14 h 25: Arrivée au 10, rue de Solferino aux deux grilles grandes ouvertes. Découverte du café du PS, désertique.
14 h 26: Pas de serveur en vue, juste un agent et une hôtesse d’accueil. Pas de menu, juste un tableau indiquant café, thé et chocolat à 1 €.
14 h 27: Direction la terrasse, soit 6 tables ornées de chaises roses et vertes fashion dans la cour pavée. Et une immense solitude.
14 h 31: « C’est un rouage de la démocratie » ce café ouvert à tous, selon la sophistiquée directrice de la région Ile-de-France et accessoirement directrice de la communication du PS, venue faire sa pause. « C’est une excellente idée d’avoir un lieu ouvert » assure-t-elle avant d’admettre qu‘ « il n’y a personne…» Mais « c’est normal, il fait chaud ! », lance-t-elle rouge à lèvres pétant et coiffure impeccable.
14 h 44: Passants et automobilistes se tordent le cou de curiosité devant les grilles imposantes du parti sans pour autant oser y entrer. Normal, aucune indication ne précise la présence d’un café.
La Check-list :
Parité: un homme, une femme. OK
Non-cumul des mandats: Hotesse d’accueil/serveuse, directrice région IDF/directrice com. A REVOIR
Démocratisation du prix des boissons: 1€ le café, 1,50€ le coca. OK.
Ouverture: Il faut prévenir avant de venir boire un verre quand on est journaliste. A REVOIR
15 h 12: « Ca fait du bien », sourit Pierre, jeune militant au MJS aux polo et lunettes chics. « Avant, le parti était vieux, inadapté, décalé avec les gens. Ils avaient l’impression qu’on les méprisait. Avec la rénovation du PS, les leaders reviennent dans la rue avec nous pour manifester ».
15 h 13: Un passant aux vêtements débraillés nous lance de loin un « vous avez du feu ?! », en se gardant bien de ne pas dépasser les immenses grilles. L’ouverture se fait attendre…
15 h 14: « Les partis politiques emprisonnent le pouvoir. Les élites s’auto-reproduisent. Les primaires renverseront tout ça », poursuit une autre militante socialiste. « Si on était aussi peu nombreux à voter, c’est parce qu’on a confiance en cette rénovation », explique-t-elle à propos des 34 % de participation au dernier vote.
16 h 23: Martine Aubry traverse la cour, lunettes sur le nez. Pas le temps pour un café.
16 h 36: « Peu de gens ont idée de ce que la rénovation du PS va changer dans la gauche », estime Mickaël, au polo toujours de rigueur. Il m’affirme que le café « est bondé entre 12 et 14 h » … de permanents.
16 h 41: J’ai été dénoncée. La responsable du service de presse du parti débarque à toute vitesse dans la cour en me demandant, sourire oblige, mon autorisation pour venir boire mon thé en tant que journaliste. Et de conclure, toujours avec diplomatie : « la prochaine fois, prévenez-nous ».
“- Il n’y a personne… mais c’est normal!”, la directrice de communication du PS.
Source: Lisa Serero | StreetPress
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