Ce 24 mai 2009, il est 16h quand la manifestation de la gauche radicale contre la « répression d’Etat » se disperse dans le centre-ville de Lille. En tête de cortège, plusieurs militants lancent l’idée d’aller rendre visite à Claude Hermant, le boss de la Maison du peuple flamand. Ouvert un an plus tôt, le bar réunit la crème de l’extrême droite locale. Rapidement, la mayonnaise prend. Une cinquantaine d’encapuchés, parmi les plus téméraires, se mettent en route.
Mais la virée ne dure pas. Dans la petite rue Flament Reboux, où est installé le bistrot, des pandores en armures attendent le cortège. « À peine arrivés, tout le monde s’est fait serrer », se souvient un participant. 26 personnes sont interpellées, rapporte la Voix du Nord.
Quelques jours plus tard, Hermant publie une vidéo, en forme de pied-de-nez, sur le compte YouTube de la Maison Flamande. L’homme y divulgue le prénom et la première lettre du nom de famille des manifestants arrêtés ce jour-là. La vidéo reste en ligne 48 heures avant d’être supprimée. Pour les militants, c’est clair : Hermant et la police sont de mèche. Des années plus tard, un proche du colosse apporte une lumière nouvelle sur cette anecdote qui a longtemps agité le milieu militant lillois :
« Cette liste, elle a été déposée dans la boîte aux lettres de la Maison Flamande. Dans une petite enveloppe. »
Sept ans plus tard, la relation entre l’homme et la maréchaussée sera au centre d’un procès qui se déroule du 11 au 15 septembre 2017 au tribunal de Lille. En 2015, La voix du nord révèle que Claude Hermant a fourni les armes qui ont atterri dans les mains d’Amedy Coulibaly, le terroriste de l’Hyper Cacher. Depuis, l’homme se défend de toute responsabilité. Oui, il a vendu des armes, mais « l’opération » aurait été supervisée par la gendarmerie dont il serait l’un des plus prolifiques indic’ [lire notre enquête ici]. StreetPress a interrogé militants, hommes politiques et policiers pour raconter les années lilloises de l’ex-barbouze.
Hermant n’a jamais quitté le Nord
Hermant est d’abord un militaire. Après une enfance à Bruay-la-Buissière (62), le fils de maton entre dans l’armée en 1981. En deux ans, il monte les échelons jusqu’à devenir sergent dans le 1er régiment de parachutistes de Cambrai. Une poignée d’années plus tard, après un premier passage par la case prison, Hermant est dégradé.
Rapidement, il se retourne et trouve du boulot en tant qu’agent de sécurité dans la région lilloise. « Je l’ai rencontré dans les années 1990. Il travaillait dans le quartier Masséna à Lille », se souvient un ami motard.
A l’époque, Hermant est aussi membre du DPS, le service de sécurité du Front national. C’est aussi durant ces années qu’il franchit pour la première fois le lourd portail du 144, rue Flament Reboux à Lambersart. L’adresse deviendra quelques années plus tard la Maison Flamande, un bar associatif, carrefour de l’extrême droite dans le Nord de la France. Pour l’heure, le petit local, perché en haut d’un escalier de pierre, est occupé par les Ch’tis motos, un groupe de bikers que l’ancien militaire fréquente de temps à autre.
Maison Flamande : la genèse
C’est en 2007 qu’Hermant fait son entrée sur la scène politique locale. D’abord avec Terre Celtique, une association qui naît de sa rencontre avec une bande d’ados qui fricotent avec la mouvance skinhead. « J’étais dans le milieu depuis mes 14 ans. Quand on l’a rencontré, Claude nous a proposé de faire du sport, de la boxe, du self-défense », se souvient l’un des fondateurs de la Maison Flamande :
« Au bout d’un moment, on a décidé d’officialiser tout ça en créant une association sportive : Terre Celtique. Mais, à cette époque, tout le monde n’était pas politisé. »
À lire les statuts déposés le 9 septembre 2009, le doute est pourtant permis quant au véritable objet de cette association. « [Terre Celtique] a pour but de promouvoir l’amitié entre les peuples d’origines celtes par le biais des traditions et cultures, de la promotion de l’artisanat et de la musique. » Une dizaine de personnes forment le noyau dur. Camps d’été à l’ambiance militaire, entraînements de boxe… Hermant se fait l’instructeur en chef de la petite bande :
« Pour nous c’était une communauté. Claude était une sorte de grand frère. »
Puis naît l’idée d’ouvrir un bar associatif nationaliste. « Après 1 an, on a fait part à Claude de notre envie de créer un lieu pour se retrouver. Le local de son ancien club de moto était inoccupé. Il a recontacté le propriétaire », raconte ce militant de la première heure. Dans la foulée, les ouailles d’Hermant se rapprochent des jeunes identitaires de la région lilloise. C’est ensemble qu’ils ouvrent la Maison Flamande début 2008.
