Tournan-en-Brie, la ville qui marie les silex à Disneyland, à seulement 40 minutes de Paris ! Ça vous plaît ? Dégustez ce guide touristique avec délectation.
L’Histoire : comprendre les origines de la ville de Tournan, c’est un peu comme comprendre la vie du Christ, il y a bien des éléments historiques mais personne n’est vraiment sûr. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’ici c’est vieux, très vieux. Les autochtones parlent de « préhistoire, de silex et tout ça ». La légende veut même que Johnny Hallyday soit venu chanter ici, du temps où il était encore valide et content d’être Français. C’est vous dire si c’est vieux.
Le climat : le climat est assez similaire au climat de la région parisienne, c’est-à-dire déplorable neuf mois sur douze. Mais vous n’êtes de toute façon pas là pour faire bronzette, amis touristes.
La culture : Situé à 19 km de la plus sympathique des fabriques pour gros de l’hexagone (j’ai nommé Disneyland Paris), Tournan a peu d’attractions touristiques reconnues. Pour preuve, la réaction face aux autoproclamés touristes que nous sommes à la mairie de cette sympathique bourgade : grosse marrade généralisée. Mais qu’importe, si le tourisme se résume à une masse de bienheureux en parka jaune affublés d’oreilles de mickey, il m’incombe à moi, jeune journaliste rongée par l’ambition, d’être une pionnière en matière de tourisme underground en Seine et Marne. Tremble, Marne La Vallée, Tournan-en-Brie est dans la place ! Ah oui, sinon, il y a quelques bouts de pont-levis moyenâgeux et une église style fin du monde (la statue devant l’église se fait hara kiri avec un sabre, c’est vraiment la joie). Passons.
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div(border). Comment se rendre à Tournan
Départ de Gare du nord, munissez-vous d’un ticket de 12,85 euros (le rêve n’est pas gratuit). Trajet : environ 40 minutes
Où s’en jeter une petite : chez Toto, THE place to be
Lorsqu’on fait du tourisme, on se sent toujours obligé de se faire le musée du lacet de chaussures ou du tourneur-fraiseur du coin. C’est une sorte de mea culpa traditionnel, de torture morale que nous nous sommes tous infligés un jour pour pouvoir ensuite… aller boire un coup. À Tournan, aucune collection de sabots en bois, passez directement par la case buvette ! Pour cela, pas de tergiversations, notre guide (votre bible désormais) ne vous indique qu’un nom : Chez Toto, THE place to be. Son propriétaire, très sympa, est aussi l’entraîneur de l’équipe de rugby du coin, le guide touristique local et la mascotte de la ville. Les habitués sont formels :
« Toto il sait tout sur Tournan en Brie, il est là depuis toujours. »
Amies lectrices, je tiens à préciser que ce lieu de perdition sent bon la testostérone, entendez que le male y règne sans partage et que votre entrée ne passera pas inaperçue.
Budget : entre 2 et 5 euros environ (vous pouvez même ramener votre casse-croute)
Le plus : Guismo, le chien du café, qui vous apportera plus d’amour que nécessaire.
Toto himself
Où acheter une poule : la ferme de pépère
L’un des dilemmes de chaque retour de vacances consiste à trouver des souvenirs à la fois originaux, personnels et typiques de la région. Vous finissez donc par acheter, dans la précipitation du départ, quelques porte-clés ouvre-bouteille qui vous paraissaient sur le moment d’une esthétique irréprochable. Une fois revenus chez vous (et à vous), vous réalisez avec horreur toute l’immensité de votre mauvais goût et enfouissez vos présents « made in china » au fond d’un carton. Pour se prémunir de ce genre de bad trip post-vacances, rendez-vous à « la ferme de Pépère » pour trouver le souvenir à plumes ou à poils qui ravira petits et grands : lapins, hamsters et poules d’ornements sont à vendre. Sachant que ces objets de déco sont tous vendus vivants.
Sur place, oubliez l’odeur à la limite du supportable (200 animaux dans une toute petite exploitation, ça pique) pour vous concentrer sur la gentillesse du monsieur qui a conçu ce lieu « pour faire plaisir aux enfants ». Enfin, les prix sont imbattables puisque vous pourrez dégoter une poule naine ou un pigeon pour la modique somme de dix euros.
