1 Les faits
La fin du monde est programmée à 11h12 vendredi 21 décembre, très précisément – pile au moment du solstice d’hiver. Et si le monde entier frémit (n’ayons pas peur des mots), c’est parce l’on suppose que le calendrier maya prédit cette fin du monde. Même si la Nasa n’est pas d’accord, mais, entre nous, mieux vaut croire les mayas que la Nasa. Bref, si vous êtes tous morts samedi matin, impossible de nous faire un procès pour non-assistance à personne en danger : on vous aura prévenus.
2 Le contexte
À deux jours de l’apocalypse, il est temps de se bouger si on veut laisser une trace dans l’univers. Le livre que vous rêvez d’écrire, c’est maintenant. La peinture exposée au Louvre, c’est maintenant. Devenir président-de-la-République-ce-sera-un-peu-compliqué-mais-pourquoi-pas, c’est maintenant. Bref, tout est maintenant ou jamais (rire machiavélique).
Pour les députés, c’est pareil. La dernière chance d’associer une loi à leur nom, la dernière chance d’avoir une idée lumineuse. Une loi pour la postérité, la larme à l’œil. Mais, au vu de leurs réponses, c’est pas gagné gagné.
3 La question de StreetPress
Quelle loi voulez-vous faire adopter avant la fin du monde ?
Ben, trois jours avant la fin du monde, ça sert à rien, hein
Moi je ferai une grande loi sur la laïcité
4 Les réponses des députés
Ceux qui veulent voter des lois imaginaires
Yves Jégo – UDI – Seine-et-Marne : « Une loi pour interdire la fin du monde.»
Yves Albarello – UMP – Seine-et-Marne : « Attendez, je suis pas du tout au courant que c’est la fin du monde. »
Guillaume Larrivé – UMP – Yonne : « La loi la plus raisonnable serait une loi qui garantirait à chacun une forme d’éternité. Ce serait adapté au thème de la fin du monde. »
Valérie Boyer – UMP – Bouches-du-Rhône : « Ben, trois jours avant la fin du monde, ça sert à rien, hein, je pense que l’urgence, c’est de voir nos familles. »
Roger-Gérard Schwartzenberg – PS – Val-de-Marne : « On a le temps de faire des tas de trucs, mais pas des lois, et faire des lois n’est peut-être pas l’essentiel, c’est peace and love, et love tout court. »
Laurent Furst – UMP – Bas-Rhin : « Une loi qui imposerait le sourire à tout le monde. Vous savez quoi ? On va adopter une loi pour décaler la fin du monde. »
Jean-Christophe Fromantin – UDI – Hauts-de-Seine : « Celle qui proposerait comment reconstruire le monde. »
Brigitte Bourguignon – PS – Pas-de-Calais : « De faire la fête tous ensemble, parce qu’apparemment, les gens savent pas [comment faire]. »
Ceux qui déconnent pas
Philippe Baumel – PS – Saône-et-Loire : « Une grande réforme fiscale, redistributive. »
Nicolas Dupont-Aignan – DVD – Essonne : « Sortir de l’euro, retrouver notre liberté monétaire »
Marc-Philippe Daubresse – UMP – Nord : « Une loi Borloo 2 de cohésion sociale dans lequel on remettrait en synergie l’emploi, le logement […] C’est facile, on l’a fait nous en 2004-2005. »
Olivier Faure – PS – Seine-et-Marne : « Moi je ferai une grande loi sur la laïcité, parce que je pense que c’est le principe cardinal qui permet aux hommes et aux femmes de vivre ensemble. »
Ceux qui en font un cas personnel
Olivier Falorni – PS – Charente-Maritime : « Je me suis tant battu pour devenir député, pour ne l’être que 6 mois finalement, c’est triste. »
Thierry Solère – UMP – Hauts-de-Seine : « Qu’on arrête à l’UMP de se taper dessus. Faut presque faire une loi pour ça. »
Sortir de l’euro, retrouver notre liberté monétaire
Je me suis tant battu pour devenir député, pour ne l’être que 6 mois finalement, c’est triste
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