Parmi les votants de ce dimanche, il y aura ceux qui voteront pour la liste de leur choix, et ceux qui voteront blanc. Mais aussi ceux qui voteront pour… les candidats du vote blanc, toujours en action malgré la reconnaissance du vote blanc, en février dernier. Aucun paradoxe pour Stéphane Guyot, tête de liste « Citoyens du Vote Blanc » (CVB) pour l’Ile-de-France, qui rappelle que la nouvelle loi n’intègre toujours pas ces votes aux suffrages exprimés, et ne fait que les distinguer des votes nuls :
« La loi se contente de faire la différence entre une erreur de manipulation et l’expression d’un avis ! »
Pour « donner la possibilité aux citoyens d’exprimer leur désaccord avec les choix qu’on leur laisse », ces listes citoyennes au programme minimaliste partent à l’assaut de 6 des 8 circonscriptions. Le tout « sans un rond ».
Le slogan
« Le seul bulletin blanc qui compte ! »
Le boss
Stéphane Guyot, 45 ans, agent immobilier au civil, répond à StreetPress après avoir « du aller chercher [son] fils à l’école. » « Une vie normale de monsieur Tout Le Monde » que revendique celui qui a fondé l’association Citoyens du Vote Blanc il y a 4 ans, face au « non-choix » de l’entre-deux tours des régionales de 2010. En 2012, son Parti du Vote Blanc présentait déjà 24 candidats aux législatives, sans grand succès.
Si tu votes pour eux, tu pourras :
> Voter blanc et faire capoter la prochaine élection :
« Le vote blanc n’est toujours pas comptabilisé parmi les suffrages exprimés : ne pas être d’accord, ça ne compte pas. Il faut que le vote blanc soit intégré aux résultats, ce qui veut dire l’annulation d’une élection si plus de la moitié des électeurs votent blanc. »
> Avoir un député qui ne votera sur rien d’autre !
« On voudrait aussi instituer d’autres règles démocratiques, comme le non-cumul des mandats ou le référendum d’initiative populaire. Mais on n’est pas un instrument de conquête du pouvoir, et on s’impose un devoir de réserve. On a tous signé une charte stipulant qu’en cas d’élection, on s’abstiendrait de voter sur les questions de société ».
La campagne
Chez les partisans du vote blanc, on se dit « très contents » d’avoir pu déposer six listes différentes, et de pouvoir ainsi bénéficier de la campagne audiovisuelle : « c’était l’objectif » se réjouit Stéphane Guyot. Il a aussi pu faire imprimer trois millions de bulletins, grâce à « un imprimeur vachement sympa » qui leur a fait crédit, pariant que les listes CVB dépasseront les 3%, synonyme de remboursement des frais de campagne par l’État. En attendant le verdict des urnes, Stéphane Guyot et les 150 adhérents de l’assoc’ se battent comme ils peuvent sur les réseaux sociaux. Problème :
« C’est facile de faire cliquer quelqu’un sur “J’aime”, sur Facebook. Mais pour les amener à s’investir réellement dans une campagne… »
On veut l’annulation d’une élection si plus de la moitié des électeurs votent blanc
bqhidden. On s’abstiendrait de voter sur les questions de société
Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.
StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.
Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.
Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.
Je fais un don mensuel à StreetPress
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER