Il est temps de changer de mentalité. Message à l’attention de tous ceux qui, originaires des quartiers, bossent dans des grandes sociétés, ont monté une boîte et ont un vrai carnet d’adresses : arrêtez de vous cacher et faites bénéficier les autres de votre expérience.
C’est fini de prendre son billet discrètement et de faire sa petite vie en laissant les plus jeunes à l’arrière du wagon… Notre responsabilité, pour nous qui réussissons, est de montrer à la nouvelle génération qu’elle peut s’appuyer sur nous – et de lui épargner les galères et les chemins tortueux.
On te montre le chemin et à toi de jouer
C’est fini aussi, d’envoyer en BEP Commerce les jeunes pour en faire des vendeurs. Il faut leur transmettre le goût du risque et de l’entreprise. C’est ce que je fais avec mes vendeurs. Je veux surtout pas qu’ils restent vendeurs toute leur vie dans mes boutiques.
Biramé N'Diaye et son frère Cyril / Crédits : Thomas Dévényi
Par exemple, un de mes vendeurs est en train de monter son propre business en partenariat avec notre chaîne de magasins et c’est ce que je veux. Que les jeunes s’émancipent peu à peu et fassent leur chemin.
Le mot d’ordre, c’est : T’es avec nous mais ne reste pas dépendant de nous. On te montre le chemin. À toi de jouer ensuite.
La précarité m’a conduit vers l’entrepreneuriat.
Entreprendre, c’est rester positif et aller de l’avant, même quand tu es dans une phase négative, voire au fond du gouffre. Réussir à remonter la pente ou à transformer ton quotidien par toi-même te valorise. Il n’y a pas plus grande fierté.
Et je sais de quoi je parle ! Moi, à la base, je bossais comme intérimaire. J’enchaînais les missions d’intérim et on me proposait, au mieux, des contrats d’un an. Je me suis rendu compte que dans ce système, je servais uniquement à boucher les trous. Comme beaucoup d’autres.
Dans un sens, si les entreprises m’avaient embauché, jamais je n’aurais ouvert Foot Korner. Cette instabilité m’a conduit à ouvrir mon business. Aujourd’hui, avec mon frère Cyril, nous sommes à la tête de 19 boutiques.
Le business ne doit pas se limiter aux kebabs et taxiphones
Nous avons développé Foot Korner, quand d’autres se sont lancés dans les fast-food et les taxiphones. Je respecte toute entreprise, mais dans mon cheminement je ne voulais pas aller dans ce créneau. Il faut imaginer des activités difficilement copiables.
Et pour oser se lancer dans une nouvelle activité, c’est mieux s’il y a un accompagnement. Voilà pourquoi je soutiens le concours Startupper Academy, organisé à Sevran par Mohamed Ghilli.
Les entrepreneurs sélectionnés bénéficieront d’un programme intensif de formation à la levée de fonds et un coaching personnalisé avec des investisseurs.
Le 2 mars à Sevran se tiendra un battle de pitch entre les quatre finalistes pour remporter une bourse de financement et intégrer un accélérateur de réussite.
Prendre le risque de se planter
Entreprendre c’est aussi prendre le risque de se planter. Alors prends ce risque. Tu peux tenter et tomber dès la première fois. Ce n’est pas grave. On n’a pas cette culture de l’échec en France alors qu’aux States, eux, ils alignent biz sur biz. Ici, si tu fermes ta boîte, t’es catalogué, on te montre du doigt en ricanant.
Alors que tu avais pris le risque de réussir. L’échec n’est pas honteux. T’as essayé. Relève-toi et recommence.
« L’échec n’est pas honteux. T’as essayé. Relève-toi et recommence »
Biramé N’diaye, Co-fondateur de Foot Korner
En France on cherche trop son petit confort. Le Graal c’est d’être fonctionnaire. Si j’ai un message à transmettre c’est ça : « Entreprenez ! Innovez ! Foncez. Ne vous limitez pas. Et faites ça tant que vous êtes jeunes. Après, quand on a une famille et des gosses, c’est plus dur. »
Sur le projet Foot Korner, on aurait pu se ramasser dès la première tentative, mais on y a cru et ça a marché. Il ne faut plus avoir peur d’entreprendre et encore moins d’échouer. Entreprenez et surtout innovez !
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