Comme tous les 8 mars, deux manifestations sont organisées pour la journée des droits de la femme. De jour, les grosses assos, d’Osez le féministe au Planning familial, défilent. Mais depuis plusieurs années, une seconde marche, plus politique, est organisée de nuit par une assemblée générale. Cette année, rendez-vous était donné à 19h30 à la station de métro Belleville. Pendant, plus de deux heures, plusieurs centaines de femmes ont ainsi défilé jusqu’à la station de métro Châtelet. Sous les yeux parfois ébahis des badauds.
Au métro Belleville, les « Anti-anti-patriarcat » fusent. Dans les rues, des centaines de militantes se rassemblent au son de « I Kissed a girl ». Plusieurs femmes expliquent à StreetPress les raisons de leur venue.
Marie, artiste, 32 ans
Marie est venue, en partie, à cause de la montée des extrêmes / Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« Je suis venue aujourd’hui en partie pour le climat très particulier qui règne : Trump, Le Pen… c’est la montée en puissance du sexisme. Je me suis toujours sentie concernée. On ne devrait plus avoir à manifester pour ses droits là en 2017. Mais c’est un combat de tous les instants auquel il ne faut pas renoncer. »
Ruhi, étudiante anglaise, 21 ans
Ruhi supporte le mouvement / Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« Je suis venu pour supporter le mouvement. Le 8 mars, chaque fille a mieux à faire que de se voir offrir des fleurs. J’ai toujours été féministe par mon éducation et j’ai vécu des choses qui m’ont poussé à la devenir. »
Carole, 35 ans, enseignante en lycée pro
Carole blâme la pub / Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« Dans mon lycée, je sens au quotidien la montée du sexisme avec les jeunes. Alors pour me battre contre ça, j’organise des cours d’analyse du droit des femmes et du féminisme en général. C’est grâce à la comparaison qu’ils finissent par comprendre. Je m’inquiète vraiment pour la jeunesse. La publicité porte une grande responsabilité. »
Larisse, étudiante brésilienne
Larisse s'est construite contre le patriarcat / Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« C’est très différent d’être féministe ici plutôt qu’au Brésil. Là d’où je viens, on risque la prison et il y a encore beaucoup de choses à faire. Je suis indienne et j’ai vu le rôle traditionnel que la femme a dans ma famille. Je me suis construit en opposition à tout ça. »
Laura, étudiante aux Beaux-Arts, 23 ans
Laura veut questionner le genre / Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« J’ai toujours été concernée par les droits des femmes. C’est en étudiant le féminisme au Québec que j’ai pu mettre des mots sur des émotions et m’engager réellement. J’utilise la photo pour faire passer tout ça. Il faut questionner le genre et permettre la destruction des codes pour que chacun ait sa place. »
Adèle, étudiante en géographie, 20 ans
/ Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« C’est essentiel de manifester pour montrer qu’on est unis et qu’on souhaite l’égalité. C’est par la géographie du genre que j’ai découvert le combat féministe. On étudie l’appropriation de l’espace en fonction du genre. La faculté est un super endroit pour prendre conscience de tout ça. Le futur va être meilleur, la prise de conscience est générale.
Charlotte, 29 ans, guide-conférencière
Charlotte sera féministe tant qu'il le faudra / Crédits : Pierre Gautheron pour Hans Lucas
« Je ne suis pas allée à la manifestation de 14h car elle ne m’intéresse pas. Les grandes associations ne sont pas assez inclusives. Ici, on peut être voilée. C’est par un long processus de déconstruction que je suis devenue féministe. Avant, je pensais que tout était normal. Il faut une prise de conscience. Ca peut être très long. »
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