Casapound du Nord
« À la Maison Flamande, on retrouvait l’idée que le combat politique se gagnait dans les têtes plutôt que dans les urnes », rembobine ce quinqua. Un jeune militant, autrefois proche du FN, renchérit :
« [La Maison Flamande], c’était un CasaPound [centre d’inspiration nationaliste révolutionnaire, ouvert à Rome en 2003] en miniature. Tu allais y boire des coups, prendre des cours de boxe… Il y avait même des dortoirs pour ceux qui se trouvaient à la rue. Il y avait aussi des œuvres sociales. Les mecs t’aidaient aussi pour préparer les concours de flic et de militaire. »
Pour cet ancien militaire, l’ancien sergent faisait aussi office d’agent de l’ANPE de l’ombre pour des soldats en galère. « Le but, c’était vraiment de recréer du lien social » explique t-il :
« Moi, je sortais de l’armée. Claude m’a aidé à trouver du boulot. La seule contrepartie, c’était de rejoindre son club de sport. Il l’a fait pour beaucoup de militaires. On voulait aussi créer des commerces pour faire bosser des gens qui étaient avec nous. »
Pour mettre sur pied ce projet politique à 360 degrés, Hermant et sa bande s’appuient sur trois associations, dont deux sont domiciliées à la Maison Flamande : Terre Celtique, Jeanne de Flandres, une association caritative et Opstaan, une organisation de défense de l’identité flamande. Ces trois assos sont mises à contribution pour l’organisation d’une batterie d’événements, plus ou moins marqués politiquement : arbre de Noël pour les enfants défavorisés, fête du cochon, célébration païenne ou encore braderie caritative. Avec Maître Moulin, celui qui le représente toujours, Hermant mitonne aussi des coups médiatiques :
« Il m’avait demandé à l’époque si on pouvait attaquer l’installation d’un Quick halal à Roubaix. Je lui avais répondu que ce n’était pas possible. En revanche, on avait écrit à la Mairie de Tourcoing. Une école de la ville préparait une semaine du goût et elle spécifiait que ce ne serait que des cuisiniers musulmans aux fourneaux. »
En parallèle, Hermant se lance aussi dans le business. En 2009, le golgoth préféré des identitaires lillois ouvre un club de paintball. Un habitué raconte :
« On nous avait prêté un terrain à Ennetières-en-Weppes (59). On y a monté un club de paintball. Au départ, ça créait des revenus pour Jeanne de Flandres. »
Deux ans plus tard, la femme d’Hermant et son associé, Luc Pécharman, ouvrent Tribann, une boutique qui commercialise des marques en vogue chez l’extrême droite tendance bras tendu :
« Le but, c’était vraiment de vendre des fringues d’extrême droite pour faire du pognon. »
En octobre 2011, Serge Ayoub et Claude Hermant organisent une manif' à Lille pour lancer leur nouveau mouvement : le Front Populaire Solidariste / Crédits : Clement Quintard
Des païens, des skins, des identitaires
L’autre but affiché de la Maison Flamande, c’est de rassembler une famille politique morcelée. « A la Vlaams Huis [VH, Maison Flamande en flamand], on pouvait croiser des païens, des identitaires, des skins, des athées », résume l’un des tout proches d’Hermant. Rapidement, l’asso creuse son trou et devient un carrefour des droites nationales dans le Nord. « Au plus fort, on devait avoir presque 600 adhérents. Les soirs d’ouverture, plus de 100 personnes passaient au bar. »
Quelques personnalités « natio » poussent la porte. Philippe Vardon ou Fabrice Robert* du Bloc identitaire passent prendre un godet. Les Hermant Boys croulent même sous les propositions de featurings. « Les gens venaient nous chercher pour monter des projets ou pour un coup de main », se rappelle l’un de ceux qui tenaient le bar. Les cathos tradi de Civitas demandent ainsi à Hermant d’assurer la sécu de plusieurs prières de rue à Lille, expliquent plusieurs militants. De leur côté, les Soraliens d’Egalité et Réconciliation auraient contacté les membres de la Maison Flamande pour monter une épicerie bio et permaculture dans le Nord. Le lieu est un incubateur de la droite radicale. « Lors d’un week-end organisé par l’asso Terre Celtique, quelqu’un nous a proposé de monter l’Artésienne, une sorte de copie de la Maison Flamande à Auchel dans le Pas-de-Calais », se souvient ce membre du premier cercle :
« Mais c’est parti en couilles. Le lieu a été récupéré par Troisième Voie. »
Au Front national aussi, on zieute du côté du bar de Lambersart. « A l’époque, tout le monde allait à la Maison Flamande » concède d’Eric Dillies, aujourd’hui conseiller régional et président de la section Hauts-de-France. « J’y suis allé peut-être 3 ou 4 fois à l’époque où ça a ouvert », se souvient l’élu quand StreetPress lui passe un coup de fil. Même s’il n’en garde pas de très bons souvenirs :
« C’était un kaléidoscope de la droite nationaliste. Il y avait aussi des anciens du FN [restés fidèle à Jean-Marie Le Pen]. Tous ces gens ne nous aimaient pas trop. »
Plusieurs anciens de la Vlaams Huis gardent un autre souvenir de la visite de l’élu mariniste. « C’était opportuniste. Il venait chercher des bras pour coller des affiches. » L’intéressé dément.
