Le réalisateur français a offert le 7ème art au commun des mortels ! Et apparemment, un David Lynch sommeille en chacun de nous. Ca expliquerait beaucoup de choses, car, dans les studios made in Gondry, les scènes les plus improbables ont vu le jour. L’usine des films amateurs vient de se terminer, c’est le moment de dérusher.
Les décors, précisons-le, sont kitchs au possible. Michel Gondry a « grandi dans de la moquette à poils longs, la télé, les shows variétés » comme il l’écrit si bien dans un communiqué. C’est donc un univers rétro qu’il a fabriqué, entreposant des 33 tours de Julio Iglesias et Renaud, à côté de la collection intégrale du club des 5.
Portrait robot Pourtant, sur le plateau de ciné du centre Pompidou, les zombies sont nos héros. On y fouette les gentilles vaches qui paissent dans les prés, et les pigeons – nouveaux genre de mouettes hitchcockiennes – se jettent à la gorge des badauds du métro. Bizarrement, le classique de la belle-mère, cette bête à abattre, n’a pas été très représenté.
Cela nous donne en tous cas quelques indications sur le profil du fan de Michel G. Le fan est plutôt parisien (il n’aime pas les pigeons). Il est célibataire (de nos jours, il faut choisir entre vie de famille et carrière. Pas de mari, pas de belle-mère), aime la campagne et fréquente les sanctuaires du sexe. Le fan n’aime ni les flics, ni les journalistes, ni les terroristes. Et je crois que le fan regrette le temps mythologique de l’anthropophagie.
Zombie Rider, Road of Brain from cyrille Magnetto on Vimeo.
tous ecolos Parmi les 300 films réalisés, La véritable histoire du sopalin sort du lot. C’est un film engagé, qui parle de l’évolution de la société, du progrès, de l’hygiène, mais surtout d’écologie. Pour préserver les arbres, il ne faut pas utiliser à tord et à travers nos rouleaux de papier toilette.
Dans un discours larmoyant, le président du film annonce donc la fin de l’ère sopalin. Moralité? Plutôt mourir que de vivre sans sopalin. Entre dépression et suicide collectif, le scénario tourne au cauchemar. L’écologie d’accord, mais le confort d’abord. Merci Ushuaia.
je m’appelle Hélène Maintenant, si vous deviez citer un des plus grands traumatismes de la génération Y, biberonnée aux séries TV, qu’est ce que ce serait ? Probablement Hélène et les garçons, tout à fait. Des apprentis cinéastes de Pompidou ont d’ailleurs profité de l’atelier pour se soigner de ces années de torture à l’écouter chanter.
En 3h seulement, le film Hélène VS les garçons II est né. Sauf que cette fois, Hélène est démystifiée. C’est une charmante brune (les temps changent, les canons de beauté aussi) entreprenante, qui attire les hommes dans ses filets avant de les assassiner dans un bosquet. Pauvre Brian.
Un chiffre inquiétant Alors oui, l’Usine de films amateurs est un succès. Neuf groupes de quinze personnes ont participé chaque jour, à raison de six jours par semaine pendant six semaines. Soit 9*15*6*6 = 4 860 sociopathes.
Dommage pour ceux qui n’ont pas eu droit à leur séance de psy grandeur nature, car l’Usine de films amateurs, c’est fini. L’exposition s’en va à Los Angeles, puis en Russie. Bonne nouvelle pour les nostalgiques, une projection de tous les films tournés-collés à Pompidou va bientôt être organisée.
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