Paris 19e. Costume noir, baskets Nike noires et casquette blanche, un jeune homme patiente au dessus de l’écluse qui sépare le canal Saint-Martin du bassin de la Villette. Devant le jeune juif de 18 ans, des dizaines de coreligionnaires défilent en direction du bassin de la Villette. On lui demande ce que tout le monde fait là :
« Ben là, y’a un rassemblement… C’est pour le nouvel an juif. C’est symbolique, ils viennent jeter leurs péchés de l’année ! »
Des juifs du 19e arrondissement marchent en direction du bassin de la Villette, jeudi 25 septembre / Crédits : Thibaud Delavigne
En fait, c’est une tradition de la communauté juive du 19e arrondissement. Lors du premier après-midi de Roch Hachana, le nouvel an juif, plusieurs milliers de juifs religieux se donnent rendez-vous au bassin de la Villette pour purifier leur âme. « L’eau est un symbole de pureté et l’idée c’est d’y jeter nos pêchés », décrypte Feiga Lubecki, chroniqueuse à La Sidra de la semaine, le fanzine des orthodoxes loubavitch, qui explique que partout dans le monde, le même jour, les juifs se rendent près d’une rivière ou d’un cours d’eau.
Pour accomplir le rite, les plus pratiquants secouent les franges de leur « talith katan », qu’ils portent sous leur chemise, au-dessus du bassin. Les autres se contentent d’y vider leurs poches. Mais attention ! « C’est un symbole, on ne jette rien du tout à l’eau. S’ils drainent le canal, ils ne trouveront pas grand-chose ! » se marre Mme Lubecki, 63 ans et maman de 12 enfants.
Ils avaient l'air tellement concentrés qu'on a pas voulu les déranger... / Crédits : Thibaud Delavigne
La cérémonie appelée « tashlih », au cours de laquelle les juifs pieux vident leurs poches, fait office de rattrapage pour ceux qui ont manqué la sonnerie du « chofar » qui marque le début de Roch Hachana.
Le 19e arrondissement, doté d’une grosse vingtaine de synagogues, est un des plus grands quartiers juifs d’Europe.
Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.
StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.
Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.
Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.
Je fais un don mensuel à StreetPress
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER