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    23/11/2012

    Parce qu'il n'y a pas que Ray sourcils pour tailler Samir Nasri

    10 autobiographies de footeux à avoir sur sa table de chevet

    Par Seghir Lazri

    Une autobiographie de footeux, c'est souvent l'occasion de régler ses comptes en public. Qui a dit, « William Gallas était une vraie truffe à l'école » ? En même temps, on aurait été étonné du contraire…

    L’autobiographie la plus SOS amitiés

    Le titre : La Parole est à la défense, du romancier William Gallas, 2008.

    Ce qu’on a retenu : Williams Gallas, ancien international français évoque dans son bouquin son passage au club d’Arsenal et ses rapports difficiles avec un autre international français, Samir Nasri.

    La punchline Pascal, le grand frère : « Comment tu me parles ? Pour qui tu te prends ? T’as que vingt ans, je ne suis pas ton ami », aurait dit Gallas Réplique de Nasri : « Moi non plus, je ne suis pas ton ami ! »

    Conséquences : Gallas dégage d’Arsenal pour le club rival de Tottenham.


    [Vidéo]Nasri/Gallas, l’amour toujours

    L’autobiographie, la plus incroyable !

    Le titre : Vous n’allez pas me croire, de l’encyclopédiste Jérôme Rothen, 2008.

    Ce qu’on a retenu : Le Gaucher du 9-2, acteur majeur de l’épopée de l’AS Monaco en Ligue des champions, profite de son autoportrait littéraire pour casser le mythe Zinédine Zidane et propager le fantasme du footballeur crétin avec l’exemple de William Gallas.

    Deux punchlines pour le prix d’une :

    > « Zinédine s’arrête à côté de moi, se penche et me lance : “Relève-toi, fils de pute.” […] Sur le coup, je me dis que ces mots lui sont sortis de la bouche par réflexe. Qu’il s’excusera, c’est sûr, à la fin du match, de les avoir prononcés. Mais non ! Il ne s’excuse pas ! Je ne comprends pas. Pourquoi tant de haine ? Je ne m’attendais vraiment pas à ça de la part du joueur que j’admire le plus au monde. »

    > « Je pense que William Gallas ne m’en voudra pas si je raconte qu’il appartenait à la catégorie des vrais cancres, incrustés au fond de la salle, loin du tableau noir. En fait, à l’école, William était une vraie truffe. »

    Conséquences : Zizou l’a appelé, et Rothen s’est fait tout petit. Quant à William Gallas, la réponse s’est faite sur le plateau du Grand Journal, où le défenseur s’est adonné… à la récitation du poème Le Cancre de Jacques Prévert.

    Zinédine s’arrête à côté de moi, se penche et me lance : “Relève-toi, fils de pute.”


    Pourquoi tant de haine ?

    L’autobiographie, la plus Hulk !

    Le titre : Vert de rage, de l’académicien Jean-Michel Larqué, 2010

    Ce qu’on a retenu : Jean-Mimi n’hésite pas à employer la même aisance qu’il avait pour mettre des pralines pour allumer Raymond Domenech.

    La punchline bad teacher : « Il donne l’impression de n’avoir aucune logique dans son travail. Ce qui m’attriste, c’est qu’on ne parle jamais de foot avec lui. Quand on lui demande : ‘‘Comment allez-vous jouer ce soir ?’‘ et qu’il répond : ‘‘On va jouer en bleu et à onze’‘, il se fout de la gueule du monde ! Sur le terrain, nous avons joué l’un contre l’autre et il ne m’a jamais impressionné. Je l’ai eu comme instructeur pour mon diplôme d’entraîneur professionnel et il n’y avait rien dans ses cours. Pour l’avoir vérifié et vécu, je peux mettre en doute ses capacités à parler football. La seule chose que je l’ai vu faire, c’est humilier les gens »

    Conséquences : « Je ne vais pas répondre à des vieux aigris qui trouvent le mal partout et qui critiquent systématiquement sans jamais avoir prouvé quoi que ce soit. Certains ont essayé, ils ont été trois mois entraîneur. Ils sont redevenus consultants. C’était mieux. Tant pis pour eux s’ils finissent vieux rabougris » dixit Raymond Domenech, dans Télégramme de Brest. Bon d’accord, c’était avant la parution du bouquin, mais ça compte quand même…

    Je peux mettre en doute les capacités de Domenech à parler football


    [Son]Il n’y a pas qu’avec Domenech que Larqué se clash’

    L’aubiographie, la plus space

    Le titre : My Liverpool Story, du philosophe Steven Gerrard, 2012.

