Merci Patron, le tube des Charlots, sur une mini-sono tout en distribuant des tracts. « C’est de circonstance », rigole t-il.
Vous reprendrez bien un peu de Nuit Debout ? / Crédits : Tomas Statius
Convergence des luttes
Cela fait 2 semaines que Thomas et la commission Grève Générale préparent l’action. Le jeune metteur en scène rembobine :
« Dès la création du comité Grève Générale, l’idée de cette action a été évoquée. On a contacté plusieurs syndicalistes. Des membres de Sud et des retraités sont finalement venus nous rencontrer à République. »
Pour l’occasion, les Deboutistes ont ratissé large. L’action a même été présentée lors de l’AG des intermittents du spectacle au théâtre du Châtelet, lundi 18 avril. Hier matin à République, l’orga’ était bien rôdée. Un rendez-vous à 6h sur la place, puis une rencontre avec les syndicalistes de Sud, venus les attendre à la gare de Versailles-Chantiers. Sur le chemin retour, l’optimisme est de mise et on planifie déjà les prochaines actions. Le but : conquérir le monde ouvrier. Ce jeune étudiant en socio s’extasie même : « Quand t’y penses, c’est un truc de ouf qu’on est en train de faire. » Certains militants, plus aguerris, ronchonnent tout de même :
« Ce matin on a quand même beaucoup vu de cols blancs »
La jeune fille à la pancarte / Crédits : Tomas Statius
On est heureux comme des fous ! / Crédits : Tomas Statius
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