En 2011, le divorce est consommé entre le Front national et la bande à Hermant. « Cette année-là, ils ont manifesté devant notre local pendant les régionales. Après ça, c’était fini », poursuit Monsieur Dillies. Loin de la franche camaraderie des débuts, l’image de la Maison Flamande se fait plus dure, plus martiale, remarque un ancien habitué, à l’époque proche du FN :
« A partir de 2010, on n’y croisait presque que des skins ou des néo-nazis, une bière à la main. »
Les liens avec la police
Mais il n’y a pas que les natio’ qui grenouillent à la Maison Flamande. Les pandores lillois, eux aussi, y ont leurs habitudes. Douanes, RGs, policiers en charge de la sécurité publique, ils sont nombreux à venir s’accouder au comptoir de la Vlaams Huis, racontent l’ensemble des témoins que nous avons pu interroger. « Evidemment qu’on gardait un œil sur eux. Mais ils étaient calmes dans l’ensemble », justifie un policier à l’époque en poste dans la région. Preuve de cette surveillance, Aurore, la future femme du boss de la Maison Flamande, est fichée S pour sa proximité « avec la mouvance d’extrême droite radicale » , selon des informations de StreetPress.
Mais les policiers savaient utiliser la Maison Flamande quand ils en avaient besoin, comme le résume un fondateur de la Vlaams Huis : « Quand les skins se battaient en ville, ils nous demandaient de les raisonner, de les reprendre à la Maison Flamande. » Devant les enquêteurs de PJ de Lille, Hermant va plus loin :
« La Maison Flamande, c’était une façade. Tous les adultes étaient au courant. Elle avait un second avantage, c’est de réunir toute la frange radicale au même endroit, ce qui facilitait la tâche des services de renseignements. »
Interrogé par Médiapart, Philippe Patisson, patron des RG du Nord entre 2008-2011, reconnaît à minima qu’Hermant était un « bon correspondant pour le service de renseignement » mais ne confirme pas ce scénario :
« [Hermant] venait chez moi avec “Tof” [Christophe Dubreucq, lui aussi mis en examen dans l’affaire des armes] prendre le café. »
A la Vlaams Huis, autour de demis à des prix défiant toute concurrence, les képis se mêlent peu à peu aux militants natio. Certains leur proposent même des coups de mains. Plusieurs habitués se souviennent que des policiers filaient gazeuses ou matraques aux militants de la Maison Flamande. « Certains avaient des copains flics qui leurs donnaient des gazeuses, c’est vrai. Mais ce n’était pas spécialement pour la Maison Flamande », s’efforce de dégonfler cet autre militant.
Dans le milieu, la proximité d’Hermant avec la police finit par faire jaser. « Beaucoup de gens disaient qu’il travaillait avec la police » se souvient un ancien compagnon de route. « Plusieurs fois, nous avons eu des doutes », explique quant à lui Yohan Mutte, ancien skin lillois, quand les gendarmes de Péronne l’interrogent dans le cadre du dossier White Wolf Klan, ce gang de motards picards dont StreetPress vous parlait en janvier dernier.
