En ce moment

    02/09/2016

    Et ils seront nus à la fête de l’Huma

    Les naturistes sont contre les arrêtés anti-burkini

    Par Tomas Statius

    On a causé burkini avec le défenseur du naturisme, Jacques Frimon. Le maillot intégral, ce n’est pas vraiment son dada, mais il défend la liberté de chacun de se vêtir… ou non !

    Quand on lui passe un coup de bigo pour discuter de la polémique du burkini, Jacques Frimon, « 25 ans de rando naturiste » et porte-parole de l’APNEL (l’Association pour la promotion du naturisme en liberté) nous demande de le rappeler à l’heure du déjeuner :

    « Je ne peux pas en ce moment. Je suis à ma pharmacie, j’ai des clients. »

    Il y a 10 ans, l’homme et plusieurs amis ont décidé de faire campagne pour faire accepter la pratique du naturisme. Tous les dimanches, ils se promènent dans le plus simple appareil en banlieue parisienne. Dimanche prochain, ils seront même à la fête de l’Huma pour faire « tomber leur mur de Berlin » et rappeler que l’Etat n’a pas à se soucier du « paraître » :

    « On est pas pour le burkini mais on est contre l’interdiction. On est pour la liberté de paraître. »

    Que pensez-vous de la polémique du Burkini ?

    C’est une polémique à la hauteur des hommes politiques d’aujourd’hui. Il y a bien mieux à faire avec le nombre d’appels à la haine qui prolifèrent. Ce n’est pas normal que l’Etat légifère sur le paraître. En tant que nudiste, je ne suis pas pour le burkini mais je suis pour la liberté de paraître. On peut ne pas être en accord avec la manière dont quelqu’un s’habille et l’accepter quand même.

    Il y a des plages réservées aux nudistes. Êtes-vous pour des plages réservées au burkini ?

    Non, je suis d’ailleurs contre les plages ou les piscines réservées aux nudistes, à ceux qui portent des burkini ou à qui que ce soit d’autre. On est pour la mixité, pour que chacun choisisse son paraître. D’ailleurs les randos naturistes que l’on organise sont ouvertes aux textiles.

    Nous, tout ce qu’on veut, c’est partager notre bonheur d’être nu mais on ne veut pas forcer les gens. On ne fait pas de prosélytisme. Quand on croise quelqu’un que ça dérange, et cela arrive, on se rhabille pour ne pas choquer. Même chose quand j’accueille des gens chez moi : j’ai une piscine, je demande toujours si ça dérange que je baigne nu. C’est quelque chose de fondamental dans le naturisme : le respect de l’autre. Il faut mettre du sien pour vivre de manière harmonieuse.

    Est-ce que vous iriez à une manif de soutien en Burkini ?

    Non. Mais, dans notre activité, on essaie de toucher les gens de confession musulmane ou catholique pour leur expliquer notre démarche. Au début dans les textes sacrés, la nudité n’était pas interdite. Mahomet a même dit que la nudité n’est pas indécente. Pour preuve au paradis, les hommes vivent dans le plus simple appareil, comme Adam et Eve. On va sortir un fascicule à ce sujet pour la fête de l’Humanité.

    Il y a 25 ans, je suis intervenu en tant qu’humanitaire en Jordanie. Et je parlais aux Jordaniens que je croisais de ma passion pour le naturisme. Certains se montraient même intéressés, surtout des hommes. Mais pour faire venir leur femme c’était plus compliqué !

    Qu’est ce qu’il va se passer sur votre stand à la fête de l’huma ?

    C’est la première fois qu’elle accueille une assos’ de naturistes et qu’elle autorise ses membres à être nus. On a invité des peintres à venir faire du body painting. C’est un bon moyen de présenter la nudité sans choquer. On sera juste en face du stand de l’UNEF.

    Après on verra si on se promène nus sur le site. Cela dépend si l’ambiance s’y prête. On a prévu un plan B : une tenue d’homme sandwich avec des pancartes sur lesquels sont inscrits des slogans pour défendre notre cause : la dépénalisation du naturisme. Il arrive que des naturistes soient condamnés en vertue de l’article 222-32 du code pénal qui traite des agressions sexuelles. Il faut préciser cet article pour qu’il n’y ait plus d’erreurs [judiciaires, ndlr].

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€ 💪
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER