Paris 20e – « Le mur a explosé », raconte à StreetPress le fondateur de la Miroiterie. Dimanche aux alentours de 20h30, le groupe hardcore suédois Doberman Cult jouait devant quelques dizaines de personnes à l’intérieur, quand un pan de mur s’est effondré dans la cour du 88, rue de Ménilmontant. Alex, la trentaine et peintre en résidence depuis 10 ans, raconte :
« J’étais en train de travailler à l’intérieur, il y a eu un bruit énorme »
Sur les trois personnes blessées, une était encore ce mardi matin en observation, a confirmé à StreetPress l’hôpital Tenon. Conduit aux urgences, l’homme âgé de 30 ans avait été coincé pendant un quart d’heure sous les gravats et les câbles électriques.
Arbre dangereux Après l’incident, c’est la police qui a procédé à l’évacuation du lieu. Sur place le lendemain, les résidents déblayaient dans la poussière. On reconnaît que l’état du « squart » inquiétait de plus en plus les habitués, certains jugeant même que le lieu devait être abandonné en raison des conditions de sécurité précaires.
Des tensions avaient vu le jour entre les fidèles et ceux qui militaient pour une fermeture. Croisés aux abords de la Miroiterie, ces derniers ne souhaitaient pas commenter l’événement. À l’inverse, pour les artistes résidents, pas question de partir tant que l’expulsion n’aura pas lieu, d’autant que le squat héberge aussi des précaires sans-abris.
La première expertise réalisée par l’architecte de la préfecture de police a eu lieu. L’arbre responsable de la chute du mur appartiendrait à la Maroquinerie, la salle voisine, rue Boyer.
Costard Un tribunal devait statuer ce mardi 22 avril sur l’expulsion de la quinzaine de résidents de la Miroiterie, déjà sous le coup d’un avis expirant le 11 mai prochain. Le dernier d’une longue série débutée lors du rachat des différents lots par la société Thorel il y a 5 ans. Jointe par StreetPress la préfecture de police n’a pas souhaité commenter l’incident.
Michel KTU, le fondateur du « squart » autogéré espère que les échanges entamés avec la mairie aboutiront. Michel, yeux bleus rougis par la fatigue et barbe rousse de 3 jours, rappelle que la mairie du 20e avait plaidé en 2010 pour la sauvegarde du spot alternatif.
Si l’expulsion des résidents se concrétisait, la Miroiterie pourrait se reconvertir en squat conventionné, mais pour Michel KTU :
« Pas question d’avoir quelqu’un en costard qui nous indique quoi faire chaque matin ».
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