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    11/03/2015

    Pour 2 badges ils sont condamnés à verser 6.000 euros

    La fondation Brigitte Bardot traîne des militants libertaires devant la justice

    Par Lucas de Villepin

    Près de 6.000 euros, c’est la grosse amende dont a écopé le petit Collectif libertaire pour l’égalité animale et humaine. En cause, un badge avec le logo de la fondation Brigitte Bardot, barré du slogan : « Pas de fachos, même pour les animaux. »

    « 6.000 euros pour un badge à 1 euro ! Vous vous rendez compte ? » Diabolo, militant du Collectif libertaire pour l’égalité animale et humaine (Cléah), n’en revient toujours pas.

    En 2012, l’assoc’ marquée à gauche a fait fabriquer des séries de badges par un petit atelier alternatif de sérigraphie. L’un d’eux, à l’effigie de Brigitte Bardot, associe le logo de sa fondation à celui du FN. Le slogan qui complète le badge :

    « Pas de fachos, même pour les animaux. »

    En effet, l’ex-actrice appelait à voter FN aux présidentielles de cette même année. Sur son site, le groupe « anarcho-vegan » de Capbreton (Landes) enfonce le clou et dénonce :

    « Les idées nauséabondes de Brigitte Bardot et le lien effectif et naturel avec sa propre fondation qui fait le relais médiatique de sa fondatrice. »

    David contre Goliath

    En cause donc, un micro-tirage d’à peine 40 badges, dont seul deux exemplaires ont été vendus. Qu’importe, la fondation de BB voit rouge et décide de porter plainte. Le Cléah est convoqué devant les tribunaux pour diffamation et utilisation illégale du logo de la Fondation Bardot. Dur ! D’autant que l’assoc’ qui rassemble moins de 10 militants n’est pas vraiment habituée à être confrontée à la justice :

    « On ne savait pas qu’on avait que 15 jours pour trouver un avocat ! Du coup, on s’en est passé pendant le procès »

    L’association paye le prix fort. Résultat, le Cléah est condamné à versé 5.531 euros à la Fondation BB pour l’usage illégal de son logo. Une peine lourde pour le collectif qui ne fait cependant pas appel de la décision de justice. Joint par StreetPress, Diabolo explique :

    « Les avocats qu’on a contacté par la suite nous ont déconseillé de faire appel du jugement. Ils nous disaient qu’on avait eu de la chance et qu’on risquerait de prendre encore plus »

    Seule victoire pour l’association : la justice a rejeté la plainte pour diffamation.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/bb1.jpg

    La justice interdit au Cléah l'utilisation du logo de la fondation BB. / Crédits : Cléah

    Need money

    La condamnation est tombée en mai 2014, mais 6 mois plus tard le Cléah n’arrive pas à éponger ses dettes. Il lance donc un appel à la solidarité. Une levée de fonds est organisée par le biais du Réseau éthique pour les animaux. Toutes les associations membres de la plateforme, comme les sympathisants, sont invités à verser une participation dans le « pot commun ». Pour le moment, seul un dizième de la somme a été récolté.

    Mais le Cléah ne lâche rien, sur son site il dénonce une tentative de « faire taire toute contestation face aux idées nauséabondes de Brigitte Bardot ». Quant à Diabolo, il compte bien « poursuivre le combat » contre la Fédération Brigitte Bardot au niveau local.

    Jointe par StreetPress, la Fondation Brigitte Bardot n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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