Budget : 3 euros l’entrée, 10 euros la poule.
Le plus : vous revenez avec un look de baroudeuse (couverte de boue et de fiente) qu’Adriana vous enviera.
- Des bottes en caoutchouc
- un chien (modèle libre)
- des genouillères (si votre chien est un rottweiler)
-une boite de spasfon pour faire passer les plateaux de fromages à répétition
- une cage à poule
Prévoyez, comme budget week-end, entre 40 et 100 euros
Où envoyer son « toutou à sa mémère » ?
Le moment des départs en villégiature est souvent source d’angoisse pour l’association « 30 millions d’amis » qui ne cesse de vous haranguer avec des affiches montrant des chiens très (très) tristes et très (très) seuls. Il n’est donc pas question de laisser sur la route votre ami canin. Voici la solution : l’école pour chiens de Tournan. Qu’est-ce qu’il y a au programme ? Pour les chiots, des piscines à boule et des trampolines ; pour les chiens de compet’, ring et mordant, discipline qui consiste (notamment) à se déguiser en bibendum géant tout en invitant votre ami canin à venir littéralement vous dépouiller (l’entraîneur s’est par exemple fait arracher les ligaments du genou par son chien quelques semaines auparavant). Hum, d’où les genouillères…
Attention, les chiens en chaleur ne sont pas autorisés à venir se frotter à leurs condisciples. Les êtres humains viennent comme ils veulent/peuvent, ça n’est pas précisé.
Budget : 300 euros l’année, prix à négocier pour la journée.
Le plus : si vous n’avez pas de chien, mais une propension au sadisme avérée, vous pourrez toujours assister aux entraînements de ring le samedi (aussi effrayant que le film)).
Vous, vous venez comme vous voulez
Où grailler : le café restaurant la Croix Blanche
Une réunion de grand-mère en mode tapage sur les cuisses attire votre attention quand vous arrivez sur la place principale de la ville. C’est le café restaurant La Croix Blanche, ce café pour octogénaires hilares. Pour 13 euros, vous aurez droit à une entrée, un plat, un dessert ET, on se doit de le préciser, open plateau de fromages – on déconne pas avec le fromage ici (surtout pas avec le brie).
Mais ce repère de vieux malicieux sert surtout de défouloir : « on vient ici pour rigoler un peu de temps en temps quand même faut dire … » La patronne corrige : « On rigole tout le temps oui ! » Venez donc ici si vous adorez parler la bouche pleine, car la patronne est intarissable. En 15 minutes, nous apprenons que si la mairie n’a pas trouvé d’attractions touristiques à nous indiquer, c’est parce qu’elle « garde ce genre d’infos pour elle » et que je ferais mieux de « laisser tomber le journalisme pour devenir instit », le parcours suivi par sa cousine.
Budget : 13 euros
Le plus : une vue exceptionnelle sur la place qui vous permettra d’engranger du scoop et du potin à l’infini.
“On rigole tout le temps ici”
Où emballer sur le dance-floor : louer une ferme
Si, à la tombée de la nuit, vous vous sentez l’âme festive, il faut savoir que les lieux de débauche nocturnes sont totalement inexistants en ces contrées. Une fois de plus, il faut se fier à son flair de touriste alternatif et aventureux. Deux solutions s’offrent à vous : vous y allez en mode gros lourd kamikaze « j’irais dormir chez vous », vous suivez une bande de jeunes dans une rue sombre et vous leur demandez si vous pouvez faire la fête avec eux. Ou alors vous pouvez louer une ferme, tout simplement, et là c’est à vous de donner le ton de la soirée, rave ou chenille géante. Une boite événementielle de la région s’est même spécialisée dans la grosse teuf débridée : David Guetta dans un château en ruines ou dans une grange, par exemple.
Budget : quelques euros (une bouteille) pour la version squatteur poli, environ 40 euros pour la version teuffeur à mèche.
Le plus : beaucoup moins de risque d’emmerder les voisins.
Merci à Anthony Poix, notre guide à Tournan
Ça donne envie de faire la fête, non ?
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