« D’ailleurs, j’en ai fait les frais. J’ai su que Claude nous avait balancés. Notamment dans le cadre de mon dossier à Dunkerque. »
L’affaire remonte à 2012. Mutte est employé en tant qu’agent de sécurité au carnaval de Godewaersvelde (59). C’est Hermant qui l’a mis sur le plan. Une bagarre éclate. Le « Grand Yohan » lâche quelques gnons à ceux qui s’approchent trop près de lui. Il est finalement condamné à 105 heures de travaux d’intérêt général.
La "Frite Rit" de Claude Hermant / Crédits : Clement Quintard
Le château de cartes s’effondre
« L’utopie » de la Maison Flamande ne dure pas. En septembre 2012, le lieu change de nom pour devenir le Guet à Pintes, un bar de quartier sans affichage politique. Dans le même temps, Hermant abandonne toute ambition militante, si l’on en croit ce membre du premier cercle :
« Avec le recul, je me dis que Claude était plus businessman que militant. »
La Maison Flamande est alors en perte de vitesse. « On n’intéressait plus personne », se lamente ce proche d’Hermant :
« Les journaux ne parlaient plus de nous. La presse était focalisée sur Troisième Voie et les bagarres contre l’extrême gauche. »
Le mouvement lancé par Serge Ayoub, le patron des skinheads parisiens, a en effet le vent en poupe dans le nord de la France. Plusieurs proches d’Hermant, dont Yohan Mutte, le rejoignent. En ville, les crânes rasés se lâchent et les bagarres se multiplient aux abords des bars du quartier Solférino [le quartier étudiant de Lille]. « Une fois, j’ai fait une descente à Lille avec les mecs de Troisième Voie, cela devait être à l’automne 2011 », se souvient cet ancien skin:
« On voulait chasser les rouges dans les bars. Quand on est arrivés rue Masséna [la principale rue pour faire la fête], les patrons baissaient leurs rideaux de fer. »
En octobre 2011, Hermant approche Serge Ayoub pour lancer un tout nouveau mouvement politique : le Front Populaire Solidariste. « Si on va voir Ayoub, c’est pour récupérer les jeunes skins que l’on vient de perdre », soutient ce proche de Claude Hermant. « C’est lui qui est venu me voir à Paris pour me proposer de monter un truc ensemble », confirme l’ancien leader de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (deux groupes dissous à la suite de la mort de Clément Méric) :
« De lui-même, il m’a parlé de sa déradicalisation. Il disait que les skins et les hooligans étaient inutiles et qu’il fallait se concentrer sur le combat patriotique. »
La tentative de reconquête échoue. La présence d’Ayoub dans l’entourage d’Hermant fait fuir les moins radicaux de son mouvement. De leurs côtés, les skins ne rentrent pas dans le rang et l’entente avec « Batskin » ne dure pas :
« Hermant a coupé les ponts. On voulait faire de la Maison Flamande une base autonome durable. Lui préférait rester un bar de quartier. »
La Maison Flamande est morte et enterrée.
Moto et business
Pour rebondir, Hermant change de crèmerie. D’abord en lançant un club de moto : les Innommables. « Il est venu me voir en 2013 pour me demander l’autorisation de lancer un club caritatif et j’ai accepté », se souvient cette sommité du milieu biker. « Ça lui ressemble bien. Il a toujours besoin d’avoir une cour autour de lui », persifle un ancien proche.
Avec sa bande, Hermant court les regroupements motards aux quatre coins de la région. En parallèle, l’homme et sa future épouse développent Seth Outdoor, une société de vente en ligne d’accessoires survivalistes. Celle-là même qui lui servira plus tard à acheter des armes en Slovaquie. En 2014, Hermant ouvre une friterie rue Solférino dont la gestion est confiée à sa femme, Aurore. Mais les ennuis ne s’arrêtent pas là. Impossible pour Hermant de se départir de son image de gros durs de l’extrême droite. Aux alentours de la friterie, les bagarres avec la gauche radicale se multiplient. Comme ce soir de mars 2014 où Hermant tire au flashball sur des manifestants qui assiègent la petite échoppe après les avoir éloignés à coup de nunchaku. « Le flashball, je l’ai acheté il y a 3 ans », explique t-il devant les enquêteurs :
« C’est un flashball civil que l’on peut avoir à domicile ou en transport légitime. »
Selon des informations de StreetPress, ce n’est que peu de temps après qu’Hermant se retrouvera mêlé à son dernier trafic. En juillet 2014, en terrasse de la friterie, il rencontre pour la première Samir Ladjali : l’homme par qui ont transité les armes qui ont servi à l’attentat de l’Hyper Cacher.
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