    Ce qu’on a retenu : Légende vivante d’Anfield, Steven Gerrard qui bastonne des DJ parce qu’ils ne passent pas du Phil Collins, et qui figure dans les tous les top 10 des plus beaux buts existant sur YouTube, revient dans son ouvrage sur un certain El-Hadji Diouf.

    La punchline de l’espace : « El-Hadji Diouf ne pensait qu’à lui et se foutait de l’histoire de Liverpool. Il se prenait pour le meilleur joueur du monde alors qu’il en était à des années-lumière. »

    Conséquences : El-Hadji Diouf, écouta et répondit : « J’ai été dans les 100 meilleurs joueurs du siècle pour Pelé. Pas Gerrard. » Dès lors, Steven partit regarder sur Wikipédia et capitula.

    El-Hadji Diouf se prenait pour le meilleur joueur du monde alors qu’il en était à des années-lumière

    L’autobiographie, la plus space volume 2

    Le titre : Carra : My autobiography, du poète Jamie Carragher, 2009

    Ce qu’on a retenu : Comme Steven Gerrard, c’est un international anglais ; comme Steven Gerrard, il n’a connu que le club de Liverpool ; comme Steven Gerrard, il se fait un réel plaisir d’allumer l’international Sénégalais El-Hadji Diouf.

    La punchline du grand méchant Loup : « Il fait encore frémir de peur les supporters de Liverpool »

    Conséquences : Dans les colonnes du Sun, l’international sénégalais répondit : « Carragher aime beaucoup parler mais il ne vend pas de papier, ni de maillots. Il était jaloux de moi. » Et la jalousie est un vilain défaut.


    [Vidéo]El-Hadji en mode MTV Cribbs

    L’autobiographie, la plus fast and furious

    Le titre : Moi, Zlatan Ibrahimovic, de l’essayiste Zlatan Ibrahimovic, 2012.

    Ce qu’on a retenu : Zlatan Ibrahimovic est footballeur suédois occupant actuellement environ 99% de l’actualité footballistique en France. Son autobiographie s’est vendue à plus de 500 000 exemplaires en Suède, au point de devenir sujet à d’éventuels prix littéraires. Intitulé adroitement « Moi, Zlatan Ibrahimovic », le joueur du PSG ne tergiverse pas à évoquer ses relations tendues avec l’ancien coach du FC Barcelone, Pep Guardiola, tout en usant d’un certain sens de la métaphore.

    La punchline need for speed : « Quand Messi a commencé à l’ouvrir et a demandé à avoir un autre rôle sur le terrain, Guardiola l’a suivi. Il a préféré se contenter de Messi sans même daigner me regarder. Je lui ai dit que j’étais une Ferrari et qu’il me conduisait comme une Fiat. »

    Conséquences : Comme l’attaquant suédois ne fait pas exclusivement que dans la métaphore, il interpellera plus tard le Pep : « Tu n’as pas de couilles, tu te chies dessus devant Mourinho ! »

    Je lui ai dit que j’étais une Ferrari et qu’il me conduisait comme une Fiat

    L’autobiographie, la plus belle, belle, belle comme le jour

    Le titre : My Decade in Premier League, du penseur Wayne Rooney, 2012.

    Ce qu’on a retenu : Idéal-type de l’attaquant anglais – puissant, bonne frappe de balle, problème récurrent au genou – Wayne Rooney, joueur de Manchester United décide de faire paraître une troisième autobiographie. Du coup pour vendre le produit, le diable rouge décide de parler des autres et surtout d’un autre…

    La punchline miroir magique : « Dans le Spa d’Old Trafford, il y avait un grand miroir. Il ne pouvait pas passer devant sans s’admirer dedans ! Dans le tunnel qui donne accès au terrain, il y a aussi quelques glaces et Cristiano s’arrêtait toujours quelques minutes pour s’y regarder ».

    Conséquences : Wayne est passé, lui aussi, devant ce même miroir et a décidé de se faire des implants.

    Dans le tunnel qui donne accès au terrain, il y a aussi quelques glaces et Cristiano s’arrêtait toujours quelques minutes pour s’y regarder

    L’autobiographie, la plus : « Cours Forrest, cours ! »

    Le titre : Les canards ne savent pas tacler, du dramaturge Robert Pirès, 2011.

    Ce qu’on a retenu : Robert Pirès AKA le P des « PP flingueurs » (époque FC Metz 98), celui qui devait « muscler son jeu » selon Aimé Jacquet, a connu une carrière riche et intense. Et c’est avec beaucoup d’autodérision qu’il revient sur son apprentissage du football et sur carrière, dans une autobiographie oscillant entre Marcel Proust et le scénario de Forrest Gump.

    La punchline boite de chocolats : « Bien sûr, il y a beaucoup de blacks dans le foot et les amitiés métissées n’ont rien d’extraordinaire. Mais dans la génération d’Espoirs que je découvre, il y a aussi pas mal de blancs-becs comme moi : Florian Maurice, Vincent Candela, Tony Vairelles, Lionel Letizi, Jérôme Bonnissel… Certains deviennent aussi de bons potes, mais le feeling instantané, c’est avec les blacks que je l’ai. Je découvre que je suis un « bounty à l’envers » : noir dedans et blanc à l’extérieur. »

    Et plus loin : Comme il est touchant notre petit Robert, on ne résiste pas à partager avec vous ce 2e passage toujours très Forrest Gump : « Mon rêve était bien loin de la Coupe du Monde. Je me disais, ce serait déjàÌ€ miraculeux de trouver ma place dans une équipe. D’être accepté par les non-palmipèdes. J’aspirais à la normalité́, pas à la gloire. Pendant que certains gamins footballeurs rêvaient de millions, je m’entraînais à courir les pieds en ligne. Il m’arrivait, en plein sprint, de perdre de vue le ballon pour jeter un coup d’œil aux pointes de mes chaussures. À chaque fois, j’étais déçu : comme les aiguilles d’une montre, elles persistaient à marquer 10h10. Il n’y avait rien à faire : je louchais des pieds. »

    Le feeling instantané, c’est avec les blacks que je l’ai. Je découvre que je suis un « bounty à l’envers »


    Même les peluches de Bobby sont black

    L’autobiographie, la plus à gauche

    Le titre : A Fleur de peau, du vaudevilliste Emmanuel Petit, 2008.

    Ce qu’on a retenu : Héros de la coupe du monde 1998, Emmanuel Petit fut un joueur clé du dispositif d’Aimé Jacquet. Atypique et toujours en décalage par rapports aux joueurs de son temps (abordant queue de cheval alors que l’esthétisme capillaire dominant était à la boule à zéro, façon Fabien Barthez), « Manu » se livre dans son autobiographie, à une critique du grand Capital en évoquant ses relations avec Zinédine Zidane.

    La punchline lutte prolétarienne : « Pour Zidane, on est différents, on n’a rien à se dire. On ne peut pas prétendre aider ceux qui en ont besoin de tout en servant la cause des grands patrons qui réalisent des bénéfices record sans les redistribuer. »

    Conséquences : La réponse « technique de com’ » de Zinédine Zidane, dans le journal L’Equipe du 5 décembre 2008 : « Ce qui me dérange, c’est que tout ça soit pour vendre des livres. Combien de fois j’ai croisé Rothen ou Petit depuis que j’ai arrêté ? Si tu es honnête, franc et loyal, tu viens et tu me dis les choses les yeux dans les yeux. Là, tu balances parce que Zidane ça fait vendre. »


    [Chanson]Manu Petit a aussi fait un moceau avec Sophie Thalmann

    L’autobiographie la plus gender studies

    Le titre : Du quartier aux étoiles : le Safari d’un footballeur, du logographe Louis Saha, 2012.

    Ce qu’on a retenu : Plus British des joueurs français, Louis Saha fait partie de cette génération dorée des Henry, Anelka ou encore Trezeguet. Néanmoins ses blessures à répétition ont entaché son parcours professionnel et entravé sa carrière internationale. C’est à travers une autobiographie parut en 2012, que « p’tit Louis », revient sur son parcours et l’ascension sociale fulgurante qu’il a pu connaître. Relatant les bienfaits d’une carrière de champions, et ses dangers, Louis Saha n’hésite pas à parler des sujets tabous dans le monde du ballon rond.

    La punchline île de la tentation « Les footballeurs ne sont pas tous les mêmes. Le bling-bling, le sexe, les grosses voitures… tout ça est présent. (…) Mais il faut être franc : les femmes restent la plus grande des tentations. Pour un jeune joueur, c’est même le talon d’Achille »

    Et plus loin : Après avoir abordé le thème de l’hétérosexualité, Louis d’Angleterre aborde ensuite l’homosexualité : « J’avoue que je serais confronté à une situation délicate dans un vestiaire si un coming out s’y produisait. Peut-être me faudrait-il un temps d’adaptation pour redevenir naturel et franc dans mes blagues de vestiaires. Ou j’opterais pour une prise de distance… »

    bqhidden. Si un coming out s’y produisait dans le vestiaire, peut-être me faudrait-il un temps d’adaptation pour redevenir naturel et franc

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