Toma s’est fait remarquer sur la compilation «Dis l’Heure 2 Ragga » en 2004, mais ne souhaite pas être cantonné au genre musical de cette compil’. Il revendique haut-et-fort faire parti de la chanson française, dans la continuité d’un Renaud ou même d’un Grand Corps Malade. Rencontré par StreetPress au mois de novembre, il confie avoir grandi au son du rap français avec en tête le Suprême NTM, mais écoute aussi bien aujourd’hui du rock comme le dernier Bruce Springsteen, la country de Johnny Cash, les chansons d’Alain Souchon ou l’album « Nile » de Patrice, qui est son préféré de l’artiste.
Des textes contestataires qui contrastent avec le reste de la chanson française
Ce qui frappe le plus à l’écoute du premier titre « Non non non », c’est l’énergie communicative qui s’en dégage. Le refrain est accrocheur et la mélodie est contagieuse. Mais surtout voilà une vraie chanson efficace et contestataire, à croire que l’on avait oublié que cela existait aujourd’hui dans la chanson française.
Pourtant, cette chanson n’a pas été écrite en réaction aux mouvements sociaux récents, car le texte date de trois ans. Elle part du postulat que « les jeunes sont tous méchants » ou que « les vieux sont des fachos ». Vient en réponse le refrain très efficace: « Si tu n’y crois pas, crie non non non ! ».
La suite est aussi prenante à l’image de « Né ici » où il se présente comme la victime d’un système qui le « recale » constamment parce que né du « mauvais côté de la ville ». Le morceau le plus poignant est Ousmane, le récit biographique d’un ami d’enfance avec son refrain qui vient comme un cri du cœur : « Ousmane mon frère, toutes les souffrances ont rendez-vous sur ton dos ».
Un apéritif avec le deuxième album « Les batisseurs de France »
Pour conclure l’EP, Toma propose le titre « un peu partout ». Dans un texte très personnel, il dénonce la violence du climat social actuel. Et c’est ce que l’on apprécie finalement dans cet EP, où sur une guitare-voix énergétique, les textes sont contestataires et prenants. Une bonne entrée en matière dans le nouvel univers de Toma, loin des riddims reggae et des productions hip-hop que l’on retrouvait sur son premier album « Identité ». D’ailleurs, un changement radical s’est également opéré chez l’artiste au niveau capillaire. Fini les natty dreads, Toma ne veut plus être casé dans le stéréotype du chanteur de reggae. Il y a une évolution et cela laisse présager le meilleur. On attend avec impatience son deuxième opus au titre toujours engagé: « Les bâtisseurs de France », qui évoque la véritable place des vagues d’immigration au sein de notre pays.
Toma – EP (2010), le tracklist
1 – Non, non, non
2 – Né ici
3 – Ousmane
4 – Un peu partout (version acoustique)
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