1 L’extrait vidéo :
2 Le podcast de l’émission :
3 Les extraits de l’interview :
12 universités françaises sont en déficit en 2012. Est-ce que ça n’est pas l’envers de la médaille de la réforme de l’autonomie des universités?
Rappelez-moi un truc : L’Etat est en déficit depuis combien de temps ? Que ce soit l’Etat qui gère ou l’université qui gère, pardonnez-moi de vous dire que c’est exactement la même chose en terme de déficits, ça n’a rien changé ! Si ce n’est que maintenant on sait que telle université va être en déficit et que telle autre va pouvoir bien gérer son budget et on va pouvoir orienter notre appui technique et financier vers les établissements qui seront en déficit. Ce sera une façon de gérer beaucoup plus efficace.
Parce qu’hier, comme personne ne savait qui était responsable de quoi ni qui était en déficit et de combien, personne ne faisait l’ombre du début d’un effort. Au moins maintenant, on sait les choses, on peut les mesurer et on sera me semble-t-il plus efficace pour résoudre les problèmes !
(…) Avec l’autonomie on peut maintenant avoir une vraie visibilité budgétaire d’établissements universitaires qui peuvent effectivement se gérer. C’est me semble-t-il un progrès considérable. Et je pense que c’est un énorme progrès, parce que pour que le gouvernement actuel ne revienne pas sur l’autonomie, alors qu’ils sont à peu près revenus sur tout ce que nous avions fait, c’est que vraiment c’était une bonne réforme !
La question de l’autonomie pose aussi la question des personnels administratifs qui disent « Nous on ne sait pas faire, aller chercher de l’argent chez les privés pour nos labos on ne sait pas faire… »
J’avais été rapporteur à l’Assemblée nationale du texte de loi sur l’autonomie des universités. L’un des sujets que nous avions pointés à l’époque – et Valérie Pécresse en était tout à fait consciente, était les ressources humaines pour gérer cette autonomie. Quand vous sortez de dizaines d’années de gestion faites par le ministère et que vous transférez la gestion à des établissements, ces établissements ne sont pas outillés en ressources humaines pour gérer ces autonomies. Et donc oui, il y a un apprentissage à faire.
Il y a un apprentissage du management, comme d’une boîte, qui est à faire au sein de nos universités. Et elles doivent recruter, former, des spécialistes de gestion financière, de contrôle de gestion, de gestion des ressources humaines, de fund raising. C’est un métier nouveau pour nos universités. Elles doivent l’apprendre, parce que la tradition française, c’est « je me tourne vers les pouvoirs publics, qu’ils soient locaux ou l’Etat pour avoir plus de financements ». Et bien peut-être que maintenant, il va falloir se tourner vers d’autres institutions, le privé par exemple, pour faire des partenariats de recherche, des partenariats de formation, avec des entreprises qui pourront financer l’université.
L’université française, est celle qui est la moins financée par le privé et la plus dépendante des financements de l’Etat. Là aussi, il y a des évolutions à faire, pour qu’on puisse diversifier les sources de financement de nos universités.
Le projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche prévoit un rapprochement des classes prépas et de l’université. Vous y êtes favorable?
Oui. L’université française n’est pas au coeur de notre enseignement supérieur. Nous ne formons pas au sein de nos universités l’élite française, ce sont les grandes écoles et donc le passage par les classes prépas [qui le font]. Et puis les centres de recherche restent à l’extérieur des universités, même si on a 80 unités mixtes de recherche (UMR) entre les grands labos et les universités. Donc oui, l’intégration des classes préparatoires au sein des universités est une très bonne chose pour rapprocher les deux mondes.
Avant, personne ne faisait l’ombre du début d’un effort
Il va falloir se tourner vers d’autres institutions, le privé par exemple
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