En ce moment

    12/10/2017

    « Du zbeul dans la métropole »

    Nantes révoltée, un nouveau média à l’extrême gauche des Pays de la Loire

    Par Mathieu Molard

    Le collectif Nantes Révoltée lance son mag’ papier. Au sommaire : reportages embed dans le black bloc, tutos pour transformer un extincteur en bombe de peinture et vannes militantes.

    La couv’ du numéro zéro du magazine « Nantes révoltée » annonce la couleur : ton cash et ligne éditoriale radicale. En guise de sous-titre, « Du zbeul dans la métropole ». Leur objectif assumé, « faire bouger les lignes » et « contribuer à l’installation d’un climat de défiance à l’égard du pouvoir ». Au fil des pages, on découvre un tuto pour transformer un extincteur en bombe de peinture (sans doute pour repeindre les bleus en rouge), des récits de manif au cœur du cortège de tête, une mosaïque de graffs politiques…

    « On veut être accessible au plus grand nombre, proposer un autre style que la prose militante classique », expliquent, sous couvert d’anonymat, les militants à l’origine du fanzine :

    « Vous ne trouverez pas dans la revue de grands textes théoriques assommants comme dans n’importe quelle revue gauchiste avec une mise en page austère. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/21151575_1436141733088662_1294868631907351178_n.jpg

    Festival de tags / Crédits : Nantes Révoltée

    Qui sont-ils ?

    Aux manettes de « Nantes révoltée », un collectif éponyme « révolutionnaire, anticapitaliste et autonome », lancé en 2012, dans la foulée de l’élection de François Hollande. La petite bande anime une page Facebook autour des luttes sociales et politiques. Cinq ans plus tard, elle est suivie par près de 39.000 personnes.

    21151575_1436141556422013_3525009551400300669_n.jpg

    En mai 2016, ils ont même eu les honneurs de Ouest France qui voit carrément dans la petite structure les grands ordonnateurs du cortège de tête à Nantes. « Pitoyable », jugent les membres du collectif, appuyés par un « collectif de sociologues nantais » qui dénoncent les « contre-vérités » véhiculées par le canard local. Si les plumes de Nantes Révoltée enfilent vraisemblablement le k-way noir pendant les manifs, ils semblent être les chroniqueurs engagés du mouvement social radical plus que les généraux de l’armée des marcheurs blancs :

    « La page Nantes Révoltée a été utile pour mettre en lumière les violences d’État, raconter les luttes depuis l’intérieur, porter la parole de ceux qui y participent. »

    Next level

    Si le format Facebook à l’avantage de la viralité, il a, selon le collectif, « trouvé ses limites » :

    « Vite publié, vite oublié dans un tourbillon d’informations où se mêlent fake news, propagandes en tout genre et publicités. »

    D’où le lancement de cet « irrégulomadaire ». Le premier numéro, tiré à 3.000 exemplaires, est vendu dans différents bars et lieux militants de la région et peut être commandé en ligne (par mail à nantesrevoltee.lejournal@riseup.net). Prochaine sortie, vraisemblablement avant la fin de l’année.

    Photo de couverture : Marin Driguez

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER